Françafrique ? Le changement dans la continuité
Canaille le Rouge demande d'avance qu'on veuille bien excuser le cynisme de cette approche mais dès fois il faut savoir sonder les plaies pour mesurer le degré d'infection.
Le champ opératoire est bien circonscrit : des faits, leurs causes, un pays, sa souveraineté, les actes de son gouvernement. La question de ses responsabilités sera évidement à regarder pour les suites post-opératoire mais pour l'instant s'occuper des plaies et interdire la propagation de l'infection.
En moins de 48h00, le gouvernement Japonais et le patron de la compagnie "JGC Corp." qui employait 78 personnes sur le site partenaire de BP ont su avec énergie envoyer des messages d'une grande fermeté à un pays souverain.
Un pays victime d'un séisme moins prévisible qu'un tremblement de terre au pays du soleil levant mais tout de même annoncé par des décisions antérieures et extérieures au pays qui a subit l'agression (surtout si chacun fait l'effort de le regarder depuis le mirador de ceux qui ont créé les conditions de l'onde de choc).
Certes, le Japon semble avoir payé très cher. Le Japon ? Pas le capitalisme japonais mais des techniciens et ingénieurs, là aussi encore une fois, pas les actionnaires.
24h00 en Suisse nous rappelle que :
"Dès le début de la tentative de sauvetage des otages par les forces algériennes, le Japon a été extrêmement critique de l'option choisie, et a notamment convoqué l'ambassadeur algérien à Tokyo pour le lui signifier."
Mais là où La Canaille écarte la plaie et monte la lumière, c'est sur la réactivité du Capital et du pouvoir nippon : souvenez vous les atermoiements du même pouvoir lors de Fukushima. Rappelez-vous le silence radio des patrons des centrales nucléaires pour une catastrophe dont ils continuent de masquer la part de leur propre responsabilité.JGC est de ce consortium.
Il ne s'agit pas de mettre un signe "=" entre les deux évènements mais de pointer le traitement différencié en particulier des gouvernements japonais qui ont une plus grande propension à protéger leurs assassins du nucléaires qu'à voir avec le gouvernement algérien les raisons et les suite du massacre d'In Amenas.
D'ailleurs, pourquoi ne demander des comptes qu'à l'Algérie ? L'ex puissance coloniale n'y est pour rien ? La présence de BP (mais aussi Total et quelques autres) dans la région, la forme d'organisation du pillage du sous sol des pays des ex-empires coloniaux, la place dans ce concert de la partie économique du capitalisme japonais à égalité de responsabilités que celui du tour de table de Davos où il figure en bonne place, on en parle ?
Canaille le Rouge n'a pas souvenance d'une alerte diplomatique du Japon vers la France lorsque celle-ci s'est lancée dans l'opération militaire qui a tout enclenché.
Enfin et pour bien faire la différence entre peuple et capital, un dernier point. De même que ce ne sont pas les métallos de Renault qui bombardent le Mali mais bien les avions de Dassault et les pilotes de l'armée de métiers qui sont au manche, ce n'est pas le peuple japonais qui participe aux pillages impérialistes. Ce sont bien des 4x4 militarisé dès leur fabrication par Toyota qui font la logistique des forces soutenues par les émirats. Quelles sont les liens économiques diplomatiques et militaires entre la puissance politique et économique du japon avec les sponsors d'ADMI, El Qaida et autres ?
Les frimas laissant le temps de vagabonder sur la toile, concernant cette "PME" JGC, on trouve ceci :
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Juste un chiffre donné par JVC : en 2012 c'est 21.8 Billions de yens de profit net.
1billions =109 = 10 000 000 000 donc 21 800 000 000
1€ vaut en gros 120 ¥ => 180 millions d'euros de profit net
Voila d'abord pourquoi étaient présent sur ce site ces 78 techniciens japonais.
Quand le gouvernement de l'empire du soleil levant et son Medef du coin auront répondu à toutes ces questions, la question de la responsabilité du gouvernement algérien qui est certes à aussi examiner (ne serait-ce que dans l'acceptation de la persistance du pillage colonial) pourra être sereinement examinée.
Canaille le Rouge est certain de deux choses : plus le gouvernement français et l'Otan en général, les compagnies minières et pétrolières seront écartés mieux ce sera pour l'Algérie et certitude alors que le peuple algérien sans avoir besoin de conseillers intéréssés, dans le cadre de sa souveraineté, saura ce qu'il a à dire et sait ce qu'il aura à faire.