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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Vel d'hiv, les rafles de l'Etat français.

Publié le 17 Juillet 2017 par Canaille Lerouge in polémique, politique, Pour réfléchir ensemble, Mémoire et Histoire, Vel d'hiv 42

Les chemins du déshonneur.

Et ceux qui le tracèrent

ou (et)

l'empruntèrent.

Image associée

Le Vel d'hiv durant la rafle de juillet 42

 

 

Pourquoi cet empoignade permanente sur le niveau et la forme des responsabilités sur les pratiques de persécution d'un Etat moralement illégitime mais institutionnellement légal ? 

Et pourquoi cette recrudescence dans ce moment particulier du débat politique de 2017, 75 ans après la xième conséquence de la trahison de classe du capital et des élites à son service en France ayant conduit à l'ignominie des rafles dont celle du Vel d'hiv ?.

Pour rappel, il faut revenir, pour les lire avec le regard d'hier mais aussi la réalité d'aujourd'hui  sur les travaux d'Annie Lacroix-Riz. Ils éclairent sans fard la façon dont le patronat français lié au grand capital a joué la carte Hitler contre le front populaire pour ses profits et surtout pour mater la classe ouvrière.

Ne pas oublier que le premier ayant été très vite débarqué par le gouvernement, le président de la SNCF nommé par Vichy utilisait ses "temps de loisirs" entre deux répressions de cheminots à organiser "l'aryanisation" des biens des juifs spoliés qui seront pour grand nombre via Pithiviers, Drancy ou Beaune la Rolande envoyés dans les camps d'extermination d'outre Vosges.

 

Mais aussi ne pas faire d'impasses et rappeler les responsabilités politiques d'avant le 10 juillet 40 qui sont aussi à ne pas perdre de vue ; 1938-1940 expliquant 40-44.

L'essentiel se noue lors du vote des pleins pouvoir à Pétain alors que le fascisme de sa pensée, son amitié avec Franco, ses liens avec l'extrême droite raciste et antisémite de l'Action Française de Daudet &C° sont de notoriétés publiques.

Pétain n'est pas un Ovni débarqué d'une soucoupe volante peinte en vert de gris.  Il est le produit d'une logique de classe et de caste où ceux qui aujourd'hui veulent faire oublier que son ascension était résistible pour peu qu'il y eut résistance et non pas connivence...politique et économique.

Les conditions de la légalité du pouvoir de Vichy et de ses actes sont donc directement liées au conditions de sa mise en places et la nature connue du personnel politique installé.

Il ne faut pas chercher à blanchir ce qui ne peut l'être sous prétexte que l'extrême droite tente des opérations politicardes de réhabilitation de son histoire. 

Elle le tente parce qu'elle sait que le terrain ne lui est pas défavorable et pour preuve : 

De même que c'est le gouvernement mis en place par la chambre élue en 1936 qui décidera des mesures de répression de l'automne 38 suivant la suppression des avancées imposées par les grèves de 36, c'est ce parlement qui validera les décrets Sérol prévoyant la peine de mort contre les communistes (et ce piteux scandaleux répugnant article de Blum dans le Populaire du 27 septembre 1939 " « Si des communistes sont personnellement convaincus de trahison, qu’on les poursuive et qu’on les fusille comme tous les traîtres. " ). Sérol s'abstiendra dans le vote du 10 juillet.

Ce sont les mêmes députés, SFIO en tête qui en 1938 trahiront les engagements internationaux de la France en ratifiant à l'unanimité les accords de Munich (voir la dénonciation de Munich par De Gaulle dans une célèbre lettre à sa femme) seuls les Communistes et un député de droite (De Kerilis) voteront contre. 

De même la constitution de la 3e république fait que le gouvernement qui mettra d'abord Pétain (ramené de son ambassade auprès de Franco) vice président du conseil (plus haut qu'un actuel ministre d’État) sera validé par la chambre. 

Sur le nombre d'élus ayant voté les pleins pouvoirs parmi ceux dit de gauche  : 
Mettons de côté les sénateurs pour n'en rester qu'à la chambre élues en 36.
60 députés communistes ne pourront siéger (internés ou clandestin suite à l'interdiction du PCF par le gouvernement voté par la chambre des député munichois à l'UNANIMITE de ses membres).

Dans cette chambre élus de " gauche " : SFIO 149, PRS 110.
Si 36 députés SFIO ont voté contre, plus la pincée qui se sont abstenus, même en tenant compte des embarqués à bord du Massilia, cela fait plus qu'une confortable majorité (90/149) qui voteront les pleins pouvoirs à Pétain après l'avoir accepté comme vice président du Conseil le 17 mai 40 alors que celui ci refuse de faire une guerre considérée par lui comme perdue à cause du statut républicain du régime politique de la France (reprenant dans une note du 26 mai adressée à Paul Reynaud la litanie l'action française et des ligues factieuse de la Gueuse à abattre, dont Weygand appelle à l'anéantissement depuis l'armée du Levant à Damas chargée d'attaquer l'URSS sur les puits de pétrole de Bakou).

Pour couper court à une légende tendant à disculper P Raynaud de ses responsabilités, ce n'est pas Lebrun président de la République qui choisi Pétain mais bien Paul Raynaud qui propose Pétain à Lebrun (toutes les archives officielles ou privées le confirment).

Pour ce premier gouvernement Pétain les archives confirment aussi qu'il obtient par ailleurs la participation de la SFIO en reconduisant Albert Rivière et André Février avec l'accord de Léon Blum. 

C'est donc, circonstance aggravante, en toute connaissance de cause que ces 90/149 introniseront le liquidateur de la République.

CQFD.

Il faut donc cesser d'écrire l'histoire à sa façon et, à partir des faits contenus dans des archives incontestables, les minutes des procès dont ceux de Pétain et Laval, les assumer dans toutes leur complexité et (ou) clarté.

les faits sont les faits et ils sont têtus.
 

Pour rappel lors de la réunion votant les PP , Sénateurs et députés présents (sources Wikipédia) :

Sur 649 suffrages exprimés  :

80 parlementaires (57 députés et 23 sénateurs) votent « non » ;

569 approuvent (357 députés et 212 sénateurs) (soit 87,67 % des suffrages exprimés) ;

20 autres parlementaires s'abstiennent (12 députés et 8 sénateurs dont 3 après une demande de rectification de leur vote).

Les 649 suffrages exprimés représentent 71,55 % des 907 parlementaires que comptaient les deux Chambres au début de 1940 et les voix « pour » représentent 62,73 %.


 

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