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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

"Plutôt DAESH qu'un mouvement populaire"

Publié le 12 Octobre 2019 par Canaille le Rouge

 

l'impérialisme et ses sicaires

mis à nus

 

"Plutôt DAESH qu'un mouvement populaire"

Erdogan, celui qui, durant ce qui pourrait avoir été  la dernière campagne électorale de Turquie, affichait son admiration pour Hitler, impose de fait une réédition de l'opération des Sudètes ou du corridor de Dantizg.

Un air connu, mais là s'arrête la comparaison.

Toujours avec la duplicité passive des mêmes...80 ans plus tard l'agresseur élargit les renforts.

De fait, celui qui se voit comme un continuateur de l'empire ottoman de peut supporter de voir prendre corps l'exigence de souveraineté du peuple Kurde. Un Peuple qui, à partir d'une langue, d'une culture, organisées sur une base territoriale multiséculaire, porteur d'exigence démocratique de souveraineté construit une reconnaissance antagonique à l'intégrisme religieux du clan Erdogan et de ses sous-marins de DAESH.

La défaite militaire imposée aux obscurantistes par tout un peuple en arme les fait se réorganiser.

Les impérialismes ne s'y trompent pas ; si le porte-avion de l'OTAN est certes médiatiquement  condamné, le veto de la Russie de Poutine et des USA de Trump pour imposer des mesures, sans même parler de sanctions, montre combien la coalition des oligarchies impérialistes, épaulée par l'active bienveillance d'Israël, depuis l'ONU de 2019, actualise le cri du cœur du capital  des années 30 : "Plutôt DAESH que le mouvement populaire".

Dans un interview paru dans l'Humanité André Hebert qui s'est investi au coté des Kurdes rapporte des faits précis qui montre la complicité active d'Erdogan et ses sbires avec DAESH et il prévient : "L’assaut turc risque d’offrir aux djihadistes un nouveau sanctuaire"

Avec des faits précis datés, confirmés,  il montre les complicités actives entre certes turbulent mais l'enfant chéri de l'OTAN et ceux tout autant chéris de l’Arabie saoudite autre bras séculier régional de l'impérialisme.

"Quelles formes ont pris ces complicités ?

André Hébert. Elles ont pris de multiples formes. D’abord, en « fermant les yeux », la Turquie autorise de fait des djihadistes étrangers à se rendre en Syrie à partir de son territoire, en traversant librement la frontière. Parmi ceux-là se trouvent de nombreux ressortissants turcs : on trouvait très fréquemment des passeports turcs sur les cadavres de combattants de Daech. Ensuite, les autorités turques ont laissé des unités djihadistes se replier sur leur territoire pour attaquer les Kurdes à revers, pendant la bataille de Kobane mais aussi plus tard, début 2016, lors de représailles suite à la reprise de la ville de Shedade par les Forces démocratiques syriennes (FDS). La Turquie a  fourni un soutien logistique aux djihadistes, elle leur a livré des armes. Je pense à l’affaire, documentée par des journalistes turcs, de ce convoi d’armes à destination de Daech conduit par des éléments du MIT, les services secrets turcs, bloqué par des gardes frontières qui n’étaient pas au courant de l’opération. De nombreux djihadistes faits prisonniers par les Kurdes ont d’ailleurs témoigné de contacts avec des agents du MIT. Certains, blessés, ont encore affirmé et prouvé documents à l’appui qu’ils avaient été soignés en Turquie, avant de revenir en Syrie pour reprendre le combat dans les zones contrôlées par Daech. Enfin, plusieurs rapports ont mis en évidence l’achat par la Turquie de pétrole pillé par Daech dans les zones occupées par ses hommes pendant plusieurs années. Les preuves sont nombreuses."

Et A. Hebert de préciser : 

" S’il n’y a pas eu d’attentat de masse en France, ces dernières années, comme on en a connu à Paris en 2015 et Nice en 2016, c’est pour une bonne raison : avec la libération de Raqqa, le centre névralgique des opérations terroristes internationales de Daech a été détruit. Il y a donc un vrai lien de cause à effet : tout le monde doit s’en rappeler à l’heure où les Kurdes sont abandonnés. C’est à eux que l’on doit cette sécurité relative. Laisser la Turquie agir à sa guise, c’est permettre aux djihadistes détenus dans les prisons kurdes de s’échapper. Leurs familles détenues dans le camp d’al-Hol vont elles aussi se disperser dans la nature. À coup sûr, certains d’entre eux parviendront à revenir en Europe pour y perpétrer des attaques. On parle là de plusieurs milliers d’individus extrêmement dangereux, aguerris, fanatisés, mus par le désir de revanche. Par ailleurs, les groupes sur lesquels la Turquie s’appuie pour mener cette offensive sont constitués de vétérans de Daech et du Front al-Nosra (la branche syrienne d’al-Qaida, NDLR). Si la Turquie mène à bien son projet en établissant cette fameuse « zone de sécurité » qu’elle revendique, elle offrira aux djihadistes un califat bis, placé, cette fois, sous la protection de l’Otan. 

Ne pas agir est à terme laisser les mains libres à ceux qui ne conçoivent de liberté que dans celle du capital, celle de sa circulation et son accumulation et pour cela ont besoin de voir les peuples tenus dans en cages.

Outre la solidarité internationaliste indispensable envers le peuple Kurde, ces femmes et ses hommes menacés d'anéantissement génocidaire par la géhenne d'Erdogan, comme pour l'Espagne il y a 85 ans, doivent voir monter la colère populaire solidaire de leur combat.

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