Les salariés vont-ils devoir
payer l'addition ?
C'est bien connu, en Bretagne moins il y a de ports, plus il y a de porcs. Un "acquis" de l'UE et de ses traités.
Les porcs sont de deux types : ceux, souvent roses, qui sont entassés dans leur antre à toit en fibro , et ceux en caostard qui se vautrent dans leur baignore de talbins et dans leurs pratiques antisociales.
Et ces porcs, rien ne les arrête, dès qu'il faut prendre les salariés pour des cochons de payant ; il s'y entendent pour les saigner.
16 juillet 2020, affaire dite du "cartel du jambon". La condamnation tombe : douze industriels du jambon et de la charcuterie devront payer une amende de 93 millions d'euros pour des ententes sur les prix entre 2010 et 2013.
Explication donnée par DGCCRF :
"Les industriels concernés se coordonnaient pour acheter moins cher les pièces de jambon auprès des abatteurs ou s'entendaient par ailleurs sur les hausses de prix des produits charcutiers qu'ils entendaient pratiquer auprès des enseignes de la grande distribution, pour leurs marques de distributeurs ou -premiers prix-",
Bref du grand truandage comme le premier Balkany venu.
Notons au passage que les condamnés, en leur temps, tous ont vanté auprès de leurs personnels, les clients et les petits producteurs l'UE et les vertus de la concurrence libre et non faussée et pour cela ont financé et fait camapgne pour le OUI au traité de l'Union (la Bretagne est une des seule régions où le oui a été majoritaire en 2005. |
Sanctionnés par la DGCCRF pour entente illicite, ils écopent d'une amende qui indique la hauteur de leur fraude.
La Cooperl, fleuron de l'agro industrie bretonne, leader francais de la production porcine, 7000 salariés, hérite de la plus forte sanction, 35,5 millions d'euros d'amende.
Ayant la couenne plus sensible côté porte-feuille que côté respect des lois, la coopérative bretonne dénonce alors "une manipulation, et une décision qui sanctionne de manière extrêmement lourde un groupe coopératif sur la base d'éléments aussi faux que calomnieux qui ont été créés de toutes pièces par un groupe concurrent".
Ses dirigeants refusent de la payer et depuis fin juillet exercent un chantage : si amende il y a, "pour payer on fermera deux usines".
En terme de piraterie sociale on appellle cela une vrais prise d'otage.
C'est avancé avec une autre formulation reprise par la presse régionale - laquelle est connue pour ne jamais chercher des poux dans la tête parmi caciques de l'agro industriel - "la coopérative bretonne envisagerait des restructurations et pourquoi pas des fermetures de sites"
"Ces Pov's fraudeurs qui la main dans la samure ont été pris dans les filets d'une administration tatillonne"
la pqr précisant : "La direction de la Cooperl a fait savoir à ses salariés que la lourdeur de la sanction, si elle était confirmée, pourrait le cas échéant déboucher sur des restructurations".
On a eu les "licenciements COVID"voila maintenant les " licenciements prunes"pour payer les amendes.
Comme il faut se justifier, le 28 juillet, à l’occasion d’une réunion du Comité central du groupe à Lamballe, la direction a fait savoir que son équilibre financier était menacé et qu'il lui fallait trouvé 200 millions de liquidités.
avec une argumentations massue qui révèle la nature réelle du capitalisme : "si nous raquons les 35.5brique il va falloir aussi payer les banques qui sinon elles perdaitent confiance et donc c'est 200 ou rien".
Comme il fallait commencer à faire avaler la potion, la CFDT s'est chargée de faire passer le message et de donner les explications techniques et porter les justifications des rançonneurs.
Pour l'instant, pas un mot pour organiser l'action, voila sa déclaration :
"A défaut d'une obtention d’un sursis à statuer et de l'annulation de cette sanction devant la cour d'appel de Paris, la direction estime que la décision de l'Autorité de la concurrence, les oblige à envisager les mesures de restructurations suivantes" :
- Le gel des recrutements et des investissements en cours.
- Un plan d’économies massif qu’ils présenteront dans les prochaines semaines.
- La fermeture de 2 sites industriels pour réduire au plus vite sa surcapacité industrielle du pôle salaison.
Le gouvernement va-t-il accepter le chantage ?
Les salariés vont-ils le rejeter et rejeter avec ceux qui l'acceptent ou le cautionnent ?
Le syndicalisme agricole va-t-il pour une fois montrer le rejet de telles pratiques ou va-t-il accompagner les charcutier ripoux ?
Quelle position des groupes politiques au CR de Bretagne ?
Qui va condamner les Al Capone de la saumure ? Qui va prendre leurs crosses ?
Bref il n'y a pas que l'amonitrate qui peut exploser sur les chemins de Bretagne, il y aussi la colère sociale qui peut porter, elle, de saines déflagrations.