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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

SNCF : en passant par la Lorraine (bis) à propos du TER

Publié le 19 Janvier 2014 par Canaille Lerouge in TER, service public, Elus, statut, duplicité, cgt, cheminots

Quand ils gagnent les élections,

beaucoup de gens de Gauche

agissent au gouvernement comme avec un violon :

ils le tiennent de la gauche et joue de la droite.

le service public, même si celui à son charme, ce n'est pas du modélisme ferroviaire

le service public, même si celui à son charme, ce n'est pas du modélisme ferroviaire


Canaille le rouge reprend cette citation d'Eduardo Galénao. Elle est opportunément remise d'actualité par l'ami (et surtout camarade) Michel Peyret qui vient de délicatement la poser sur sa table.


 

Suite a sa p@ges ici installée, http://canaille-le-rouge.over-blog.com/2014/01/ter-conventions-r%C3%A9gions-sncf-et-les-num%C3%A9ros-de-trap%C3%A8ze-volant-de-certains-%C3%A9lus.html

L'élu qui était interpellé a publiquement  réagi (1).

 

La réponse du vice président du transport de Lorraine, plus prompt à polémiquer avec Canaille le Rouge par facteur (de qualité) interposé que de protester devant le projet de fusion-recomposition du futur Länder Alsace Lorraine de Zapatayrault, nous renvois, merci à lui, à trois siècles de comédie classique.

Laissons notre élu commencer avec les plaideurs, La Canaille lui dédit le "qui se sent morveux se mouche" de ce bon Racine, La Canaille conclura avec Cyrano, "A la fin de l'envoi je touche" du père Rostand.

Venons-en aux faits.

 

Monsieur Hatzig ayant fait part de son courroux aux animateurs d'un blog du PCF qui avaient eu l'outrecuidance de reprendre une page de La Canaille à propos du TER Lorraine, ceux-ci lui ont avec raison fait parvenir le message.

 

Comme Canaille le Rouge n'est du genre à se cacher, comme de plus monsieur le vice président du CR de Lorraine commence sa missive par un très fraternel " Voici la réponse (pièce jointe) au sujet de votre blog (seconde pièce jointe) me concernant, si vous avez le courage de la publier…" celui qui a écrit et assume va compléter son propos.

 

Sur le reproche des ex-responsabilités à lui aujourd'hui attribuées, il n'aura qu'à se prendre par la main et aller faire le ménage sur les pages internet le concernant, Canaille le Rouge n'est pas suffisamment intime pour de mémoire avoir retrouvé ces responsabilités assumées et qu'il n'exerce plus aujourd'hui.

 

Reste le noyau dur de la question :

Ce n'est pas Canaille le Rouge qui niera que le train est trop cher et que les factures de la SNCF sont injustifiables.

 

Mais quand la régionalisation a été mise en place, qui avec le ministre d'alors s'est jeté à brides abattues dans l'opération plutôt que de soutenir la création proposée par la fédération CGT des cheminots d'un comité des régions, constitué de la représentation des élus de tous les CR, interlocuteur d'une SNCF unifiée, avec une tarification unique intégrée ? L'Anecr dont ses élus de Lorraine, cela sur injonction du ministre.

 

A cette époque, concernant particulièrement la Lorraine, Canaille le Rouge a souvenir d'un fort lobbying d'élus régionaux autour de la desserte par Vandière liée des articulations TGV Est mais certainement que monsieur Hatzig pourra à ce propos nous rafraichir la mémoire.

 

Maintenant concrètement sur le coût.

 

Monsieur le Vice Président n'est pas sans savoir qu'il dispose de deux niveaux d'expertise en la matière dont on ne trouve pas trace de sollicitation : la Chambre Régionale des Comptes. Si comme il le pense, et là, Canaille le Rouge sera d'accord avec lui, la facture est trop lourde, pas de trace connue de sa sollicitation.

 

De même avant de chercher un cabinet d'expertise grassement rétribué par de l'argent publique, (nous allons y revenir) a-t-il été interpeller le commissaire du gouvernement qui siège au CA de la SNCF lequel a obligatoirement entre autre mission  de vérifier la compatibilité de ses actes de gestion avec la Loti, la loi SRU et le cahier des charges ?

