Usine Delahaye mai juin 36, heureux temps où les signataires au rabais n'éxistaient pas
(ou ne pouvait pas jouer des coudes pour venir signer
Les sorties de négociations sont toujours des moments compliqués.
Il faut bien regarder les virgules, les renvois en bas de page.
L'Huma qui ne fait toujours des âneries a eu la bonne idée de publier le texte intégral du résultats des discussions.lien
Plus le texte est long, plus il a d'annexes, moins il est bon pour les travailleurs. C'est le cas ici. Rien que le titre est là pour endormir le lecteur de passage.
Normal. La discussion s'ouvre toujours dans le cadre d'un rapport de forces. Si les travailleurs sont en force pas besoin de beaucoup d'encre pour dire "le salaire horaire minimum est augmenté de 25%" Il redevient la base du point 100 conventionnel et celui des grilles statutaires.
On signe et basta.
Si c'est le patronat qui est en position de force cela donne "la retraite à 60 ans est supprimée" Tous les syndicats sauf …, … . et là, La Canaille vous laisse remplir la case, refusent de signer.
Si ça dure, si les portes claquent, si les claques ne portent pas, attention danger.
Hier en est la preuve : Retenez-moi ou je ne signe pas …tout de suite.
"Vous allez voir ce que vous allez voir",
"Sur les CDD, foi de CFDT on va les faire céder",
"Parole de Sapin, pour le Medef ça craint".
Mmmvvouais ! Sur que ça craint mais pour qui ?
D'abord, un arrêt pour remarquer (coucou les signataires) que sauf erreur ou omission pas un centimes de prévu pour augmenter la rémunération des plus précaires parmi les précaires et sous réserve d'une lecture plus attentive rien ou quasiment rien contre la pratique des CDD à répétition. La poste ou le CNRS (par exemple et pour ne parler que d'eux) vont pouvoir respirer.
Une pensée admirative pour dame Laurence qui sort sa boite de "l'accord" : la sur-taxation des CDD ne concernera pas les officines de sondages d'opinion (donc l'IFOP). Les tarifs pour l'huma n'augmenteront pas et en lisant les termes de ce qui est proposé, ses journalistes pourront vérifier la justesse de son étude : la lutte des classe existe et les patrons viennent d'y gagner 40 millions d'euro par ans.
-Tu les sorts d'où tes chiffres Canaille ?
-De L'Huma qui indique que qu'avec un sourire assez jubilatoire un des négociateurs patronaux sort pour dire : " la taxation de certains CDD coûtera 110 millions d'euros mais l'exonération nous fera économiser 150 millions."
Allons y voir plus en détail.
"L'accord" ne s'appliquera pas pour la restauration (dont la restauration rapide) une branche qui n'a pas embauché alors que le troll lui avait baissée la TVA et qui va bientôt se faire payer pour exploiter des salariés. Les patrons du secteur pourront provisionner pour faire face aux procès pour non respects du code du travail licenciement abusif non respects des règles d'hygiène etc.
Idem aussi pour ces délicats employeurs saisonniers (souvent les mêmes que ci-dessus) gardiens de moralité qui logent leurs personnels sur des parkings sans hygiène mais séparés pour garçons et filles.
Et en prime dans ce marché on ne sait qui de l'état ou du patronat se comporte comme un racketteur.
Comment çà Canaille ? Explique-toi.
Tout simple : monsieur négociateur patronal sous la lumière des projecteurs dit ok pour pénaliser la précarité DONC nous acceptons une sur taxation des contrats de travail qui l'alimente. Tour du stade de Laurence, le gouvernement depuis la tribune des arènes se lève et fait sonner les trompettes de la renommée, lance un bouquet sur la piste à la cochère du char du Medef.
Oui, mais le directeur de l'arène dans les déambulatoire, hors piste près de la cage au fauves et les placards à gladiateurs se frotte les mains et fait ses comptes en rigolant : la surtaxe implique un dégrèvement supplémentaire de cotisation patronale pour la sécu les retraites etc. Un dégrèvement d'un montant supérieur à la surtaxe avoent-ils.
Donc puisqu'il s'agit d'impôt (taxe sur les salaires) l'état alimente son budget avec l'accord des patrons qui sont exonérées de "charges" (estimées par le Medef à 40 millions ans).Non seulement les tauliers s'en mettent dans les fouilles mais en plus l'état organise un nouveau transfert de la part socialisées des salaires vers les caisses de l'état en passant par les coffres des patrons qui en profite pour prélever leur dîme. (Laquelle était avant 1789 payée en vertu d'un appel nommé la "DeparDieu", ce qui ne s'invente pas). Et c'est ainsi que la chorale en chasuble rose qui nous chante les louanges du programme dui CNR et de ses acquis dès l'habit accroché au ceintre se dépêche d'aller s'occuper à le liquider.
La question maintenant reste de savoir comment la CFDT (dont le nouveau cocher piaffe d'impatience pour avoir le droit de faire aussi son tour d'honneur) va réussir à faire tomber une pluie constante de gravillons sur le bidon de cette nouvelle trahison pour que le crépitement couvre les protestations des victimes enfermées à l'intérieur jusqu'à que le dit bidon soit recouvert et les cris de la colère définitivement assourdis.
A ceux qui s'interrogeaient sur l'état d'esprit du successeur du nouvel inspecteur général des affaires sociales, la réponse n'a pas tardé.
Au final, ce texte s'il devait entrer dans la réalité sociale serait un recul pour les salariés les plus vulnérables et donc un pas de plus vers la généralisation de la précarité, une précarité que grâce à la CFDT le patronat va pouvoir élargir à tous les jeunes salariés entrant dans la vie active institutionnalisant la pratique du parcours obligatoire par la précarité. Le pouvoir et ceux qui signeront font ainsi un inadmissible cadeau au patronat en matière fiscale, en transfert de la richesse vers le capital et en renforcement des dispositifs patronaux.
Certains interpellent La Canaille sur le pourquoi il persiste à se revendiquer de la CGT et à y cotiser alors qu'il est critique à bien des égards sur biens des orientions confédérales.
Refuser de cautionner des actes tels que cette "négociation" est un marqueur de classe. Les uns signent d'autre pas. (Ce qui au passage que le mot d'ordre juste n'est pas de lutter pour obtenir des négociations mais obtenir satisfaction).
Les raisons, l'histoire et les repères de la CGT même si ils doivent être réaffutés pour les uns, améliorés pour d'autres, voire remis à plats pour des questions telles que les formes de l'action internationale font la différence.
Et comme pour changer le monde Canaille le Rouge ne veut pas perdre pied dans le combat quotidien, cet épisode valide son choix initial et le conduit à dire que malgré ou avec ses gueulantes sur lesquelles il n'en rabattra pas, il n'y en pas d'autre meilleur dans la période.
Les barricades n'ont toujours que deux côtés.