le hasard dîne
et bouche le vieux port
Hier soir, à une encablure de la Joliette, dialogue :
T'as vu ? C'est le Manu, té !
Il a dîné avé la teutonique galinette.
Et quand y sort, histoire de s'dégourdir, y va à pied pour prendre le ferry bôat.
Peuchère, devine ! Sur qui y tombe ? Imagine boudi ! Le Tartarin ; le Tabarly des Calanques .
Si j't'assure, y venait de poser ses brèmes après avoir perdu la tournée au point d'avoir à baiser Fanny (pas Angèle la teutonne, hé faut pas pousser!)
Et v'là qu'ils s'croisent au pied d'la canebière, par hasard. Comme toi tu croises ton facteur devant chez toi. Sauf que pas à la même heure et que ton facteur, c'est tous les jours sa tournée.
Oui le hasard ; comme ils disent. Hasardeux ce hasard ! Tu trouves pas ?
Quel bizarre hasard se marrent les passants hagard du soir .
Mac et Mel font d'abord semblant d'pas se voir.
D'autant que pour l'un, quelques propos de comptoir qui pourrait ressortir des tiroirs font tache tandis que le Cacou du faubourg St honoré a sa cour qui n'va pas le lâcher .
Comme y a les stylos à Gaudin dans l'coin, que les types d'FR3 et de la TSF sont aussi présents, faut composer .
Alors autant faire le civilisé et paraître comme des gens bien élevés.
" Et bonjour Monsieur l’insoumis, comme vous êtes séant, parmi vos gens, bien mis. Ennemi nous ne sommes, Meilleur opposant que vous il n'en existe point des calanques à Calais. J'le disais l'autre jour à Edouard au palais.
Et que l'autre, tu le connais. Faut pas trop l'escagasser. Il lui retourne un "Mwouiais ! Ennemis, à ce qu'on dit, c'est parole de vieux port. La presse sur ce coup a monté l’aïoli au raifort."
Alors on fait comme si, et comme ça… et on s'en sort.
Peuchère, Tartarin, de matamore Gille il devient.
Timide. Tétanisé.
Alors que son chef est là, pas même la civilité de penser demander s'il a des nouvelles de monsieur Benalla.
ça donne une discussion que si le bouchon était dans l'histoire, la pétanque serait travaux d'aiguilles, pour dames d'oratoire.
Mais à part cela, il est bien sûr évident qu'on ne se fiche pas de nous.
D'autant que le débat ainsi rapporté :
"Mac : "J'ai toujours du plaisir à discuter avec Monsieur Mélenchon. On n'a pas toujours les mêmes idées sur tout..."
Mél: "Pas souvent !"
Mac : "Il y a des fois où ça arrive. Mais c'est toujours respectueux et intéressant."
Journaliste : "Votre adversaire, c'est plus le Front national [Rassemblement national, NDLR] que lui-même ?"
Mac : "Ah je n'ai aucun doute. On a des confrontations politiques, mais Mélenchon ce n'est pas mon ennemi."
Arrive un scribe d'une gazette parisienne. Ne pas perdre la face
Journaliste : "Vous avez dit qu'Emmanuel Macron est 'le plus grand xénophobe qu'on ait'."
Mél : "Non, non."
Journaliste : "Si, vous l'avez dit !"
Mac: "Non, ça m'étonnerait."
Mél : "Vous ne pouvez pas le croire ! Peut-être une légère exagération.marseillaise…"
Tout montre que les hors-sol entre eux se ménagent civilement et ont convenances qu'ils ne sauraient servir au reste des manants.
Outre les injures aux illettrés et autres feignant du pontifiant élyséen, Canaille le Rouge à souvenance de ce " aller au diable " proféré par Tartarin en direction d'un militant de la CGT qui lui parlait de la casse liée aux traités de l'UE il y a quelques années.
Que les absents se rassurent, pointer pour La Canaille ces deux là ne libérera pas les autres d'en prendre pour ce qui leur revient, l'actualité organisera.