Et c'est une capitulation
qu'ils et elles veulent.
Canaille le rouge ce soir s'est fait violence. Il a laissé tomber le casque et la musique qui accompagne en général ses soirées. Il s'est planté devant sa télé et à regarder France5. Pas par soutien à son animatrice.
Son thème : l'hôpital public et la guerre contre la dévastation causée par le virus.
Pas de regrets. mais malgré ce qu'il savait et supposait qu'il verrait, un grand coup de poing au creux de l'estomac.
Le lieu : quasiment le jardin où sur un demi siècle La Canaille a couru, fait du vélo, patienté dans le parc quand les "grands" visitaient des malades, y a été soigné, y a rencontré des personnes de toutes compétences professions et qualifications, y a eu des accroches militantes tant politiques que syndicales des plus fortes, où part de ses petits enfants son nés, une chapelle dont l'aumonier, rouge de chez rouge, collait les affiches de leur parti à 3h du matin avec Canaille rouge et potes et organisait des concerts de soutien aux victimes des colonels grecs ou de Pinochet. Une première audition du requiem de Mozart fabuleuse.
Et ce lieu où les forces de l'ordre ont gazé les personnels en prise avec la crise sanitaire, se sont battus et se battent pour rester à la pointe de la médecine de notre pays .
La pitié salpé c'est tour cekui qui écrit ici tout cela ...et ce reportage.
Il est dur. Parfois à la limite de l'insoutenable. Souffrances, détresse des malades et de leurs soignants , la mort qui rode derrière chaque instant.
Le travail d'équipe qui montre combien le collectifs où tous interviennent -plombier, médecin laborantine blanchisseuses infirmière brancardier- vaut mieux que les étagères hiérarchiques du haut desquelles trône un Martin Hirsch absent mais premier responsable des insuffisances en capacités humaines et en pénurie de matériels.
Des moments d'une extrême brutalité que seule sauve l'humanité de ces femmes et de ces hommes qui, faubert au sol ou stéthoscope en main, lingettes, seringues, trournevis, brancards et tubes manipulent leur patient soignent leur environement avec la sureté et fermeté de gestes et la délicatesse des ces ouvriers du Louvres déplaçant les chef d'oeuvre de la culture.
Pudeurs qui parfois laisse passer la colère des bas salaires, des horaires, du mépris par les autorités. Et en trame de fond cette grande misère provoquée et entretenue par des choix politiques.
Ce chef de service qui dit, upercut, "Pourquoi équilibrer les comptes de l'hôpital ? On ne demande pas à l'armée d'équilibrer ses comptes ?"
Oui, certes avec des limites dans l'approche politique mais une telle intensité d'une volonté farouche de soigner, de guérir, d'accompagner dignement quand cela devient impossible que chaque plan assemblait comme un implacable réquisitoire contre ce système.
Un grand moment de télévision qui certainement donnera à l'équipe qui l'a réalisé la reconnaissance qui lui est due et qui contribuera à alimenter la solidarité due a tous les acteurs de la santé publique.