Bonus
Crésus
Assemblée générale de Sanofi, morceaux aussi choisis que décomplexés dans les compte-rendus de la presse économique : commençons par ce morceau d'antologie sur la définition de fond de la mision d'un laboratoire pharmaceutique :
"Les questions sont nombreuses concernant le français Sanofi. D'autant que son premier actionnaire avec 9% du capital est le groupe L'Oréal, qui après avoir été contraint lui-même de racheter une partie de ses propres actions au groupe Nestlé, pourrait être tenté à son tour de se retirer de Sanofi.
Le DG du groupe y a répondu en soulignant
"qu'évidemment Sanofi regarde toujours toutes les opportunités de fusions ou acquisitions, c'est dans notre ADN. Mais notre métier ne consiste pas à enrichir les actionnaires d'un autre groupe. Nous devons plutôt regarder comment nous pouvons enrichir nos propres actionnaires en regardant les opportunités et en sachant nous abstenir".
Le DG Chris Viehbacher a fait part de son analyse du contexte du secteur de la pharmacie au moment où plusieurs groupes mondiaux sont en train de procéder à des fusions ou acquisitions de grande ampleur :
"Concernant des acquisitions, nous ne sommes pas restés inactifs puisque nous avons procédé à plus de 24 milliards d'euros de transactions au cours des 5 dernières années, a rappelé le DG de Sanofi.
"Une intervention a suscité à la fois une grande attention de l'assistance avant de se terminer dans un brouhaha général. Ce fut celle d'un salarié de Sanofi en colère, interpellant, les dirigeants de l'entreprise à la tribune : le DG Chris Viehbacher, et Serge Weinberg. "Je suis salarié, je suis désespéré (...), j'ai trois enfants (...) nous perdons nos emplois et vous qui pourriez changer quelque chose, vous n'êtes intéressés que par l'argent."
Son intervention jugée inopportune a été interrompue, son micro coupé et le salarié emmené vers la sortie par le service d'ordre.
Les actionnaires qui suivaient l'événement via internet, ont eu la surprise de voir la transmission s'interrompre et laisser place quelques minutes à une mire comme au bon vieux temps de l'ORTF. "
Mais ces braves gens ontle souci de la montée de jeunes cadres dynamique. Bien sur, on ne les recrute pas à pôleemplois pas même à sciencespo 9-3 : l'AG en a débattu et a confirmé ses choix à propos de sa politique d'intégration de jeunes cadres inconnus pour participer au dévellopement de la recherche médicale :
"Quand on s’interroge sur la composition du Conseil, on se demande quels sont les meilleurs membres possibles à l’instant T mais aussi sur la durée. Pendant quatre ans en l’occurrence car c’est la durée du mandat. Nous avons pressenti M. Kron il y a plusieurs mois déjà. Il se trouve que l’actualité lui prend beaucoup de temps mais je suis certain que dans quelques mois il sera beaucoup plus disponible pour être un excellent administrateur…"
Si madame Gaymard et Général Electrique décidaient, mais à coup sûr ce n'est pas à l'ordre du jour, de se séparer du patron d'Alstom au détour d'une charette de licenciement, nous savons que monsieur Kron ne gonflera pas les statistiques du chômage. C'est bon pour l'image de la France à l'export, du moins c'est ce que doit se dire fabius.. On ne connait pas le montant de ses jetons de présence.
Reste le clou du spectacle, quand on apprend que Kessler et ses 380 Smic mensuels est un petit garçon :
"Vous allez toucher un salaire de plus de 8 millions d'euros, soit 508 fois le SMIC, est-ce qu'un telle somme ne vous parait pas indécente dans le climat actuel ? Avec des salariés qui comme on vient de l'entendre, sont en train de perdre leur emploi ?" a questionné la journaliste.
Serge Weinberg (grand babuyaka de chez sanofi) a répondu lui-même à cette question en expliquant que "le DG ne décide pas lui-même de son salaire ; que lors de son recrutement M. Viehbacher était en poste aux Etats-Unis où il a bien fallu lui proposer une rémunération correspondant à ses compétences et que la somme de 8 millions d'euros n'est qu'une estimation".
La journaliste se trompe : pas 508, mais 591 : les "salaires de ces braves gens sont en net pas en brut.
Cela dit, rémunération en estimation, La Canaille imagine la tête des gens quand ils entendront les manifestants défiler en criant "augmenter nos estimations".
Chez ces gens là, on ne compte plus, monsieur, on ne compte plus ; on estime.
C'est pour cela que Canaille le rouge n'a aucune estime pour eux et se bat pour qu'ils rendent des comptes.
P-S Canaille le rouge allait oublier de préciser mais chacun aura fait le rapprochement : les profits de Sanofi en france se fond en puisant dans les coffres de la sécu : c'est la part socialisée de nos salaires qui gave les actionnaires. Il y a là de quoi augmenter les salaires des chercheurs et agents de production et gestion et de réinjecter dans la recherche ce qu'ils détournent pour que les dits administrateurs cessent de "regarder comment ils pouvent enrichir nos propres actionnaires en regardant les opportunités".