13janvier, la réaction est dans la rue. Comment a-telle pu penser à la prendre ? - Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

La laïcité, ce n'est pas que l'école ce sont tous les droits constitutionels et le code civil

Il ne suffit pas de dire "ils se croient tout permis" il faut surtout se demander pourquoi ils peuvent se le permettre.

Le débat sur le projet de loi "mariage pour tous" et la sortie de leur casernes des divisions d'infanterie de l'école confessionnelle en est un des marqueurs clés.

Du haut des collines entourant le champ de bataille, la réaction toute formes confondues étudie la disposition de forces et se prépare pour son offensive.

Nous y reviendrons obligatoirement après le 13 janvier, mais celle-ci s'exerce sur chaque facette de cet ordre moral taillé sur mesure pour contenir tout ce qui pourrait sortir des structurations établies pour garantir la reproduction des rapports d'exploitation, y compris celle de l'espèce qui fournie la force de travail.

Au chateau et ceux qui y sont invités, le droit à la table, leurs orgies et concupiscence, au peuple le devoir, dans un cadre conjugal normé pour que les corvées, la créations des richesses éventuellement les libéralités avec la morale imposée, puisse perdurer dans un ordre défini comme établi.

Contester cet ordre établi ou le montrer dans sa réalité devenant crime que justice divine et temporelle sanctioneront et cherche de nouveau à pouvoir sanctionner. Ecoutez et lisez le vocabulaire utilisé par les opposants au mariage pour tous (en rappelant ici que du point de vue de La Canaille revendiquer un droit à une libre aliénation n'est pas une forme de libération).

Ce cas d'école autour de ce projet de loi va permettre d'appréhender ce que certains (dont Canaille le Rouge) qualifient de défaite idéologique structurelle subie par le camp progressiste.

Si l'effondrement du Mur de Berlin, la déliquescence des critères du socialisme voulu démocratique et ses dérapages criminels sont pour beaucoup dans la transformation de l'environnement idéologique, ce serait se leurrer que d'en rester à ces causes exogènes.

Le recul se fait ici aussi sous la pression de l'argent et de ses pivots idéologiques parmi lesquels l'église et les chambres consulaires, sénéchaussées des temps modernes. Elles ont mené batailles simultanées et conegentes contre la laïcité et pour le financement privé des écoles confessionnelles, avant-garde du financement des écoles patronales comme deux ailes d'un même combat.

Tout comme est mené le combat de terrain par ces mêmes chambres consulaires et les médecins libéraux appuyés par les maisons de retraites et leurs appendices des cliniques privées contre la sécu et les retraites.

Encore et toujours les mêmes avec la logistiques assurée par les "bancassurances (qui en choisissant elles mêmes leur appellation ont le mérite de nous permettre de bien cerner le périmètre de l'adversaire) pour capter toutes les richesses d'une protection sociale construite sur les ruines de la faillite politique, idéologique et économique de l'ensemble des précédents.

Sauf que les faillis d'hier reviennent récupérer les places que ceux d'aujourd'hui leur ont abandonnées tant ces derniers ont excellé dans la dégustation des petits fours à mesure que montait en puissance les restaus du cœur et laissait en jachère les terrains de la transformation sociale devenus champs de manœuvre de la réaction.

Menuet et gavotte, Valls et dévotes le bal est ouvert.

Première étape accomplie : le ministère chargé d'assurer la continuité laïque de la République est sacralisé ministère des cultes.

Dès Henri IV, la donne n'a pas changée depuis la montée des temps moderne du capitalisme, Paris, image du pouvoir bourgeois vaut bien une messe.

Concernant l'école publique qu'ils se sont fixés comme but d'étrangler il s'agit de fortifier les écoles liées économiquement et idéologiquement au capital. A chaque fois les relais politicards ont poussé les feux. D’où l'offensive cette semaine des escadrons héritier de la debréologie des années 60 repris par la boutinocratie d'aujourd'hui.

Ce n'est pas de l'épidermique ou du droit à une sensibilité qu'il s'agit mais bien de la remise en selle des vieux principes de l'Action Française, de l'ordre moral contre la gueuse et son pacte républicain : Église, ligues fascistes, anciens de l'OAS sectes diverses, 100 familles de la haute bourgeoisie, ils sont venus ils sont tous là, même ceux des restes des colonies. Ils espèrent faire de ce point d'ancrage qu'est le concept de mariage le point d'appui de leur levier à faire basculer les repères vers la nuit.

Ils sont aidés. Déjà dès l'après 68, contester les aumôneries dans les lycées était par les caciques de ce qui n'était pas encore le PS passible de répréhension publique voir même d'une dénonciation via la courroie de transmission de la FEN. La canaille, alors élève, pour avoir reconduit manu militari le soutanophile personnage intitulé aumônier jusqu'à la porte de son lycée public avait subit les foudres d'une section locale du PS au nom de la liberté de pensée qui était interdit aux enseignants des établissements sous contrat.