 

Alors que Sénat et Assemblée Nationale sont de la même tonalité que la majorité régionale, curieux que sur cette question personne n'ait fait jouer aucun relais pour, par une question écrite ou demande de commission d'enquête parlementaire, tenter de résoudre le problème. D'autant que leurs réponses ou conclusions ont une force politique plus conséquente qu'un cabinet d'expertise.

 

Pourtant monsieur Hatzig n'est pas si désinformé que cela puisqu'il sait intervenir officiellement (son blog le rappelle) dès lors qu'il s'agit d'engager (selon La Canaille, une Hérésie) les finances publiques pour réaliser des infrastructures qui sont de la seule responsabilité de décisions nationales. Là, il s'est comporté comme la majorité réactionnaire de la région Alsace qui a mis de côté des crédits publics pour financer la desserte de Strasbourg par le TGV Est.

 

Voila comment lui-même en parle :

 

 

"C'était il y a déjà quelques temps :

En effet, la 2nde phase de la LGV Est Européenne constitue un tout dans le projet de ligne entre Paris et Strasbourg, et nécessitait donc une nouvelle participation des collectivités, ce qui a pu être conclu il y a un an environ.

Sans cette participation des collectivités, allant au-delà de leurs compétences propres, rien n’aurait été possible.

Tous ensemble, les exécutifs territoriaux ont répondu présent à l’Etat et à RFF, ce qui montre bien l’utilité des partenariats entre ambitions nationales et aménagement des territoires pour les projets d’avenir.(blog de P Hatzig http://patrick.hatzig.over-blog.com/"

 

Et donc, à partir de son souci initial légitime, monsieur Hatzig annonce sur son blog en octobre 2013 : " La Région Lorraine lance un bras-de-fer contre la SNCF, dénonçant un excès de prélèvements." Une étude de coût est lancée. A qui la demander ?

Plutôt que d'user des solutions ci-dessus, monsieur Hatzig se sert de ses connaissances.

Si on croit le mémoire rendu le 31 aout 2009 réactualisé le 31/10/2013, il a déjà eu l'occasion des contacts importants avec la maison mère de CFTA quand il a été sollicité et a accepté de répondre à une étude réalisée par Veolia transport.

Le titre de l'étude à voir ses protestations de défense des cheminots aurait du lui attirer l'attention et certainement chercher un autre outil d'expertise :

"La place d’un opérateur privé sur un marché de transport ferroviaire

de voyageurs dominé par l’opérateur historique

dans le contexte d’ouverture à la concurrence

-

L’analyse des deux principales opportunités d’entrée en Lorraine :

Les liaisons transfrontalières avec le Luxembourg

et le réseau ferroviaire périurbain de Nancy"

Lien pour voir cette étude :  Memoire_Anders_Olivia.pdf...et ses interlocuteurs

Les cheminots et les attachés à la nationalisation du Front Populaire apprécieront d'autant plus que l'auteur du mémoire, d'entrée précise :

" Je remercie également Monsieur Patrick Hatzig, Vice-président du Conseil régional de Lorraine ainsi que Monsieur Marc Giraud, chargé de mission à la Direction de la Mobilité et de l'Economie des Transports au Conseil régional de Lorraine pour le temps consacré, leur gentillesse et leurs et informations pertinentes.

J’exprime aussi ma gratitude à toutes les personnes qui m’ont conseillé et fait par de leurs riches connaissances comme Madame Anne Houtman, Directeur du Marché intérieur et développement durable à la DG TREN (Commission européenne) et Monsieur Johann Metzner, Directeur des Affaires européennes à la Deutsche Bahn."

 

 

Que monsieur Hatzig en 2009 ait rencontré l'auteur, voire lui ait fait connaitre son point de vue n'est pas un crime, bien au contraire. En tant qu'élu, dire le ressenti réel de ses électeurs est une bonne chose.

 

 

Mais ayant obligatoirement reçu les résultats des travaux et leur intitulé, les objectifs avancés par Veolia maison mère de CFTA, aller les chercher pour faire savoir que si la Sncf est trop chère, cela est du au différentiel social, c'est un peu (beaucoup) comme si il allait demander à Médéric d'aller regarder pourquoi les hôpitaux publics ont des problèmes financiers et de se voir dire que cela vient du niveau trop élevé de rémunération et au nombre trop important du personnel hospitalier.

