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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

20 septembre, patrimoine immatériel de la France et de l'humanité

Publié le 20 Septembre 2015 par Canaille Lerouge in Mémoire et Histoire, révolution, lutte de classe, République, souveraineté

"De ce lieu et de ce jour

date une nouvelle ère dans l'histoire du monde

et vous pourrez dire : J'y étais !"

(J-W von Goethe

20 septembre 1792)

20 septembre, patrimoine immatériel de la France et de l'humanité

Début 1792, dans une France en révolution, le commandement de l'armée est un des derniers leviers qui reste au main de l'aristocratie. Capet n° 16 (ramené à Paris après sa fugue stoppée à Varenne pour rejoindre Brunswick, un sien cousin mandaté pour cela par un autre le roi de Prisse) est encore régnant jusqu'au 10 août. Il pousse à la guerre pour que l'intervention des coalisés basculent en sa faveur une situation qui lui a échappée et lui permette de réduire les révolutionnaires. 

Le 3 août 1792, le journal officiel Le Moniteur publie un document daté du 25 juillet et appelé « Le manifeste de Brunswick ». Ce texte est officiellement signé par le duc Charles-Guillaume-Ferdinand de Brunswick, général prussien qui commande les armées autrichiennes et allemandes réunies pour l’invasion de la France. Il a en fait été rédigé par les « émigrés », ces Français partis à Koblenz (les coblenciens) et qui poussent à l’invasion du pays pour rétablir le roi.

Ce document est d'une délicatesse extrême : il prévient que les Alliés entreront en France pour restaurer l'autorité royale et livreront
« la ville de Paris à une exécution militaire et à une subversion totale » s’il est « fait la moindre violence, le moindre outrage à Leurs Majestés le roi, la reine et à la famille royale ».

Quand on parle de Terreur dans la période, il faut savoir remettre les choses à leur place.

Ces ci devant coalisés alliés, mépris de caste et sentiment de leur droit divin, sont persuadés que la valetaille n'aura, par nature, aucune capacité à leur résister.

Si la menace est sérieuse (Robespierre n'est pas partisan d'un affrontement en ligne mais préfère la subversion massive du système par l'insurrection populaire), d'autant que des doutes qui se confirmeront comme fondés existe depuis des mois sur le comportement de l'état major (Pétain n'est pas une nouveauté du 20ème siècle), il faut faire face et mobiliser. Mais de mai à septembre 92 l'armée française cumule revers et défaites. La moitié des officiers et des régiments entiers basculent côtés coalisés.

L'offensive sur le territoire national des armées de BrunswicK et la colère devant le manifeste de Brunswick précipitent le mouvement insurrectionnel. Paris (son peuple) en arme ne s'en laisse pas compter et fait face : Le peuple manifeste sa souveraineté et abat la monarchie le 10 août (coucou mes camarade cheminots pour la date de l'ultimatum de 44 après la répression de la manif du 14 juillet).

Cohabite un pouvoir duale à paris : l'Assemblée de plus en plus dépossédée de la légalité républicaine par la "Commune insurrectionnelle" des sections de "sans culottes"

Devant l'invasion et les exactions des troupes venue par le Luxembourg (le 23 août les troupes prussiennes avaient pris Longwy), le Comité de Salut Public prend des mesures radicales : destitution des officiers et réorganisation d'une armée révolutionnaire, financement de celle-ci par la réquisition et la confiscation des biens de la noblesse et financement par l'impôt de la mise en place de l'armée révolutinnaire, mesure qui frappera là où la douleur lui est insupportable cette part de la bourgeoisie qui avait décidé de liér son sort à l'aristocratie.

Ces mesures, avant même que le concept théorique voit le jour 50 ans plus tard sous la plume de Marx et Engels, défini le caractère de classe de l'organisation de cette souveraineté populaire qui est une des références permanentes de Canaille le Rouge quand il faut définir la réalité de la souveraineté. Notons que cette approche dès lors qu'elle n'est pas munie de cette dimension populaire définissant le lieu de son exercice ne peut pas être celle des "souverainistes" d'aujourd'hui même s'ils battent tambours crépés pour y faire référence.

Printemps été 1792, de jeunes officiers gagnés au idéaux révolutionnaire vont être promus et organiser l'armée des volontaires qui feront basculer l'histoire à Valmy. Leur nom fait la cohorte des boulevards des maréchaux parisien, officiers dont l'évolution des uns et des autres montrera la ligne de fracture dans l’alliance entre le peuple et la bourgeoisie permettant de qualifier à la fin du processus, marqué par l'élimination physique des plus radicaux Robespierre St Just, Babeuf, par le triomphe de la bourgeoisie.

Sur ce front de l'est de 1792, le 2 septembre, l'armée de Dumouriez bouscule Brunswick qui fonçait sur Ste Menehould. Une aristocratie coblencienne et ses têtes couronnées décontenancées de voir les gueux oser lui tenir tête.

Le 19 septembre Brunswick tente de faire mouvement et arrive sur le plateau de valmy. 

Le lieu de l'affrontement est au débouché de la foret d'Argonne sur le plateau lorrain. A 33 km (une journée de mouvement de troupes) du lieu ou Capet n° 16 fut intercepté.

Les gueux en question, alliant artillerie (efficace) et armements individuels pourtant peu développé, mais usant de la dynamique (les historiens diront "ardeur révolutionnaire") portée par les clameurs de la troupe et ses effets psychologique, tétanisent les troupes impériales.

Le commandement prussien mesure que la situation lui échappe et ne peu prendre la décision d'une offensive.

Ce qui permet à l'armée commandé par Kellerman de faire sa jonction avec celle de Dumouriez et de couper la retraite aux coalisés.

La plus forte machine de guerre du moment rassemblant l'aristocratie européenne du moment hébergeant les évadés politiques et fiscaux du temps repliés sur Koblence, lancée contre un peuple décidé à construire sa liberté est défait et doit se replier.

Valmy, va avoir des suite dévastatrices pour le parti monarchique et ses alliés.

Le 21 septembre la monarchie est abolie en France.

Le 22 la République est proclammée et sera le jour adopté pour fixer le premier jour du calendrier républicain.

Valmy va aussi devenir si ce n'est "le" du moins un des symboles majeurs de l'esprit républicain lié à la lutte armée populaire pour sa souveraineté. Il va créer les conditions de l'armmée de concscription républicaine.

Nombre de maquis de la seconde guerre mondiale se réfèreront ou se nommeront Valmy, comme nombre de pseudonymes de résistants* puiseront dans la mémoire de l'épopée révolutionnaire de 89 aux soldats de l'an II.

C'est pour cela qu'en 2015 Valmy est confiné dans les média, pourquoi au mieux on s'en moque sur les chaines dédiées si la date est évoquée, plus souvent on l'ignore (pas de trace visible dans la presse écrite de ce 20 septembre). 

 

* ce n'est qu'anecdotique, mais un des formateurs instructeurs essentiels à la lutte syndicale son lien avec le combat politique, qui mis le pied àl'étrier de celui qui signe Canaille le rouge fut un des dirigeants clandestin de la résistance cheminote.

Son pseudo, Marat parlera à ceux qui se souvienne de Mimile, qui au côté de Robert Hernio de Paul Castel sera une des chevilles ouvriéres, organisateur, déclancheur, meneur, de la grève insurrectionnelle du 10 aout 1944.

20 septembre, patrimoine immatériel de la France et de l'humanité
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