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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Etat de la locomotive. Mais le tender vaut-il mieux ?

Publié le 11 Janvier 2013 par canaille le rouge in Nouvelles du front

http://www.tumulto.org/Tracts/Entr%C3%A9es/2007/11/20_Tract_TUMULTO_n%C2%B02_%3A_Une_seule_classe_ouvri%C3%A8re,_un_seul_combat_files/temps%20modernes.jpg

 

 

Il s'agit d'un article de Libé que La Canaille vous livre sans intervenir dans le champ du débat, les commentaires suivent.

 

PS et ouvriers : «On est passé de l'abandon au mépris»

 

La thème débattu  posé en soit est au coeur de tout le débat politiquee non pas pour les interpelés mais parce qu'elle révèle de l'existence forte et incontournable de l'objet du débat : La Classe Ouvrière( les majuscules sont de CleR).

 

 

La plume est cinglante comme après un amour déçu. «De l'abandon au mépris : comment le PS a tourné le dos à la classe ouvrière», ainsi s'intitule le livre publié jeudi par Bertrand Rothé, professeur d'économie à l'université de Cergy-Pontoise (photo DR). Dans cet ouvrage historico-économique, l'auteur revient sur les «trahisons» du parti à la rose vis-à-vis de ceux auxquels il avait tant promis en 1981, lors de sa première accession au pouvoir sous la Ve République. 

Du «tournant de la rigueur», en 1983, à la politique d'austérité actuelle, en passant par les privatisations de Lionel Jospin et la politique de l'euro fort, ce sont trente ans d'histoire politique et sociale de la France qui sont relus à la lumière de cet «abandon». Interview.

Comment se manifeste cette rupture que vous dénoncez ?

En 1981, François Mitterrand est élu président de la République. Au premier tour, les ouvriers ont plus voté pour lui que pour le communiste Georges Marchais. Pourtant, trois ans plus tard, l’idylle s’achevait avec Laurent Fabius et le tournant de la rigueur. A l'époque, par exemple, le gouvernement affronte déjà l’hostilité des métallos lorrains, car il fait le choix de ne plus avoir d’industrie sidérurgique en France, en supprimant 21 000 emplois dans les usines nationalisées. Il s’agit bien d’un choix politique, car, de son côté, l’Allemagne, avec des coûts similaires, produit aujourd’hui 25% ou 30% de l’acier européen.

Et quel est ce «mépris» dont vous parlez ?

Il est le fait autant du PS que des élites françaises en général. Il consiste à représenter les ouvriers en imbéciles violents, voire racistes. Symptomatique est la désignation du Front national comme «le premier parti ouvrier». Le monde ouvrier, le plus souvent, n’est pas inscrit sur les listes électorales. S’il l’est, il s’abstient, et quand il vote, il vote en majorité à gauche, ensuite seulement à droite et, pour une partie, à l’extrême-droite. Les paysans, les patrons de PME et les employés votent plus FN que les ouvriers. Oublier ces faits témoigne d’une vieille haine de classe, bien visible notamment après la victoire du «Non» au référendum de 2005. Croyez-moi, les ouvriers avaient pourtant bien lu le projet de constitution européenne, surligneur en main !

Justement, dans quelle mesure l’Europe a-t-elle influé sur les changements que vous dénoncez au PS ?

Le PS n’a jamais été une force de résistance face aux progrès du libéralisme porté par l’Union européenne. Au contraire, il a, plus que les autres partis, contribué à ces progrès. Il faut revenir à 1983, où, après le tournant de la rigueur, il doit faire le deuil de son programme originel. L’Europe va faire office de projet de substitution. Sans projet précis à ce sujet, Jacques Delors, ministre de l’Economie puis président de la Commission, est à l'écoute de la «Table ronde européenne», un lobby patronal qui veut renforcer la concurrence pour créer des géants économiques comme aux Etats-Unis et au Japon.

L’Acte unique de 1986 ouvre un âge d’or des fusions-acquisitions. Mais les socialistes ont oublié l’avertissement de Pierre Mendès-France, en 1957, pour qui une telle ouverture appelait d’abord «l'égalisation des charges et la généralisation rapide des avantages sociaux à l’intérieur de tous les pays du marché commun». Au début des années 2000, on a ainsi intégré à l’UE les pays de l’Est, dont certains affichaient un salaire minimum inférieur à 200 euros.

Mais historiquement, le PS a-t-il jamais été le parti de la classe ouvrière ?

Il a longtemps eu à disputer ce rôle au Parti communiste. Ce n’est donc pas systématique, mais il l’a été dans certaines régions, le Nord par exemple. Comme le disait une candidate écologiste, à Hénin-Beaumont, «même un chien avec un chapeau PS serait sûr d'être élu». Dans certains villages ouvriers, tout le monde on presque vote ou votait socialiste. Mais attention, de larges pans de la classe ouvrières étaient aussi acquis aux gaullistes ou aux chrétiens-démocrates.

A partir des années 1980, en revanche, les socialistes ont abandonné cette catégorie sociale pour se consacrer à la défense des minorités ethniques. Et pas de tous les immigrés, pas des vieux par exemples : des jeunes immigrés, sous la devise un brin condescendante «Touche pas à mon pote». C'est médiatique, ça passe bien, ça fait festif. D'ailleurs, le travail est alors invité à devenir une fête. Et en Lorraine, Jacques Chérèque, le père de François, délégué pour le redéploiement industriel, propose de remplacer les aciéries par un parc d'attraction sur le thème des Schrtroumpfs.

