petit retour
sur une crise
prévisible
et dont les causes
sont connues
La PAC, politique agricole commune a été mise sur pied avec deux objectifs : permettre de faire muter l'agriculture historique chargée d'assurer la subsistance des populations adhérentes vers une industrie vivrière déracinée dégageant des espaces financiers et des dividendes d'une part, et d'autre part s'assurer du consensus de ceux qui devaient y être sacrifiés en assurant momentanément leur revenu par des aides et incitations fiscales pour qu'ils participent à leur propre destruction (un peu l'origine des "plans sociaux").
Dès le début, le PCF et le syndicalisme agricole (dont le MODEF), liés à l'historique lien coopératif de l'époque du Front populaire s'opposèrent à ces pratiques, en particulier en tentant de s'opposer à la concentration foncière et en poussant le mouvement coopératif rural en, particulier lors de la première grande mécanisation des années 50 à 60 .
La droite (depuis le PS jusqu'au poujadisme d'alors) mèneront combat pour isoler les "anti Marché commun agricole". Ils feront monter la très droitière FNSEA et ses FDSEA ses "jeunes agriculteurs" (qui fourniront pour beaucoup les cadres du giscardisme puis de l'UMP) pour liquider l'organisation sociale de l'agriculture, pour imposer leur "modèle" qui va faire des agriculteurs des assistés financiers (via les primes et les "aides") en guerre contre "les fonctionnaires" (qui regroupent tous les services publics qu'ils stigmatisent au nom du libéralisme).
Nous en sommes au point où le capital ayant placé toute ses billes (dont les semanciers et autres, Monsanto compris), il va maintenant purger les circuits pour assurer la circulation du capital tel qu'il l'entend.
Le jeune de trente ans héritiers de l'endettement de la génération précédente et victime de la politique des grand groupes de la distribution peut être dans le désespoir, il en avait 20 quand ses parents faisaient campagne pour le oui en 2005 (moins nombreux que pour celui à Maastricht), exigeant le maintien d'une rente qu'ils entendaient se réserver contre "les autres" (nouveaux entrants accédant dans l'UE -Grèce par exsemple), spéculant via le Crédit agricole sur la liquidation de la paysannerie en europe centrale, ou en guerre contre les autres statuts sociaux dont celui de leurs salariés directs ou de proximité.
On ne peut pas passer en profits et pertes que les agriculteurs de notre pays ont massivement encouragé par un soutien électoral sans faille les mesures qui les laminent. Le vote pro UE (droite ou PS) depuis un demi siècle est incontestable.
Ils ont été à chaque instant les renforts politiques pour les agressions de la droite contre les garanties collectives des salariés les plus gros usant usant de méthodes scandaleuses contre les salariés agricoles, les contrôleurs et l'inspection du travail tandis qu'il participaient à étrangler les plus vulnérables.
Si malgré tout cela, il faut prendre en compte leur détresse, hors de question de donner dans une solidarité sans mémoire ou une compassion des exploités pour une part des exploitants qui revendiquent de pouvoir le rester et préfèrent (surtout dans l'ouest) brûler les fichiers de la Mutualité Sociale Agricole que de s'en prendre au Crédit Agricole dont ils sont le plus souvent les notables locaux.