Canaille le Rouge partage l'indignation de Danièle Bleitrach devant le silence politique devant le non respect du contrat concernant le navire porte hélicoptères Russe (les-communistes-auront-ils-le-courage-de-regarder-la-realité-en-face/).
D'accord avec la non-réactivité volontaire de ceux qui auraient du s'emparer de la question pour poser les vraies questions de souveraineté, d'une filière industrielle de la navale, de la paix et des coopérations, des privatisations industrielles, ( une p@ge est en ligne là dessus contrats-souverainete-image-et-rôle-de-la-France.html).
Si au plan national existe une déclaration du groupe CRC au Sénat, rien, ni dans l'Huma ni sur le site du P "c "F. . Rien sur celui de la fédé " Loire atlantique " du dit P "c "F.
Pour autant, La Canaille ne partage pas son point de vue trop rapide résumé ainsi :
" La Bretagne qui a longtemps été préservée de la lèpre du Front National est en train à travers la crise et le désaveu de la social-démocratie jusqu'ici dominante de faire le choix du fascisme pour défendre ses intérêts contre cette Europe qui la saigne "
Pour ne pas trop mal connaître cette région, il est pour le moins hasardeux de porter une telle affirmation. Par contre il est indispensable de voir ce qu'ont fait droite et social-démocratie, en terme économique et industriel, politique et en matière de souveraineté pour mesurer à la foi les risques et les imites.
L'extrême droite en Bretagne intimement adossée à la droite classique a toujours été présente et avec l'aide de l'église en zone rurale, des armateurs maîtres de forges et grand commerce en zones portuaires et industrielles dès les intérêts des dominants menacés elle est là en première ligne.
Elle n'a pas besoin du f-haine circonscrit autour de quelques villes de garnison et des antres du néofascisme historique.
Par contre cette politique fait les choux gras des " indépendantistes fascistes au fauxnez rouges hors f-haine, des CCI chevillards des relais de grande bourgeoisie agrarienne et mercantiles de Bretagne.
Comme ailleurs ses scores (bas) " bénéficie " de l'effet abstention dans les consultations électorales. La Bretagne est une des régions où la mémoire antifasciste est particulièrement vive.
Que quelques types maqués avec la haine et le racisme ouvert tentent une opération autour de la question du marché non honoré par la France c'est possible, mais une généralisation à la population de Loire Atlantique et à la Bretagne en générale est aussi aventureuse que d'affirmer que les populations porteuses de culture afro musulmane auraient basculé en bloc dans l'antisémitisme après les énièmes pilonnages de Gaza par le gouvernement israélien.
Par contre, la région nantaise, à la fois historique fond de commerce électoral de la bourgeoisie négrière dont ses outils industriels et de la social-démocratie, est secouée par cet épisode.
Mais cette région est aussi celle d'un anarcho-syndicalisme de classe, combatif, où les communistes existaient en tant que forces organisées jusqu'à ce que les abandons de l'appareil les laissent orphelins d'un outil politique pour affronter le capital. Là est le point nodal, là où La Canaille te rejoint.
L'idéal serait de pouvoir se rendre en masse à cette manif pour, comme tout révolutionnaire être fondamentalement subversif au point de faire déguerpir (voire apprendre à nager) à ces faux culs qui ose vouloir surfer sur la détresse de ceux qu'ils méprisent.
Mais surtout revenir sur le fond pour aider à y voir clair. Canaille le Rouge l'indiquait hier contrats-souveraineté-image-et-rôle-de-la-France.html :
"Ce n'est pas pour autant que la question du " Mistral porte hélicoptère " en terme économique, diplomatique et politique ne doit pas être considérée tant elle fait souffler un drôle de vent sur l'image de la France.
Premier point : la France concernant ce contrat à des pudeurs qu'elle n'a pas quand il s'agit de vendre à des états ouvertement terroristes ou (et) dictatoriaux comme Israël, l'Arabie saoudite, le Pakistan et quelques dictatures de la Françafrique.
Deuxième point : la France qui historiquement dispose d'une vocation maritime incontestable a laissé depuis un demi siècle ses armateurs se fournir en navire de commerce loin de ses frontières, ruinant ainsi la filière industrielle de la construction navale simultanément à la liquidation de la filière pêche par la CEE puis la CE devenue UE.
Tout comme les mêmes s'opposent aujourd'hui à celle de la déconstruction dans les sites historiques de savoir faire pour d'une part maintenir les côtes françaises dans leur rôle de réserve indienne de " bronze cul de l'Europe " mais surtout pour casser une filière où les ouvriers ont la réputation de se défendre et de savoir le montrer. D'ailleurs leur lutte conduit à maintenir dans l'estuaire de la Loire un savoir-faire incontournable spécialisée dans une filière précaire du paquebot de grand luxe (filière en voie de pillage). L'UE, les armateurs et les CCI s'unissant pour casser le statut des travailleurs de l'état en transférant ce qui depuis François 1er était activité régalienne : la construction navale militaire en annonçant des marchés juteux...pour les actionnaires de la DCN privatisée en DNCS. "
Pour avancer dans la réflexion, ce qui avant relevait du travail d'ouvriers d'Etat est maintenant réalisé par le " privé " (lire " garanties sociales moindres ", " smicardisation des savoir-faire ", la sous-traitance et l'intérim renforçant la précarité dans l'industrie).
