Et déjà tellement d'une incroyable l'actualité
C'est le moment où encore dans la période "classe contre classe" la SFIC-PCF s'extirpe de la période sectaire Barbé Celor. Une tactique qui avait conduit à un remaniement de la direction par la promotion au Bureau politique de militants (dont Thorez) et à l'éviction de son poste de secrétaire général de P. Semard. Cela entraîne le Parti dans une politique sectaire d'exclusion et une chute des effectifs.
C'est l'apparition ouverte de l'affrontement contre le trotskysme dans le PCF et le rejet de la tactique "classe contre classe" qui verra l'élimination de la tendance Barbé Celor et la retentissante campagne dans l'Humanité en 1931: "que les bouches s'ouvrent, pas de mannequins dans le parti". C'est le moment où Maurice Thorez prend une part principale dans le PCF et conduira vers l'adoption de la stratégie de front populaire (sans majuscule à ce moment) avec le soutien de Dimitrov au sein de la direction de la 3e internationale.
L'extrait qui suit est répertorié à la BNF dans la série Gallica et traite de l'état d'esprit rapporté par ce qu'on pourrait appeler un "instructeur d'org".
Il ne s'agit pas pour Canaille le Rouge de s'inscrire dans une hagiographie nostalgique, mais juste de montrer une continuité d'un côté : l'International socialiste et de l'autre, aujourd'hui, le vide idéologique pour la combattre.
Source de l'article : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k404193f/texteBrut
Celui qui écrit rapporte les discussions au sein du mouvement ouvrier au travers de ses tournées dans les bases populaires où le PCF tente de se reconstruire en 1932.
Canaille le Rouge en a extrait ce morceau d'anthologie rendant compte (avec la distance à prendre avec la "dynamique" du rédacteur), d'une si forte l'actualité :
" Ils sont complètement d'accord avec le camarade Thorez et la direction du P.C. pour combattre l'opportunisme de droite et de gauche.. .Comment est-ce possible que des camarades osent encore proposer que le Parti fasse abandon de la lutte devant certains candidats socialistes ou autres ? Les exemples passés et présents, les actes des chefs socialistes, en Allemagne, en Belgique, en Angleterre et en ce moment en Espagne et sans oublier la France, montrent qu'ils ne sont que les chiens de garde du capitalisme international.
Comment est-ce possible que le P.C. vienne demain, devant les électeurs ouvriers et paysans demander le vote pour ceux qu'il clouait au pilori hier ?̃Comment expliquer notre recul à ceux devant qui nous avons dénoncé les chefs socialistes, comme, renégats à la classe ouvrière en acceptant les diminutions de salaires déjà trop restreints dans lé textile et chez les-mineurs ?̃ Comment leur expliquer, aux ouvriers et paysans, de voter pour ces politiciens, c'est-à-dire les chefs socialistes, alors que se comptent les plus grands adversaires de l’Union Soviétique en leurs représentants Boncour-Rosenfeld ? Ce serait la rupture entre le PC., les ouvriers et les paysans.,̃
Nous, sympathisants, avons, confiance dans la lutte que mène le PC Aux ouvriers socialistes, nous tendons la main, aux chefs socialistes, la trique."
On ne conduit pas le regard dans le rétroviseur mais qui ne connait pas son histoire est condamné à la revivre.
Notons la référence aux chiens de garde.
Paul Nizan publera son essai portant ce titre (à lire ou à relire) la même année.
Soit l'instructeur de la SFIC est proche de Nizan candidat du PCF à Bourg en Bresse en 1932, soit c'est Nizan lui même (tant la formule est nouvelle), soit la circulation des publications et la soif gourmande intellectuelle des militants de cette époque fait que le terme est d'entrée adopté.
A-t-il vieilli ?