Re-scoop :
la Neige, c'est froid.
10 000 places comme sur la photo de droite dégagées rien que pour la Savoie en moins de 5h00, mais pour le "naufragé" de gauche, sur liste d'attente ?
Peut-être fallait-il commencer par rappeler ces deux faits qui par le prisme de la télévision avaient perdu leur caractère d'évidence.
Par contre là où commence, on ne sait dire si c'est de bêtise ou de cécité de la part des rédactions, c'est dans la façon de traiter l'information.Façon comme une autre pour nous d'osculter l'idéologie dominante au service consciement et même inconsciement de la classe dominante.
Qu'un ou deux (souvent plus hélas) personnes sans abris se retrouvent assassinées par une société qui les laisse sans toit sous ces agressions météorologiques, c'est un fait divers regrettable qui au mieux vaudra 10'' de journal.
Que se retrouve bloquée sur l'autoroute cette part de plus en plus minoritaire de personnes qui partent une semaine à la neige et nous avons droit à une couverture médiatique encore plus importante que les pas de deux Blummollet-Merkel à l'opéra de Kiev.
Rappelons déjà que ces gens qui se trouvent "naufragés des neiges" disposent tous des outils de communication qui les avaient avisé des risques de voir tomber sur le sol la neige qu'ils vont chercher, ce qui à cette date est somme-toute aussi normal que de risquer des embruns quand on va au bord de la mer ou de prendre un coup de soleil en juillet.
Notons aussi que les préfectures et collectivités territoriales qui, dans leurs contrées, organisent sans faiblesse la chasse à courre des nomades pour ravager les caravanes, la traque des SDF , trouvent très vite les moyens de dégager des secours et hébergements qui font cruellement défaut aux bénévoles sociaux qui tentent de protéger les exclus de la société.
Toi qui lis cette p@ge à ce moment, pose toi la question, autour de toi (famille, voisins, amis, collègues, qui a encore les moyens d'aller voir s'il neige l'hiver en montagne ? Combien de ceux qui il y a quinze ans pouvaient tenter de partir y ont renoncé faute de moyens ? parmi ceux ci, ceux qui arrivent encore à partir, au prix de quels sacrifices et pour où arrivent-ils à partir ?
De quelles catégories supérieures de la société ressortissent les "naufragés" des autoroutes de février* ? Le même jour des cargos charter de réfugiés laissés à la dérive en Méditérannée fabriquent des naufragés du colonialisme et de l'impérialisme mais, sauf si un taux de mortalité suffisant justifie d'envoyer un reporter, cela comblera un blanc au JT de minuit.
Pendant ce temps, depuis les stations services d'autoroutes ou dans les cuisines des lycées réquisitionnés par les autorités, BFM TV et équivalent lisier, nous tiendrons en haleine le temps que les autres chaînes prennent le relais : qu'y avait-il dans les "rations de survie" distribuées dans les gymnases ? C'était spartiate ? Il n'y avait que de la soupe et des oranges ? Le pain était frais ? Juste un peu de chocolat, le thé n'était pas assez corsé ? Et les lits, imaginez, pas même de paravents.
L'unité de "stockage" de naufragé" et la tricentaine par centre. 10 000 places pour un seul département ont été trouvées en 5h00. Aucun des départements concernés par cette opération n'a en permanence un tel nombre de SDF en péril... Mais eux, "on" les laisse crever.
C'est à gerber.
* au passage regardons aussi les conséquences de la politique tarifaire de la SNCF et de la gestion à l'économie de son offre en volume, la peau de chagrin de sa grille dedesserte, la quasi suppression des trains de nuit.