"Il faut que tout change
pour que rien ne change"
« Le Guépard »,
Giuseppe Tomasi di Lampedusa
Peut-on combattre le pire du 20e siècle avec ce qu'il y a eu de pire du 19e, avec pour espoir d'inscrire une perspective novatrice dans le 21e ?
Après le résultat du premier tour de l'élection présidentielle, c'est en substance la question de fond qui frappe de plein fouet celles et ceux qui persistent à se battre pour des lendemains qui chantent.
Il est nécessaire de partir d'un premier constat qui, s'il était évacué, interdirait toute réflexion cohérente et toute possibilité de construction sauf à reprendre les chemins de l'ornière dont il faut s'extirper.
L'idée de rassemblement autour d'une nébuleuse pilotée d'abord en force puis par consentement tacite par la social-démocratie est d'une part arrivée au bout de sa logique de refus de la transformation radicale de la société voulue par ses promoteurs et d'autre part désertifie l'espace sur lequel peut se construire la riposte.
Les dégâts sont immenses et vont au-delà du simple résultat des élections : Ce demi-siècle de pratiques politiques a cautionné les reculs sociaux, justifié la casse industrielle, organisé la spoliation du pays de ses leviers économique, travaillé en profondeur le renoncement à la souveraineté populaire pour permettre au capital d'installer son talon de fer.
Alors que le socle social progressiste contemporain de notre pays s'est bâti dans la lutte contre le capital et son bras séculier le fascisme, la défaite cuisante que le mouvement populaire lui a infligé en 1945, la SFIO relookée PS, poisson pilote du capital, pour permettre au libéralisme débridé de reprendre la main, n'a eu de cesse de cultiver un repoussoir issue de la pensée fasciste des miradors du 3e Reich articulée sur les vieux réflexes pétainistes. C'est sa responsabilité historique. Il faudra bien que le mouvement populaire la lui fasse assumer.
Aujourd'hui, pour reconstruire, il faut rassembler toutes les forces clairement décidées à s'en prendre à la fois au capital et à son bras séculier le plus violent, le fascisme.
Depuis dimanche soir, tous les liberticides, qui d'état d'urgence en répression des syndicalistes, de chasses au faciès en garde à vue de journalistes, de piquets de grève matraqués et embarqués en jeunes violentés dans les citées ou flashballisés devant les lycées, nous montent une chorale appelant à contrer le monstre qu'ils ont enfanté et choyé et qui pourrait à la marge venir les mordiller.
Pour Gattaz faire cause commune avec Berger, l'extase.
Voir Hue jouer à la crapette avec Estrosi met la bourse en epectase.
Pour les jetés de Wihrpool, les polemploïsiés de GS&M , les suicidables des services publics, quel horizon avec Macron, quel avenir avec Le Pen ?
Un ton comminatoire, culpabilisant, pour faire oublier la loi travail, les coups portés à la protection sociale ayant poursuivi sous Ayrault et Valls le travail de Fillon que jamais la haine n'a et pour cause condamné met chacun en demeure de se rendre ou d'être complice des fascistes.
Obscène façon de se dédouaner, tous, ayant apporté duvets et brindilles permettant au f-haine d'installer son nid et d'importer ses hordes de vautours gardées par leur Hyènes.
Pas question à ce moment pour Canaille le Rouge de donner un quelconque conseil. De quel droit aurait-il plus de science et sapience que ceux à qui et par quelle unité de mesure de "l'honnoriscosabilité "politique pourrait-il énoncer ses oracles ?
Demander de soutenir l'héritier de Thiers pour combattre les enfants de Pétain ? Vous trouveriez cela pertinent ?
Les jours qui viennent pourront faire bouger les lignes de vos, nos réflexions. Pour caler le fond et préserver l'avenir, pour chasser le fascisme lové dans le giron du f-haine, garder la boussole de l'analyse de classe est seule pertinente pour dégager l'avenir.
Sauf à attirer sur un récif mortel, la bouée Macron est plus une sirène à faire des Titanic qu'un auxiliaire efficace de navigation.