Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Attention aux mirages soit ils trompent soit ils tuent.

Publié le 3 Juin 2009 par canaille le rouge in polémique

"Il y a un risque d'explosion révolutionnaire" c'est Villepin qui le dit.

Retour de fond de cour (pour causer comme à Roland Garros) : "il faut un nouveau front populaire".

Et là, c'est de Cambadélis. secrétaire national du PS, ex second couteau de Jospin depuis leurs frasques trotskistes communes des années 70.

Alors çà y est ?
Armons-nous et partez ?

C'est perfide. Bien plus perfide.

La droite sent que la monté des mécontentements peut mettre le capital en grandes difficultés et avoir des épiphénomènes durs voir violents.

Elle sait aussi qu'il n'y a pas d'alternative tellement la défaite idéologique subit par le camp progressiste est profonde et durera tant que le mouvement populaire ne cherchera pas à construire une issue politique neuve.

La phrase de Cambadélis est, dans ce cadre, la préparation d'une énième bouée de sauvetage pour le capital.

Je m'explique. Qui dans le monde progressiste n'est pas saisie d'une onde de plaisir aux rappels des luttes et des acquis de 1936.

Ce serait bien de remettre le couvert. D'accord.

C'est la que réside le piège : la singularité de 1936 (comme de la période 44-46 d'ailleurs) c'est d'avoir inventé des solutions à partir d'une situation concrète et pas de reproduire des modèles fussent-ils glorieux.

D'ailleurs c'est de vouloir reproduire une stratégie qui avait pourtant fait se preuves qui a conduit le mouvement populaire dans l'impasse (Programme Commun, union de la gauche, gauche plurielle etc. et ils continuent). C'est ce que propose Cambadélis.

Impasses durables pour deux raisons essentielles.

La première c'est que le capital ne tombe jamais deux fois dans le même piège et il dispose d'une immense capacité d'adaptation et de séduction jusque dans les rangs parmi ses adversaires (la composition du gouvernement le démontre).

La seconde c'est qu'entre deux moments de l'histoire, les forces sociales bougent. Les conditions de ce qui était à un moment à poser en termes d'alliances ne peuvent plus se poser de cette façon.

Quand 30% des actifs sont des salaries urbains parmi 60% de ruraux dont un tiers d'ouvriers et d'artisans liées à la ruralité les réponses ne sont pas les mêmes que dans une société où 95% des actifs sont salariés dont 80% d'urbains et dans des activités où les process de productions, de recherches et formations, de gestions sont imbriqués de manière à extorquer le plus possible de plus value.

Ce que Cambadélis et pour cause ne dit pas, c'est la nature du rassemblement et surtout ses objectifs, le droit à toutes les forces sociales et leurs organisations d'investir à partir de leurs objectifs propre le champ politique pour construire une alternative au capital. La place du politique au-delà des partis et donc la question de la délégation de pouvoir qui verrouille la société

Au nom d'une neutralité politique qui irrite de plus largement les militants, le refus dans la période des directions nationales syndicales d'occuper le terrain de la transformation sociale qu'exige la crise du capital pour y échapper est une aide objective à la droite pour contenir la pression que sa politique créée.

Cette confusion entre indépendance et neutralité permet sans risque majeur à la sociale démocratie de nous la jouer nostalgie. Au passage elle réussi à redorer un blason qui sans remonter à l'Union sacré de 1914, sur la période de référence agité par le PS : de 1934 à 1946, a plus été poussée au cul qu'à l'initiative y compris sur les acquis sociaux.

C'est dans ce contexte que chacun doit mesurer ce vide que constitue l'absence d'une organisation politique de classe au service de l'issue à la crise, non pas comme avant-garde décrété mais comme étant au service du mouvement.

Empêtrer dans les calculs de mandats et la "chimio-charcuterie électorale" d'après 7 juin les errements de ceux qui devraient tenir ce rôle vont donner de nouvelles aigreurs et participer à rassurer Villepin.

Pour le capital et sa droite, un peu de gardes mobiles, quelques juges aux ordres et une criminalisation des luttes sociales retardera l'échéance d'une issue qu'il devient de plus urgent à construire.

Quand donc quittera-on cet anticapitalisme plus ou moins proclamé à géométrie plus ou moins variable pour redéfinir avec le peuple un projet de démocratie autogestionnaire où chaque progrès pour le peuple affaiblira le capital et annihilera le rapport social d'exploitation qui permet la persistance de l'exploitation ?

Enseignons le Front Populaire, la libération et mai 68. Pas comme nostalgie ou modèle mais comme moment où l'imagination populaire à l'initiative a su inventer des solutions en résonance avec les attentes.

Et si les solutions réelles sont là, la sociale démocratie, comme recours, s'en va.


Commenter cet article