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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Rassembler pour s'opposer efficacement à l'inhumanité et combattre les diversions.

Publié le 23 Février 2019 par Canaille Lerouge in racisme, antisémitisme, politique, société, sionisme

Déclaration du MRAP

condamnant l'assimilation

de l'antisionisme à l'antisémitisme.

 

Rassembler pour s'opposer efficacement  à l'inhumanité et combattre les diversions.
LA CONFUSION
ENTRE
ANTISIONISME ET
ANTISÉMITISME RENFORCERA
L’ANTISÉMITISME

LORS DU REPAS DU CRIF LE 20 FÉVRIER 2019, LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE A DÉCLARÉ QUE "L’ANTISIONISME EST UNE DES FORMES MODERNES DE L’ANTISÉMITISME" ET PROPOSÉ DE L’INTÉGRER À SA DÉFINITION JURIDIQUE DE L’ANTISÉMITISME.

Le MRAP combat l’antisémitisme avec détermination depuis sa création en 1949, au sortir d’une guerre qui est l’une des pages les plus sombres de l’histoire de l’Europe et où l’antisémitisme nazi a provoqué la destruction des Juifs d’Europe, la Shoah qui ne saurait être effacée de nos mémoires individuelles et collectives.
Fort de son expérience, le MRAP exprime son inquiétude devant cette assimilation dangereuse et inutile de l’antisionisme à de l’antisémitisme.
Il n’oublie pas que certains courants antisionistes sont de fait antisémites… il appartient au juge de les sanctionner. Les lois actuelles le permettent. Il faut les appliquer avec détermination. Les tribunaux ne s’y trompent pas qui ont su reconnaître derrière certaines déclarations "antisionistes" la réalité de l’antisémitisme et les condamner. Mais au nom du sionisme d’autres courants politiques justifient une politique d’apartheid inscrite en 2018 dans la loi fondamentale en Israël.
Critiquer la politique israélienne menée au nom du sionisme, condamner l’occupation et la colonisation des terres palestiniennes, réclamer l’application de sanctions devant le refus permanent des autorités israéliennes de respecter le droit international n’a rien à voir avec l’antisémitisme.
À ce propos, le MRAP rappelle que dans un vote le Parlement français a, en décembre 2014, affirmé, conformément aux résolutions de l’ONU que la solution des deux États, promue avec constance par la France et l’Union européenne, suppose la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés de celui d’Israël. Il invitait le Gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement pacifique définitif du conflit. Ce qu’Israël refuse avec obstination.
Emmanuel Macron refuse de suivre le Parlement français et ne reconnaît pas l’État palestinien, donnant ainsi des prétextes aux courants antisémites qui nient le droit à l’existence d’Israël.
Confondre la critique de la politique des gouvernements israéliens avec du racisme serait attentatoire à la liberté d’expression politique et irait à l’exact opposé d’une lutte sincère contre l’antisémitisme.
Le MRAP s’oppose à tout projet de loi qui aboutirait à empêcher toute critique d’Israël, donnant ainsi à ce pays un statut privilégié sur le plan mondial ce qui, loin de permettre de combattre l’antisémitisme, le favoriserait.

Paris, le 21 février 2019

Tout ce qui contribue à combattre l'obscurantisme est le bienvenue. Ce texte y participe. Avec trois limites à dépasser.

La première, majeure, c'est de par l'architecture du texte la focalisation exclusive sur la dimension moyen-orientale des causes de la remontée de l'antisémitisme sachant que rien d'un point de vue politique, scientifique, culturel n'autorise à faire des palestiniens t de la cause palestinienne des vecteurs volontaires ou pas de l'antisémitisme (palestiniens qui par ailleurs sont classés parmi les peuples sémites). La politique colonialiste et d’apartheid menée par l'état israëlien  étant une des causes mais pas majeure dans cette résurgence de l'ignoble.

La deuxième qui découle de la précédente, tout aussi importante, est l’absence totale dans le texte de références aux racines françaises d'un antisémitisme et d'un racisme qui en France fut d'Etat durant tout le deuxième millénaire de l’ère chrétienne, sous la monarchie puis principalement (pas exclusivement) sous la 3e République, alors qu'un combat efficace impose de faire une bonne identification des lieux de sa construction, des vecteurs qui l'entretiennent, travaillent aujourd’hui à sa régénérescence. Ils ne sont pas que dans la mouvance de certains espaces intégristes musulmans mais sont beaucoup plus implantés au travers de pseudo élites sillonnant les milieux d’extrême-droite qui dans l'espace politique et institutionel, sportif, associatif mènent ce combat pourri.

La troisième limite est la reprise dans ce communiqué d'un terme qui appartient à la vie religieuse dans le judaïsme alors que nombre de ceux qui se reconnaissent de culture juive rejette le confessionnalisme et usent du terme scientifiquement exact de génocide - refusant le terme de Shoah qui porte une dimension religieuse à laquelle il ne croient pas- pour caractériser les crimes nazis et de la collaboration laquelle n'est pas évoqués (le génocide n'étant renvoyé qu'au nazisme).

Mais malgré ces réserves, la prise de position du MRAP dénonçant cet amalgame organisé par un lobby sioniste actif au parlement  et porté par le CRIF est une pierre importante de plus au rempart à construire face à la mise en place du délit d'opinion et la création d'une pensée officielle, conduisant à des sanctions pénales quiconque prétendrait s'en affranchir ...

Il est bon de voir s'élargir le champ du sursaut républicain indispensable face à cette restauration des pratiques monarchiste ou de la 3e République dénoncées plus haut  ; Touthenmacronaparte poursuivant ainsi après Maurras et Pétain sa croisade sur les valeurs de l'Action Française.

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