Ceux qui bougent
Ceux qui se taisent.
Pour les seconds,
retour à Jaurès
Pour des raisons diverses, Canaille le Rouge n'a pas pu se rendre au rassemblement de soutien aux cheminots de la ligne Paris Beauvais sous le coup de mesures disciplinaires pour défendre le service public.
L'info donnée hier par Canaille le Rouge http://canaille-le-rouge.over-blog.com/2014/09/pendant-que-les-hooligans-du-choux-fleur-coulent-des-jours-tranquilles.html demande qu'on aille y creuser un peu pour dégager le champ opératoire sur lequel la SNCF construit son offensive contre les libertés.
Dans ce conflit il y a un auxilliaire honteux de la direction: le Conseil Régional de Picardie dont sa commission transport.
Il fut un temps, mais ça c'était avant, historiquement, depuis 1920 quand une lutte sociale se déclenchait "en France ou dans les colonies", le PCF d'alors venait rencontrer les acteurs de la lutte (s'il n'était pas déja implanté dans le secteur ou l'entreprise concernée avec une de ses cellules ou section d'entreprise). Dès lors qu'il y avait des interférences avec la vie quotidienne, ses dirigeants et élus apportaient un soutien public et expliquaient les raisons et objectifs des grêvistes, engageaient éventuellement des actions de solidarité, s'engageaient systématiquement aux côtés des sanctionnés et réprimés.
Oui, ça c'était avant.
Dans le bras de fer qui oppose la direction de la SNCF et les cheminots à propos de l'équipement des trains du seul conducteur sur la ligne Paris-Beauvais et donc la volonté de la SNCF d'opposer le tiroir caisse à l'emploi et surtout à la sécurité des usagers, la région Picardie est délibérement aux abonnés absents.
Dans un communiqué du mois d'Aout le directeur des services du Conseil Régional de Picardie s'est fendu de ce savoureux comuniqué d'sant "que ce n'est pas le rôle du CR de s'immiscer dans les relations entre salariés et employeurs et de discuter des conditions matérielles d'exercice du métier de cheminot". (sic)
Le vice président de la région, chargé des transports est un élu du P"c"F par ailleurs ancre locale du machin d'un certain R Hue, le "MUP' (à vos souhait!).
Vous avez ci dessous l'explication de son silence avec ce texte capté sur le site de la fédération de l'Oise du dit parti qui décidément est de moins en moins identifiable à l'idée communiste. http://oise.pcf.fr/58256
Donc la région, les contribuables peuvent payer le matériel, l'entretien des voies et des gares, financer les dessertes mais pas la sécurité et les conditions sociales de sa réalisation.
L'Oise, département de la Région picarde, dispose d'un député gravitant dans le même groupuscule qu'un certain Robert Hue lequel s'était illustré lors de la conquête des 35h00 à la SNCF par deux déclarations dont une dont les cheminots de Paris nord se souviennent encore à propos de "ces bouffeurs de saussisson jamais content" et l'autre que vous retrouverez dans les pages de l'Humanité d'alors , pour voler au secour du ravi de la crèche qui était ministre des transports :"moi si j'était cheminots je ne ferait pas grève" (les cheminots lui ayant alors démontré qu'ils étaient en situation de se passer de ses services).
Comme il faut appeler un chat un chat, comme il y a peu s'est tenue la fête de l'Humanité où les mêmes élus péroraient mais concerant le service public en picardie et ailleurs* en refusant de se mouiller ont choisi le coté d'en face de la barricade, reprenons la phrase complète de Jaurès :
"Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques." (discours à la jeunesse)
Faut-il rappeler ici que dimanche, pour l'élection sénatoriale, dans le Val d'Oise voisin Robert Hue est candidat sous double casaque du PS et du P"c"F ?
Serait-il la configuration avancée d'une recomposition dont le monde du travail et la population et ses services publics font les frais ?
* Entre un Vice Président P"c"F de CR qui s'oppose aux cheminots dans l'Ouest sur les conditions au rabais de la mise en place du Tram train, celui dans l'Est qui commande à Véolia une étude sur comment baisser les coûts pour dire que les cheminots coutent trop chers, ceux qui acceptent voir solicitent les PPP pour livrer l'activité au privé, reconnaissez que la coupe aurait quelques raisons de déborder et des comptes sont là aussi à demander.