Vous, grand juriste républicain,
que faite vous
à propos des dernier évènements
entrant dans le domaine
de votre
incontournable compétence ?
La vue de l'effigie de l'homme le plus honnis du pays au bout d'une pique vous fait sortir de vos gonds. C'est pour vous sacrilège.
Admettons. Comme la religion, le sacré est dans la sphère privée des droits fondamentaux.
Mais voir des lycéens la figure en sang à la sortie d'un commissariat, des gardes à vue de mineurs au mépris de toutes les lois de la République que avez su parfois avec talent utiliser voire faire évoluer pour élargir et sanctuariser les libertés fondamentales, voir des gamins contraints de s'agenouiller sous les coups de ces Brigades Asseneuses de Coups (BAC), apprendre que des jeunes sont interdits arbitrairement de passer leur bac pour avoir eu l'usage critique de leur droit de citoyens sur les réseaux sociaux, cela au mépris de la constitution et des libertés qu'elle porte, constitution que vous connaissez bien tant vos fonctions durant des années à la tête du Conseil Constitutionnel vous en ont fait le gardien et donne qualité d'expert, là, nous ne vous entendons plus.
En moins de deux semaines, entre le Conseil d'Etat et le Cconseil constitutionnel, le gouvertement se voit sèchement tancé pour non respect des principes, pratiques et contenus du socle légal et constitutionnel de nos institutions.
La justice -devenue complice- ne sait comment traiter l'avalanche de plaintes pour violences policières.
En d'autres temps nous vous avions vu tonner. Et ce tonnerre claquait si haut et fort quand des pratiques d'Etat étaient contraire à celui de droit que vous dites porter, qu'il imposait alors le respect.
Et là, vous êtes d'un seul coup inaudible. Comme on le dit trivialement "aux abonnés absents".
Comment expliquez-vous ce traitement différencié ? Une effigie en carton-pâte serait-elle plus "sanctuarisable" et plus représentative que l’œil d'un gamin roulant sur le trottoir ?
L'interdit professionnel à vie que représente l'exclusion des salles d'examen, sans jugement, pas même par mesure administrative et rendu ainsi difficilement contestable devant la justice est-elle moins violente qu'une pratique coutumière dans tous les carnavals et scènes de théâtre depuis 231 ans ?
Est-ce cela l'image à retenir de cet Etat de droit dont vous fûtes le héraut ?
Celui qui signe ce papier a durant des années été de ceux qui sans partager nombre de vos choix défendait un homme dont la droiture lui semblait par ailleurs une constante inoxydable.
J'en conclus qu'on peut avoir été fer de lance -"fer de lance" notez-bien l'image- pour l'abolition de cette barbarie qu'était la peine de mort et ensuite s'installer à l'arrière garde voire les contre-allées du mouvement pour les libertés en se taisant devant l'usage barbare des LDB et les humiliations policières.
Vous m'en voyez désolé. Mais bon, l'émancipation humaine continuera sans vous. Merci pour le bout de chemin fait ensemble.
Canaille le Rouge qui malgré cela, et par civilité républicaine, vous salue bien.