Alors que sa cote est au plus bas, que tous les secteurs de la société française victimes du capital et de sa politique sont en résistance, voire en lutte, il peut continuer sans être autrement gêné que par les lucides et sarcastiques guignols de l'info. Lesquels sont souvent, et c'est dramatique, plus acérés et tapent plus juste que les déclarations des forces qui pourtant déclarent avoir légitimité à être l'opposition. Au point que même un Bayrou semble partir à l'assaut de la face nord du Palais d'Hiver.
"Union", "Union" écrivent-ils tous dans leur programme. "Autour de moi", "autour de moi" répercute l'écho de leur égo.
Alliance de tous, de "gauche (+ à) et gauche (- à) " ? Du "centre gauche de droite" qui se dit centre avec "centre droit de gauche" qui se prétendla
gauche !!?
Quelle compote!!
Allez-y, continuez votre mascarade.
Pour être en résonance avec le peuple, il faut être au niveau de sa colère et de ses attentes.
Qui parmi ceux qui prétendent parler en son nom aujourd'hui l'est ?

Et pendant ce temps, les spéculateurs spéculent, les parachutes brillent de tous leurs ors, les usiniers exploitent et tuent au travail celles et ceux qu'ils n'excluent pas. Ce qui permet d'accumuler dividendes, primes et Rolex, Yachts et joyaux (la crise ne frappe pas les petits commerçants de la place Vendôme).
Les jeunes ont devant eux un mur de désespérance et les vieux sont de plus nombreux à faire leur marché passé 13h00 au détour des cageots.
Comment en sommes nous arrivé là ?
Pierre Ivorra dans l'HQ pointe une partie de la question :
" Un rapport officiel souligne que la contribution relative du patronat au financement de la Sécurité sociale a baissé de plus de 17 points entre 1983 et 2007, passant de 60,4 à 43,3 %. Avec Nicolas Sarkozy, la droite a aggravé ces transferts. Le total des exonérations devrait passer de 21,1 à 31,4 milliards d'euros entre 2005 et 2009. Parallèlement, grâce au bouclier fiscal, le montant des prélèvements sur les revenus financiers est appelé à diminuer de 8,1 % en 2009".
Ces données économiques sont importantes. C'est un éclairage de classe sur une réalité de classe qui impose une lutte de classe. Un gros mot, même une obscénité pour certain.
Pour l'appréhender efficacement, ces données ne doivent pas faire écran à une question plus profonde : Que doit-on mettre en débat qui traduise en exigences sociales et politiques les attentes de ces 95% des actifs que sont les salariés (et leurs familles), celles des retraités qui ont construit le socle des richesses sur lequel les actifs font vivre l'économie ?
Comment par le jeu de la démocratie qui officiellement guide nos institutions, faire qu'ils puissent bénéficier des richesses rendues disponibles par le collectif social des producteurs.
Cette question n'est pas une de ces bizarreries intellectuelles d'un éthéré du cortex aigri par la météo politique, mais une très basique interrogation que tout citoyen peut avoir. Elle conduit à s'interroger : comment mettre hors d'état de nuire les "CAC 40 voleurs" et leurs complices, comment mettre le fruit de leur larcin à disposition de tous, sauf d'eux ?
Des partis politiques qui disent (leur affirmation n'est pas ici mise en doute) s'opposer à la politique de la majorité et de son président, tout ceux qui clament (et là, pour certains, d'expérience, le doute vient très rapidement ) être les plus résolus à les combattre, lesquels d'entre eux portent un programme de réformes politiques claires qui porte ces exigences ?
Parmi toutes les forces qui se réclament du combat contre la droite, lesquels proposent des mesures immédiates qui soient déjà ne serait-ce qu'à mi chemin de ce
qu'impose le préambule de la constitution en vigueur, celle de 1958 (constitution qu'une part d'entre eux a combattue à juste titre...parce qu'en retrait de celle de 1946, qu'une la
plusimportante aujourdhui a à l'époque porté), ce préambule étant seul conservé, un texte fondateur en 46... qu'ils avaient pourtant co-rédigé?