 

Faut-il solliciter la FNAIM pour savoir comment financer des HLM ?

 

Pas besoin de dépenser 0.5M€ pour savoir que c'est la réponse du Medef qui vise à récupérer les marchés de la santé ici, du logement social ailleurs, des transports ferroviaire là.

 

Que Veolia tienne son rôle de grand groupe capitaliste en matière de transport ferroviaire n'est donc pas une découverte pour qui a plus de quinze année d'expertise dans le domaine.

 

Par contre, le fait pour un élu de la République de considérer une entreprise publique non pas comme un espace où la tutelle publique doit en tout point être exercée pour contrôles et propositions d'activités plutôt que d'être considérée comme un prestataire expertisable par la concurrence, comme si Intermarché allait voir chez Leclerc, ne relève pas de la pratique républicaine.

 

Et cela monsieur Hatzig le sait pertinemment.  

 

L'argument avancé par M Hatzig "CFTA est dans le capital de la SNCM" ne tient pas. L'actualité, publique avant sa réponse rend pour le moins caduc son propos.

 

Une ineptie pour qui connait les conditions de la constitution du capital de la SNCM privatisée par Paris, Strasbourg, Bruxelles et Luxembourg réunis. La volonté d'y faire entrée Véolia via CFTA pour privatiser le service public de transport maritime entre la Corse et le continent ne lui donne aucune légitimité d'expertise. Une privatisation qui vient d'être battue en brèche par la lutte victorieuse de ses personnels contre Veolia CFTA et les pavillons de complaisance pour imposer des commandes publiques de navires, le statut de marin pour les personnels.

 

En janvier 2014, cela ne devrait-il pas contraindre a un élu se référant aux acquis historiques des luttes des cheminots a un peu de retenue ?

 

Canaille le Rouge, donc, confirme :

"A la fin de l'envoi je touche"

 

 

(1) Comme La canaille avance toujours à visage découvert, voici,in extenso, la réponse adressée non pas à Canaille le Rouge mais à ceux qui ont pensé qu'une source d'info pouvait aider aux reflexions de tout à chacun :

"Bonjour,

 

J’ai lu ce que vous dites de notre action en Lorraine, je suis bien VP mobilité au Conseil Régional, je ne suis pas Président du Groupe, et je n’ai pas été reconduit au CN du Pcf depuis de nombreuses années.

 

Je me permets de vous répondre parce que nous partageons des valeurs communes, si ce n’est pas le cas, ne lisez pas plus loin, vous allez perdre votre temps.

 

En se posant en classe ouvrière gouvernante, les cheminots s'opposeront à la direction SNCF et à ses projets de privatisation. Et les conseillers régionaux peuvent être leurs alliés en tant qu'ils se feront les interprètes des attentes du public, mais des interprètes attachés au service public, au statut des cheminots et qui savent démontrer aux usagers que ces deux institutions-là sont les meilleurs garants de la performance du service rendu.

 

Voilà le travail politique que nous entamons. Beaucoup de Présidents de Régions ont déjà (plus ou moins secrètement) pris leur décision, à l’ouverture de la concurrence, ils diront au revoir à la Sncf et iront là où cela sera « moins cher ». En Lorraine, ce n’est pas le chemin que nous prenons, nous disons : nous voulons garder la Sncf, mais il faut nous en donner les moyens.

En lisant ce que vous écrivez, je me suis demandé, et je me demande encore si vous réagissez en ayant « compris » ce que nous faisons, ou en tentant de défendre la direction de la Sncf ?

Aujourd’hui, la Sncf fait payer aux régions une facture TER qui n’est pas en rapport avec le service qui est rendu, et au nom des citoyens, des contribuables, la Région Lorraine veut, non seulement régler le juste prix, mais aussi des roulements qui, tenant compte du statut du cheminot et de la RH077, permettent une organisation des transports la plus performante.

La Sncf est allée chercher un contrat à Boston aux Etas Unis en proposant un coût du service le plus bas qu’elle récupère sur ses conventions TER en France (cela ne vous dérange pas ?)

Il est bien normal que vous vous souciez de la rémunération d’une assistance à maitrise d’ouvrage (0,5M€), par le contribuable, mais que dire du dépassement de facturation de 25 M€/an !!!

