où Canaille le Rouge
a brillé
par son absence
Pour la première fois de son parcours militant, Canaille le Rouge n'aura pas pu participer à une manifestation nationale de cheminots.
Interdit de défilé, mais pas question de se défiler.
Absent, mais pas pour désaccord d'idée ; juste pour désaccord d'agenda avec les impératifs de la faculté : pas possible de déplacer des examens difficiles à organiser.
Que plus de 15 000 manifestants défilent ce jour montre un niveau de mobilisation plus que conséquent surtout dans la période.
La casse du rail suscite colère des cheminots et celle grandissante des usagers. Le succès de la manifestation du 4 montre que malgré le martèlement du résultat du 26 mai la droite et le capital n'ont pas un chemin dégagé devant eux, et de beaucoup.
D'où des manœuvres façon trapèze volant où les cheminot.e.s feraient bien de pas participer à tendre des filets rattrapant ceux des faillis qui ne peuvent rattraper la barre du mouvement et les laissent tranquillement s'écraser au sol.
La duplicité de ces élus qui de soutien à l'UE en votes réitérés de toutes les lois de démantèlement du service public ont fait le choix de casser, mais qui par clientélisme pré-électoral protestent devant les caméras avant de retourner voter la casse en magouillant pour qu'elle s'opère chez le voisin pour protéger son siège, n'est pas assez fermement dénoncé.
Par endroits, on assiste même à l'entretient des illusions par ceux-là même qui en sont victimes. Ces élus qui pétitionnent pour la ligne Perpignan Rungis alors que depuis 1991 et sa célèbre directive 91/440 ils ont eux et leurs partis accompagnés toutes les casses en est l'illustration la plus parfaite.
Voir de rares élus qui eux n'ont pas trempé dans ce potage-bouillon de 11h00 se féliciter de ces prises de position opportunistes participe au brouillage du paysage.
Cette forme de faux rassemblement aide la droite affichée à la décrédibilisation des luttes. Se trouver à chercher l'union avec un ancien nouveau ou péri socialiste ou autres, ces ex devenu néo, tous plus ou moins macron-libéraux compatibles, calés sur le même cap qui depuis un tiers de siècle auront tout voté, du point de vue de la clarté revient à vouloir combattre la casse du code du travail en demandant à la CFDT d'y participer. Les cheminots avec leur CGT ont su clarifier ce débat.
Une clarification qui aide à la construction du " Tous ensemble ".
Raison de plus pour trépigner de colère à l'unisson de ceux qui ont pu manifester devant la politique des Chicago-boys de Pepy, ces cousins suicideurs de la bande de FT -Orange, les tuteurs de Hirsch à l'APHP, et des autres pour lesquels tous les moyens sont bons. Avec une interrogation : à la sortie du congrès confédéral, quelle mise en œuvre de la coordination des luttes ?
Le " tous ensemble " scandé par les militants à Dijon ne pourra pas prendre corps si ceux qui travaillent à le construire autour des contenus revendicatifs ne confédèrent pas sa construction à partir du creuset commun des exigences, abondée par cette colère sociale qui traverse les professions, les catégories sociales, les régions et départements au-delà des singularités de chacune qui cumulées produisent la richesse du terreau revendicatif.
Entre les personnels de Santé, les cheminot.e.s, les enseignant.e.s, les fonctionnaire de toutes les fonctions publique, les salarié.e.s de l'industrie et des services, les interdits d'emplois les interdits de vieillir dignement, comment construit-on ce tous ensemble qui ne peut se décréter depuis le bureau du secrétaire général de la CGT mais bien par un travail de conviction permanent.
La Macroncratie liberticide étant à la manœuvre, notez ce grand silence jubilatoire des organisations patronales ! Pourquoi sortiraient-elles du bois tant leur va comme costard sur-mesure la politique assénée à coup de charrette de licenciements, de casse de l'organisation sociale, de privatisation des services historiquement régalien, assaisonnée de chasse aux militants dans les entreprises et de répressions policières dès que la protestation s'organise dans le cadre des lois qui pourtant la protège.
Donc urgent de riposter dans les branches et territoire. Les droites ne s'y trompent pas qui cassent les bourses du travail et coupent les vivres aux syndicats, noyautent ou étranglent les associations tout en subventionnant grassement le capital.
Mais ne pas perdre de vue le besoin de rassembler face à une droite conquérante en recomposition. Le paysage médiatique et donc idéologique étant balisé par cette blonde Auguste du fascisme brun, sinistre faire valoir du clown blanc de l’Élysée qui poursuit sa réorganisation de l'espace économico-politique pour satisfaire les exigences des marchés financiers.
La manifestation du 4 juin, l'appel de la confédération à toute la CGT d'en favoriser le succès va dans le bon sens. C'est un travail dans la durée qui peut bénéficier d’accélérations inattendues au fil des événements et des réactions aux mauvais coups, mais c'est la difficile mais bonne voie.
Ne manque qu'un outil politique pour ne pas lutter à cloche-pied.