Et si c'était
un succès ?
oui,
mais pour qui ?
Après la pédagogie du renoncement de Jospin, celle de la régression de Hollande.
Échec, impasse, fausse route. Ce sont les qualificatifs employés pour cataloguer la politique que le gouvernement de Manuel Valls, sous la responsabilité et la caution active de François Hollande met en œuvre.
Canaille le Rouge ne suivra pas dans cette voie. S'il en était ainsi, c'est que la politique suivie poursuivrait les objectifs d'améliorations des situations individuelles et collectives affichées.
Au regard des choix, des résultats, de qui en bénéficie et qui en subit les conséquences, il est plus qu'hasardeux d'oser maintenir cette appréciation surtout après l'annonce de l'inauguration des universités d'été du Medef par le Premier ministre socialiste en personne.
D'ailleurs, tous ceux qui se penchent sur l'analyse économique (banquiers, syndicalistes, économistes et autres) savent que les choix décidés portent une orientation contraire aux annonces et ne font que renforcer le capital, organisent la spoliation du travail et réorganisent l'exploitation de la force de travail par la mise en concurrence des peuples, le chômage et la pression individuelle sur les garanties collectives.
C'est parce que ces critères sont ceux des politiques thatchérienne (ou reagannienne) qu'ils déterminent une politique de droite, pas pour libérer la colère en qualifiant ainsi le PS. Pas une injure lancée à sa face, mais le constat de sa stratégie.
Pour qui veut en avoir plus sur l'analyse de fond des choix structurel du pouvoir au regard des objectifs, la lettre de Jacques Sapir à Hollande http://russeurope.hypotheses avance dans le détail des résultats que produiront chacune des mesures prises, met en évidence que sauf icompétence collective ils s'agit de choix délibérés et valident ce qui permet à La Canaille de construire son opinion sur le non-échec de la politique gouvernementale.
Compte tenu de la colère que suscite la mise en œuvre du SAV permanent pour le CAC à rentes, il est indispensable de quadriller le terrain des idées pour alimenter le sentiment de fatalité de ces choix, de l'impossibilité de faire autrement , et donc d'assumer collectivement les conséquences sociales, politiques, économique diplomatiques et maintenant militaires de ces choix.
Devise du pouvoir : "Ceux qui ne sont pas derrière moi sont contre moi" et dans une situation, il faut les faire plier par tous les moyens.
Après le " l'État ne peut pas tout faire de Jospin " c'est l'état doit mobiliser les moyens pour aider ceux qui font (entendez le patronat). Quitte à prendre à ceux qui "font mal et pas assez ou ne font plus " (entendez les salariés, les retraités, les chômeurs).
Dans ces conditions, entretenir l'idée de l'échec de cette politique pour la contester est contre productif.
Canaille le Rouge a été frappé par le propos de l'économiste Steffen Lehndorffsur (chercheur à l'institut du travail et des qualifications (IAQ) de l'Université Duisburg-Essen) invité par le PGE à Berlin. Son cri du cœur « l'austérité, ça marche ! » est à regarder de près. Elle marche parce qu'elle répond efficacement à son but réel : "réaliser un projet délibéré d'extension du champ de la marchandisation des biens communs, de privatisations, d'affaiblissement des leviers économiques, sociaux et culturels de la puissance publique et d'intensification du degré d'exploitation des travailleurs européens."(S.L.)
C'est à l'aune de cette analyse qu'il faut regarder les " PPP ", le CICE, le Pacte hollando-gattazien, les réorganisations politico-administratives avec l'élimination des lieux historiques de souveraineté populaire (Commune, Département, Nation), la Balkanisation des états nation sous prétexte de fédéralisme de l'Atlantique à l'Ukraine.
Le discours de Lehndorffsur casse l'autre, porté par les partis de la "gauche européenne" et qui veut que l'austérité ne fonctionne pas pour résoudre la crise.
Si, et efficacement pour le capita, puisque cette crise étant due, dit rapidement, à la baisse tendancielle du taux de profit donc la diminution de la rémunération des capitaux accumulés, l'austérité, par ces choix, limite cette baisse voire la compense.
Comme il faut toujours plus presser la partie qui produit les richesses pour tirer le jus vers ceux qui accumulent*, ces politiques produisent de la stagnation voire de la récession, et la misère sociale galopantes. C'est cette fameuse question du curseur.
On comprend mieux pourquoi pour le Medef (tout le capital en fait) la victoire de Hollande a été une meilleure nouvelle qu'une réélection de Sarkozy, et pourquoi le capital se garde sous pression et en réserve un f-haine qui outre sa propre carte est disponible pour interdire toute alternative anticapitaliste, les deux d'accord pour que cela se fasse PAR TOUS LES MOYENS? oui, tous, et Kiev montre la voie.
Pour celles et ceux qui de bonne foi ont voté Hollande au premier ou au second tour, s'ils partagent ces réflexions qu'ils réfléchissent à l'urgence d'un combat anticapitaliste revendicatif et citoyen dans l'entreprise, citoyen et institutionnel dans la cité, du besoin d'un combat pacifiste pour s'adoser aux autres euples qui subissent tous les mêmes politiques.
Qu'au regard de ces réflexions qu'ils réfléchissent pour voir si une seule force politique propose une alternative anticapitaliste affirmée.
Et qu'ensemble, nous travaillions là où nous sommes à la faire émerger par l'échange, l'action, la contestation publique des choix, la dénonciation de ceux qui les font, ceux qui en bénéficient.
C'est comme cela se construira l'alternative.
Ce texte est écrit un 19 août. Qui aurait cru le 19 août 1943 qu'un an plus tard Paris s'insurgerait et serait libre le 25 ?
Cela ne peut être envisageable pour aujourd'hui que par ces actions qui reconquièrent la souveraineté dont notre peuple est dépossédé par les pratiques délégataires encadrées par des institutions faites pour cela.
L'ancien monde n'en fini plus de mourrir parceque le neuf n'arrive pas à germer. C'est mutualiser toutes les énergies pour l'aider à poindre qui et révolutionnaire.
*La presse spécialisée indique que les entreprises européennes entre avril et juin dernier se sont gavés de pas moins de 115 milliards d’euros de dividendes, soit une hausse de 20 % par rapport à l’an dernier.
La part des entreprises françaises se monte à 40 milliards soit 30 % de dividendes versées aux actionnaires.
Rappel : en 2013 ceux-ci avaient touché 36,8 milliards d’euros.