Médecin du travail, pas un mot de trop, sinon le bâton!

Le bâton, c'est ce qui est arrivé au docteur Dominique Huez, médecin du travail de la centrale nucléaire de Chinon (Indre-et-Loire). En mai 2012, la société Orys, sous-traiant d'EDF, avait porté plainte contre lui devant le Conseil de l'ordre des toubibs. Elle estimait que le médecin du travail avait manqué à « ses obligations professionnelles et déontologiques ».

Et quelle faute avait commise le docteur Huez? Un crime de lèse-majesté envers la puissance patronale d'essence divine. Il avait osé lier la pathologie d'un salarié d'Orys à ses conditions de travail. Du coup, la chambre disciplinaire du Conseil de l'ordre des médecins s'était cru obligée de délibérer sur cette grave offense. Et paf, elle vient d'infliger au contrevenant un avertissement. Certes, c'est la sanction minimum, mais ça sanctionne tout de même un faute.

Vous croyez que c'est à cause que le docteur Huez est également connu pour ses nombreuses interventions en faveur de la protection de la santé des salariés? Et qu'il est aussi représentant CGT? En tout cas, le médecin du travail sanctionné a déclaré ceci et qu'il ferait appel:

« L’ordre des médecins a perdu tout repère sur la question sociale et les pathologies évitables générées par le travail et son organisation. [...] Les employeurs multiplient ce type de plaintes pour discréditer les écrits des médecins du travail et échapper à leur éventuelle responsabilité pénale. [...]

Ma conception de la déontologie médicale me conduit à agir en responsabilité au regard de mon patient et je revendique mes actes professionnels. »

Un autre toubib a aussi reçu les foudres du Conseil de l'ordre. C'est le chirurgien capillaire Jérôme Cahuzac, également connu pour avoir été ministre socialiste du budget tout en fraudant le fisc français. Sanction: 3 mois sans exercer, pour avoir menti les yeux dans les yeux à la France entière. Pas de quoi se gratter la tête pour un quidam imposé sur les grandes fortunes. Si?