Nous sommes dans le berceau atlantique de l'UIMM, (là où ses membres désignaient les antifascistes, aux premiers rangs les communistes, pour les fusillades de Von Stupnagel) et où maintenant leurs descendants devenus majoritaires dans la construction et réparation navale civile et militaire se gavent à gros bouillon avec l'argent public.
Les " Frégates de surveillance ", outil de souveraineté sont maintenant ainsi construites et entretenues :
"DCNS a en charge l'ensemble du navire, sa plate-forme, ses armes et équipements et prend en charge deux visites d'entretien pour la partie mécanique, celle des deux lignes d'arbre et celle des réducteurs. Un contrôle total de la coque sera par ailleurs effectué avant une nouvelle mise en peinture.
Mais dès la porte est ouverte, c'est la curée. À l'exemple Eiffel industrie qui récupère en 2012 l'entretien du navire océanographique " Beautemps Beaupré " (navire océanographique de la Marine Nationale) construit par STX à Lorient.
Si nous regardons ensuite avec qui la France via DNCS commerce. La presse spécialisée nous apprend, c'est emblématique de ses contrats :
Modernisation de la flotte militaire d'Arabie saoudite : DCNS ouvre à Toulon les locaux de sa plate-forme de gestion de programmes
Les équipes de la plate-forme de programmes Arabie saoudite gèrent les contrats de services avec ce client majeur de DCNS.
Le contrat LEX concerne la maintenance de 4 frégates de la classe Madina (frégates 2000) et de deux pétroliers ravitailleurs de la classe Boraida construits dans le cadre du programme Sawari1.
Le contrat ERAV recouvre la maintenance de 3 frégates de la classe Al Riyadh (frégates 3000) livrées dans le cadre du programme Sawari2. Soit un total de 9 arrêts techniques majeurs** et de 2 arrêts techniques intermédiaires*** à réaliser à Jeddah dans les prochaines années.
Enfin, le contrat AMWAJ concerne le soutien à la Marine Royale Saoudienne en termes de fournitures de pièces de rechange et d'assistance technique.
C'est donc la vente d'armes et les partenariats avec toutes les dictatures et pays totalitaires du monde qui est la règle sauf (en usant de la terminologie et des références des idéologues dominants) avec ceux qui représentent toujours l'empire du mal (tous les autres impérialismes et dictatures théocratie étant de dignes partenaires), voila comment par ricochet Paris arme EIIS.
L'absence de construction de riposte politique à partir d'une analyse de classe laisse un terrain en friche où s'engouffrent tous les satellites de la droite et de la social-démocratie :
C'est le même bassin industriel qui voit les deux courroies de transmission de la droite (CGC) et du PS (CFDT) proposer une baisse des " coûts salariaux " de 5 % en échange de la signature de contrats pour deux paquebots de luxe avec des contrats de travail qui en finissent avec les CDI, mais liés à la durée du chantier. Travailler plus pour gagner moins.
Le Parti qui depuis la privatisation de la DCN, et même avant quand l'activité a été concentrée sur le créneau du navire de luxe, aurait du mener bataille (elle avait été engagée, mais depuis pas mal temps politiquement oubliée) est maintenant cogérant loyal de la région.
Il est plus investit, contre l'avis des populations et la majorité des salariés, dans la défense de "Ayraultport " NDLL ou l'attaque du statut des cheminots avec le Tram-Train, ce qui limite ses capacité à s'investir de façon efficace et visible dans l'aide pour clarifier les enjeux d'une politique industrielle liée à la construction, réparation, déconstruction navale nationale.
Cela nous éloigne-t-il du Mistral et ses vents contraires ? Pas tant que cela :
L'usine nouvelle nous apprend que les actionnaires ont été payés mais, le bateau pas livré, c'est le budget de la France qui épongera.
Ce sont les salariés qui, outre la menace permanente sur l'emploi dans la branche, se voient encore plus précarisé, cela parce que le gouvernement, sans débat parlementaire, a décidé de suspendre voire ne pas honorer ses engagements et ainsi aggraver encore plus l'image terrible de l'alignement sur l'OTAN.
Ces mesures-là peuvent être ferments de réaction de type " f-aine " mais la classe ouvrière bretonne, pas seule mais souvent seule, a toujours su résister à ce genre de sirène dès lors au point de chercher en permanence à se doter avant même 1920 d'outils politiques pour mener ce combat.
C'est ce dernier point qui mobilise le plus La Canaille. Il permet de faire le lien entre l'émancipation, l'internationalisme, le combat pour la Paix. Et là, il y a plus que de quoi faire tant le désert a gagné de l'espace.