Cinq ans plus tard pour avoir dit, certes de façon inconsidérée vu le lieu où cela se produisit, à un équivalent radis noir uniformisé médaillé d'Indochine et d'Algérie qu'il était un croisée du colonialisme, les ennuis ont continué et les mêmes que plus haut disant qu'a l'armée on ne conteste pas.

Or camarade qui a la patience de lire ces lignes, n'est-tu pas d'accord ? Un socialiste qui appelle à ne pas contester le système s'appelait déjà …un socialiste et pas encore un humano-centristo communiste.

Si cela était resté cantonné à l'Ex SFIO et si les héritiers de la SFIC avaient maintenu la pression pour que vive le Cartel National d'Action laïque (CNAL), en serions-nous là aujourd'hui ?

Serait-il devenu si amoral de dire que l'argent public ne doit aller qu'aux opérations publiques et que les lois de la République s'appliquent pour tous en tout point du territoire sans dérogations concordataires ni inversion des termes qui définissent la laïcité ?

Pas facile quand dans certaines communes de la ceinture alors rouge, dès la fin des années 70 des gosses d'élus donneurs de leçon de rigueur révolutionnaire (refusez d'achetez votre pavillon, vous entrez dans le jeu du capital !-ce qu'eux faisaient) allaient à l'école des curés "parce qu'avec l'arrivée de non francophone" leur progéniture perdaient leur temps sur les bancs de l'école de la république…et se retrouvaient à l'école "st marie machin de la sacrée pompe à leur icône".

C''est sur ce champ de ruine idéologique que la réaction de 2012 poursuit plus d'un siècle de combat acharnés pour reconquérir ses positions, et l'argent, aussi désintéressé que l'est un promotteur viabilisant une parcelle entre l'église la gare et la maison de retraite ne fait pas défaut .

Mais au nom de l'égalité l'argent publique devrait financer les opérations de droit privé alors que le privé au nom de sa liberté demande à être exonéré de contributions publiques.

Pourquoi ne pas non plus financer sur le budget de l'état les autoroutes privatisées (encore qu'avec les PPP on y tend) tout comme l'argent public de la sécu finance les investissements des cliniques et hôpitaux privés ?

Nous sommes loin du Mariage pour tous ? Non. Bien contraire.

S'ils peuvent charger sabre au clair à terrain découvert c'est que ceux qui auraient dû faire front et interdire par le rapport de force leur regroupement idéologique sont partis des années (avant-garde ?) en vacances à Sotchi ou sur le lac Balaton pour les uns, à Bad Godesberg pour les autres, abandonant l'espace à tous les populismes ou intégrismes et se retrouvaient pour prêcher l'apaisement quand la réaction lâchait ses commandos.

Privatisation économique, fiscalisation de la protection sociale pour les uns refus de s'y opposer au nom de la solidarité des essuyeurs de strapontins avec les détenteurs des fauteuils pour les autres.

Tout cela passé au filtre de ce vieil ordre moral homophobe chez les ex opposants à la mixité et au droit à la contraception (et là ce n'est pas le PS qui est visé mais bien des crypto réacs peints en rouge que la canaille a du à l'époque affronter).

La question d'un mariage (concept déjà en soit idéologiquement marqué) ne pouvant se réfléchir que dans un cadre balisé par les repères exclusifs des pourvoyeurs sanctifiés de filières pédophiles et agrémentant leurs principes de détournements du regard sur leurs bâtards et le droit de cuissage. Ceux qui organisent la manifestation du 10 janvier sont les recuits de cette mauvaise glaise là.

Qu'on y trouve l'arc politique de la droite dite "fréquentable" à celle qui le serait moins (alors qu'ils copinent allégrement) "fhaine" et UMP sous les mêmes mots d'ordre, que cela se fasse sous les auspices des gardiens d'hospice, de prêches dominicaux, catéchisme instillés à partir d'aumôneries est da,s leur ordre des choses. Ce n'est s'en indigner qu'il fut mais politiquement le combattre.

Que le quadrillage parte de couvents et monastères fournisseurs de casques à penser pour la jeunesse, cet appareil d'église qui malgré quelques exceptions qui leur sert de paravent a toujours été du coté de l'obscurantisme et des inquisitions renforcés par les même théocrates des autres lecteurs de leur livre commun. Ce n'est pas s'en désoler qu'il faut mais éclairer éclaire encore faire le pari de l'intekligence face à l'obscurantisme.

Qui s'en étonnera ? C'est un des aspect de la lutte de classe qui, étant globale, doit se mener sur tous les terrains de l'antagonisme.

Voila comment et sur quoi se construit un désastre idéologique qui permet à tout ce que la France a conservé de zones de fermentations putrides de remonter à la surface et de contaminer le corps social.

Pour voir pourquoi ton ennemi parait fort, fait d'abord le tour de tes faiblesses, cela permet aussi de comprendre pourquoi celui-ci peut se croire tout permis.