Cette classe ouvrière est-elle toujours une réalité aujourd’hui ?

Au juste, il n’y a jamais eu de classe ouvrière absolument homogène, il vaudrait mieux parler de monde ouvrier. Mais il est absolument faux d’affirmer que celui-ci soit en voie de disparition. En 2003, Aurélie Filipetti, aujourd’hui ministre de la Culture, écrivait un roman intitulé : «Les derniers jours de la classe ouvrière». Alors qu'à l'époque, celle-ci était encore le premier groupe social de France ! Bien sûr, les effectifs vont diminuant, et les ouvriers sont désormais éclatés en de multiples catégories et statuts, notamment depuis l’essor de l’intérim.

Mais je crois que, si cette catégorie a perdu de son homogénéité, c’est aussi parce que le discours qui la constituait est lui-même en déclin. On n’existe qu'à travers le regard des autres. Or, le monde intellectuel a abandonné la classe ouvrière. Des économistes comme Philippe Cohen, des sociologues comme Alain Touraine, font l'éloge de la société post-industrielle, d’une France qui ressemblerait à un grand musée. A la télévision, on ne montre jamais les ouvriers qu’en bloqueurs de route ou en vandales.

Espérez-vous encore une «rémission ouvrièriste» de la part du PS ?

Rien n’est perdu, car il y existe encore un courant qui se souvient que les ouvriers ont des attentes vis-à-vis de ce parti : un Henri Emmanuelli, par exemple, peut-être un Montebourg, si ce dernier n’est pas entouré de gens qui lui sont imposés, comme c’est le cas actuellement dans son ministère.

 

http://www.staps.uhp-nancy.fr/foad_natation/images/forces.jpg

 

 

Bien sûr les propos de Bertrand Rothé ne sont pas toutes en résonance avec les avis développés par La Canaille. Mais déjà la pertinence de sa lecture de la place du "f-haine" dans la classe ouvrière rejoint ce que Canaille le Rouge, résultats électoraux en main ne cesse de vouloir faire partager.


Une grande faiblesse du propos sur le concept de classe qui si l'auteur voit bien l'existence de conflits (au pluriel) il fait l'impasse sur l'antagonisme fondamental entre le capital et le travail et dès lors ne se donne pas une vision objective de ce qu'est la classe ouvrière d'un pays en 2013 dont 95% des actifs sont salariés. Il faudra démontrer qu'une conditionneuse intérimaire parce d'intérimaire n'est pas ouvrière comme si c'était la définition administrative et non pas la place dans la production qui défini le statut social ? Quand à l'existence au travers du regard des autres, la preuve du pudding c'est son goût pas qu'il soit sur un présentoir derrière la vitre du boulanger. 


Mais après la direction de l'Huma qui apprend que la lutte des classe existe grâce à un sondage réalisé dans les services de Parisot (ce qui interroge pour savoir ce qu'ils ont fait de la collection complète du journal*), que Libé mette la question sur le métier est bon signe. Et la façon dont B Rothé secoue le cocotier des certitudes construite par ceux qui se voile face devant le réel est suffisamment exotique de le moment pour être saluée.


Tant qu'existera un moment (au sens physique du terme) d'exploitation de la force de travail il existera lutte de classe et même si dans se moment les forces peuvent s'équilibrer en faveur du capital l'antagonisme existera. Comme le capital ne peut survivre que par l'exploitation du travail alors que le travail peut se passe du capital c'est toute la motivation qui permet de jouer sur les force pour déplacer le centre de résolution en éliminant celle qui tire l'humanité en arrière.


C'est toute la question de l'affrontement idéologique ou se relaient force de droite et de la social-démocratie pour dire pour les premier "il n'y a pas d'autre solution', les seconds justifiant "on a tout essayé" et les pelleteux du tender pour compte des précédents s'excusant "l'horizon du marché est indépassable".


C'est en cela que monsieur Warren Buffet se gratouille le gosier en passant par les cavités orbital il confond le moment dominant et la fin de l'antagonisme.


Mais ce texte a aussi un autre mérité : même s'il ne l'explore pas jusqu'au bout (que n'a-t-on de collectif universitaire et syndical militant pour s'atteler à ce travail!!) il montre l'impasse de ceux qui ont déserté le terrain de classe pour partir vers le sociétal et son paquet cadeaux d'un humanisme centralisateur.


La locomotive rose a déraillé, le tender qui fut rouge a décidé de rester attelé.


Le problème pour le mouvement ouvrier, c'est d'en profiter pour quitter la traction vapeur et de se mettre au courant. Le vieux Wladimir disait à son époque le socialisme ce sont les soviets plus l'électricité.


Osons l'actualisation du 21ème siècle : l'autogestion socialiste, c'est la citoyenneté totale dans l'entreprise et la maîtrise raisonnée des outils collectifs économiques et industriels. Voila des leviers pour faire tourner le rapport des forces.

 


 

*Question affective d'importance pour La Canaille puisque les deux fois après la Libération où celle-ci du être soustraite au risque de destruction par les forces de la réaction (et de la social-démocratie réuni pour la seconde en 1956) le père de La Canaille fut un de ceux qui furent chargés de l'opération.

 

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