Jamais je n’aurais imaginé que le Président Pépy puisse trouver des soutiens auprès d’un blog du Pcf aussi « singulier » que le vôtre.

Si la Sncf ne bouge pas, elle est morte. Si les cheminots ne font pas bouger la Sncf, et ne s’inscrivent pas dans une bataille pour contrer tous ceux qui veulent que la concurrence s’exerce, la bataille sera perdue.

Alors il y a deux positions possibles, où on meurt sur la barricade en agitant le drapeau, où on se retrousse les manches pour démontrer la suprématie d’une entreprise du service public ; j’ai, comme communiste, choisi la deuxième solution. C’est difficile, c’est plus contraignant, cela demande du débat, de l’investissement, et du courage.

Alors, sans me contacter, sans rechercher le moindre débat contradictoire sur le sujet (ce qui serait la moindre de choses), vous écrivez ou plutôt « interprétez » mes propos en les mettant entre guillemets, comme si il s’agissait de ce que j’aurais dit : « Remis en français, les propos de l'élu qui est plus sournois que communiste, là, plus de doute possible, signifient : "si on paie trop cher, ce sont les conditions sociales des cheminots (leur statut) qui coutent cher à la région et donc au contribuable".
Et bien non, ce n’est pas mon opinion, on peut se tromper, mais auparavant, il faut vérifier vos sources pour garder un minimum de crédibilité. Mon opinion, est qu’au contraire, nous avons absolument souhaité, et ceci sans le moindre doute, que le statut du cheminot et la RH077 soient préservés. En disant le contraire, vous vous inscrivez déjà dans un contexte où en vous autoproclamant les seuls vrais derniers défenseurs du statut de cheminots, vous ne serez plus assez forts pour le préserver.

Je ne comprends pas votre agressivité à notre égard. Par exemple, la CFTA est justement du Groupe de la SNCM que vous défendez fasse à Corsica ferry. Je sais que nous ne vivons pas dans une société communiste, d’ailleurs le blog et le matériel sous vos doigts avec lequel vous écrivez n’existeraient pas sans les multinationales, et méfiez-vous, vous êtes surveillés par le CIA….

Bien cordialement

Patrick Hatzig"

 

Vous avez en main toutes les pièces du débat.

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H
Depuis 2004, nous avons augmenté l'offre de 30% et augmenté la fréquentation de 60%. Pour le bras de fer qui nous oppose à la Sncf, nous souhaitons que dans un cercle vertueux où nous sommes parties liées, la Sncf ne réalise aucun bénéfice du contrat qui la lie avec les régions. Ces mesures seront le meilleur garde-fou contre l’ouverture à la concurrence. Quelle entreprise privée souhaitera travailler pour nous sans faire de bénéfices ? Les opposants à l’ouverture à la concurrence sont ceux qui créent les conditions d’un marché équitable pour des missions de service public.<br /> Pour résumer, nous voulons :<br /> <br /> 1) la facturation « au juste coût » du service TER,<br /> <br /> 2) que la Sncf, entreprise du secteur public, ne fasse pas de bénéfices au détriment des Régions.<br /> <br /> Car les intérêts des régions et de la Sncf sont liés pour respecter le budget de la collectivité et empêcher l’ouverture à la concurrence. C’est le sens de notre action à la Région Lorraine.<br /> <br /> Si on laisse à la Sncf le coût des services actuel aux régions, que se passera-t-il ?<br /> <br /> 1° les régions vont baisser le niveau de service,<br /> <br /> 2° à l’échéance de l'ouverture à la concurrence, les entreprises privées, qui elles seront au juste coût, prendront le marché des TER à la Sncf.<br /> <br /> Cette action de la Région Lorraine est donc offensive, réaliste, et porteuse d’avenir pour le service public et son entreprise ferroviaire Sncf. Si nous obtenons gain de cause nous maintenons le niveau de service (et peut-être pourrons nous le développer), les cheminots gardent leur statut, les régions gardent la Sncf. Il y a un pacte gagnant-gagnant à engager, si ce n'est pas le cas, ce sera suicidaire pour les régions et la Sncf.<br /> <br /> Voilà résumée la motivation pleine et entière de la Région.