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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Colère froide, pas d'image. Que des idées.

Publié le 26 Février 2009 par canaille le rouge in Coup de gueule

Dès fois, l'humour me manque.

Si nous regardons bien ce qui se passe en France depuis bientôt deux ans, la légitimité de la République est mise à bas par un hussard antirépublicain qui se permet des privautés avec les traditions démocratiques et les lois du pays qu'aucun chef de gouvernement depuis Pétain n'avait osé se permettre.

Pas la peine ici de développer, je sais que ceux qui ont l'habitude de ce que j'écris ici n'ont pas besoin qu'on les guide pour qu'ils mesurent à l'aune de leur propre sensibilité et expérience la véracité de ce que j'avance.

Par contre, une question depuis quelques semaines me taraude.

Le Sénat est de droite, parfois réticent. L'assemblée nationale est majoritairement à table dans les cantines du Sarkoland, mais le CESA, ex CES (3ème chambre) même si cela ne répondra pas à tout, n'a-t-il pas son mot à dire sur le respect de la constitution et des principes républicains.

Les forces politiques et sociales qui en fonction de la constitution participent dans le cadre de leurs droits constitutionnels à l'expression démocratique de l'opinion que disent-elles? Toutes.

Voila un homme qui n'est légitime que d'un tiers des électeurs qui se permet de passer par-dessus toutes les déontologies et pratiques républicaines.

Un homme qui au nom d'un changement qui accumule les régressions sociales, culturelles s'assoit ostensiblement sur prérogatives du gouvernement en transformant un premier ministre (pour le quel je n'ai aucune sympathie) , prévu par une constitution qu'il n'est pas obligatoire d'apprécier mais qui est toujours la règle commune qui s'applique à tous, en un pantin punching-ball.

Et là, à part encore une fois les guignols, c'est terrible à dire, silence!! De Tous.

Des copains me disent "oui, mais on ne passe pas dans les médias". Et alors ? Quels meetings à la porte des entreprises, sur les marchés dans les cités ? Quels affiches sur les murs des gares quels tracts? Quand une manif pour à la fois la réponse aux exigences sociales contre la politique du patronat et les attaques contre la légalité républicaine; trois facettes de la même politique du capital qui maintenant en arrive à démantibuler les structures historiques du pays et de sa République.

On en fait une affaire d'un peuple citoyen ou on discute dans les salons et les hémicycles ?

Le PS est plus braqué sur le conflit "Martine-Ségolène", le PC est concentré sur les moyens d'empêcher son implosion, Le nouveau machin de la LCR balaye les miettes récupérables des deux précédents avant qu'elles ne se dispersent au vent d'une colère aussi stérile.

Au point qu'encore une fois, c'est un dirigeant de l'ex UDF, l'ancien parti de Giscard et Ponia qui semble porter la colère au niveau de ce qui gronde dans le pays. J'enrage!!.

Au plan syndical, enfermées dans une stratégie de rassemblement des organisations au lieu de rassembler autour des exigences sociales, les organisations qui ont pour mandat de se mettre au service des luttes laissent les mains libres au pouvoir pour gérer au coup par coup, tenir les médias et faire passer TOUS les dirigeants syndicaux pour des Charlots, au mieux des "pragmatiques" comme ils disent. Que certains y trouvent leur compte on a l'habitude. Mais bon sang pas la mienne, pas la CGT!!

Le pragmatisme c'est de dire que la crise doit faire taire les revendications.

La crise exige pour en sortir qu'on réponde aux revendications. Pas d'issue dans le pragmatisme. On ne veut pas des tables rondes ou des négociations. On veut satisfaction à nos revendications.

Que cela passe ensuite par des tables rondes et des négociations, bien sur! Mais d'abord, imposons les sur le terrain de nos exigences, pas sur celles des attentes du Medef.

Or tout ce qu'on entend dans les boites, les UL, les UD dès lors qu'on écoute ce qui monte de la colère, ce n'est pas est-ce qu'on peut y aller ? C'est "quand va-t-on enfin y aller?" et "faut pas attendre". Le temps ne rassemble pas, il divise.

S'il avait fallu attendre que l'amicale des procureurs soit en grève en 1944, Paris ne serait pas encore libéré et il y aurait encore des pelotons d'exécution.

S'il faut attendre que le pape autorise la capote pour lutter contre le Sida, ou s'il faut attendre que Chérèque ait réussi à lire l'intégral du Capital pour que la lutte de classe soit admise par la CFDT c'est du même tonneau.

Nous sommes devant une sorte de pronunciamiento ou face à une opération de type Badinguet où celui qui est dépositaire de l'ordre constitutionnel le tord doucement en lui donnant sa lecture comme étant le Droit. Il dispose d'une assemblée d'autant plus soumise qu'elle se recrute parmi les bénéficiaires immédiats de cette politique. Avec un jouissif sentiment de bonheur au niveau de son esprit de revanche, le N°2 du Medef l'a clairement dit, elle valide tout les coups de forces successifs : main mise sur les grandes entreprises, les chaines télé, les banques et autres leviers de l'état, casse des droits sociaux du code du travail de la protection sociale. Mitterrand avait commencé ? Et alors !! C'est vrai qu'à une époque il avait plus d'amis parmi les procureurs sus nommés qu'il en aura sur les piquets de grèves en 95. Ce n'est pas moi qui l'ai fait premier secrétaire de son parti.

On voit réapparaître dans la France 2009 des carences alimentaires parmi les gosses et les retraités que la France pourtant ravagée avait éliminée en 1949. Qui le dit et s'en sert pour construire le rapport de force ?

Je pense qu'il est plus que temps d'interpeller solennellement tout ce que notre pays compte de citoyens attachés aux valeurs de la république.

Nous avons tremblé pour les autrichiens devant leur sinistre Haider, nous nous gaussons (qu'à moitié)  de nos voisins italiens et leur Berlusconi, Nous sommes inquiets pour nos voisin Belges de la monté des extrêmes droites outre Quiévrain, personne en France pour défendre les années Thatcher en Grande Bretagne et on reste aussi en colère que passif devant un Fa# qui fait allégeance, au mépris des lois de la République, à un ecclésiastique qui légitime un nazillon, le chef dun état qui porte la déclaration des droits de l'homme et qui, quasi  seul en Europe, se permet de se taire sur ce sujet sans qu'il ne soit interpeler publiquement sur son silence ?

On attend devant un autocrate en puissance quand nos camarades des Antilles sont beaucoup trop laissés seuls alors qu'ils démontrent qu'on peut faire plier sur des revendications qui sont les même que les nôtres ?

Il faut le dire très calmement, sans passion ni colère. Ceux qui laissent faire et se complaisent dans leurs guerres picrocholines, ceux qui sont plus attachés à l'horizon des prochains scrutins que du devenir de la République malmenée, prennent là une lourde responsabilité.  

Alors que le peuple  prend des coups, ils ne sont pas à la hauteur de la colère. Ne voient-ils pas que devant le capital de plus en déchaîné, ils vont en prendre aussi. Quand le peuple réussira à retourner les coups, ils seront tenus pour responsable de n'avoir rien dit et encore moins, rien fait, ils ne seront plus crédibles.

Tant pis pour eux d'autant qu'ils auront été prévenus, cela depuis des mois, et de multiples façons.



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