Si vous lisez cela, c'est que vous disposez d'Internet. Faites efforts (pour ma part, je
le mets en ligne avec cet article), allez vérifier, lisez-le et faites le lire, faites-en le verso du recto de vos tracts de colères, donnez le à vos enfants, vos voisins, vos collègues, vos
copains : c'est la loi de la République. Préambule de la constitution de 1946
Ce n'est pas le socialisme ni l'alpha et l'oméga de la société future qu'un communiste peut espérer. Mais déjà, rien que cela, c'est déjà de l'oxygène pour l'école, la recherche, des fruits et
légumes frais dans les citées, le droit d'avoir un toit, des moyens pour la culture et la santé. Faisons là appliquer!!
Ceux qui se posent comme porteur de nos voix, pourquoi n'en font-il pas une base de rassemblement ?
Pourtant sur le contenu, tout y est.
A coté, même les travaux préparatoire du NPA ressemblent à une AG d'une tendance du Parti Radical et les déclarations de LO, comparées à ce texte ont la radicalité d'un discours de Fabius revisité par DSK.
Ce texte est plus subversif qu'une motion du PCF, même débarrassé de R Hue.
Dans l'au-delà, les socialistes qui ont participé à l'époque à sa rédaction doivent s'excuser d'avoir été gauchistes auprès de l'ectoplasme du francisquin Mitterrand, le PS d'aujourd'hui ne semble même va envisager que ce préambule existe et soit la norme (sinon, il aurait voté non à versailles).
Je vous en prie, allez lire et faites lire ce texte qui est le cadre légal de toutes nos lois et institutions,le socle sur lequel le Conseil Constitutionnel est sensé dire la légitimité des lois propulsées par la majorité des revanchards de leur défaite de classe de 44.
Pourquoi alors cette situation?
Quand ce préambule a été adopté, quand il a fait alors consensus, si les législateurs d'alors osaient tenter de sortir des clous, le peuple allait lui botter les fesses.
C'est ce qu'aujourd'hui nos camarades de Guadeloupe mettent en œuvre : Ils ont confiance dans leurs négociateurs parce que ceux-ci portent leurs exigences.
Mandat impératif, un terme justement que la constitution de 58 a rejeté. La population guadeloupéenne est massivement présente pour rappeler à "Paris" et au MEDEF local qu'ils accompagnent leurs représentants sur la base du mandat donné et sont présents autour des lieux de négociations.
Ici, les patrons lors des grèves demande la reprise du travail pour disent-ils "ne pas négocier sous la contrainte". Là-bas ils sont contraints de négocier pour
obtenir une reprise du travail. ça change la perspective et la qualité du contenu.
On n'attend pas deux semaines entre la manif et ses plus de 2millions de participants et la discussion des points qui
l'ont provoqué pour réattendre un mois pour dire dans la rue qu'on est pas content du résultat.
En aout on déffilera sur les plages ?
C'est la différence et cela dynamise le contenu du socle revendicatif. Alors bien sur le Chérèque du coin se fait plus discret. Je n'ai pas l'impression que cela nuise à la densité et là qualité du rassemblement.
La bas, que certains élus dits de gauche aient des propos qui recoupent les cris d'orfraies de la droite n'effraie pas le peuple en lutte. Il faudra qu'un jour ils
rendent des compte devant les électeurs, ils jugeront alors.
Ici, les habitués des micros, les maquillés de la télé, ceux qui pourtant devraient être à la confluence de la citoyenneté, du militantisme, de l'éducation civique, de la légitimité des luttes et de la formation politique initiale. Bref, ceux qui s'arrogent le droit de parler en notre nom et savent mieux que nous ce que nous voulons, cette relecture pour certains, la découverte pour le plus grand nombre de ce texte qui sort des maquis, des insurrections et de la reconstruction du pays serait un bien immense. Peut-être même que leur envoyer sous forme de pétitions aurait un côté civique.
Sans persifler, je serai même d'avis, pour ceux qui insistent à parler en notre nom, d'organiser une interrogation écrite avec note éliminatoire qui aurait fonction de prédésignation , un peu comme l'épreuve du code avant la conduite au permi de conduire. Seul les reçu à l'écrit peuvent se présenter à l'oral .Histoire d'écarter les beaux parleurs, réussir ainsi à dégager des espaces de démocratie pour qu'elle respire mieux et, comme on dit maintenant, renvoyer en formation de très longue durée un grand nombre d'incapables ignorants volontaires de leur propre histoire.