L'unité Rollex et Dacca

Le mur des disparus où cette femme accroche une fiche de plus pour une victime de plus.

Il s'agit d'un coup de gueule qui a plus que toute sa place un premier mai.

Tout part de ce "si à 50 ans on n'a pas de Rollex, on a raté sa vie" (La Canaille qui en maintenant plus de 60 n'a pas la dite babiole et n'a pas l'impression d'avoir raté la sienne)

Si à ...tu n'as pas ou n'est pas ...tu ne comptes pas.

La célèbre phrase devenue théorème de Jacques Séguéla sur les Rollex fait base de comptage.

Phrase qui fonctionne dans les deux sens.

Alors que depuis plus d'une semaine le monde des c@rnetéditeurs s'indigne des conditions de la mort des ouvrières et ouvriers de Dacca et ne décolère pas de son traitement médiatique, une échelle de valeur sermble se mettre en place.

Depuis Dacca et dans les rédactions de la planète, à moins de 300 morts si pas d'émeute ça ne compte pas.

Entre 300 et 350 si une boite connue risque des retombées médiatiques, en fin de journal entre retour de Weekend et bourrepifs sur un stade on glisse l'info.

Plus de 350 air grave du style "nous n'en parlons pas assez mais" (avec une carte pour montrer ou ça se trouve)

A plus de 400 "ça va faire vendre (ou de l'audimat) coco fonce" avec certainement en coulisse un "trouvez loi un économiste qui explique que "c'est de la faute du consommateur du 9-3 ou des quartiers nords honte à eux" (ben oui s'il avait de la tune ils iraient au trois quatiers comme tous le monde).

Comme la barre des 400 assassinés est franchis officiellement, compassions et exfiltrations des responsablles donneurs d'oirdre "victime de patron indélicat qui ne leur avaient pas dits" à quand la collecte pour les Kleenex ".

L'interet de l'affaire, comme il faut entre 24 et 36 heures pour franchir chaque tranche macabre.

Cela laisse du temps pour faire croire que depuis le début la rédaction travaille sur un dossier (entendez dans début depuis la première fissure ou la première fumée ) parce que le début des premiers bons de commandes par les premiers donneurs d'ordres et donc les fermetures industrielles ici pour mieux presser le citron salariale là bas ils n'y ont jamais pensé. Ou alors entre 1h17 et 2h33 les nuits de 29 février  (faut dire que cela ne tire pas l'audimat et que les boites en question paie la pub... alors).

Il aura fallu pus de cinq jours pour que le Monde mette une photo sur son site .

Elle accompagne un article dont La Canaille tire ce morceau d'anthologie :

La plupart des 4 500 usines du textile sont restées fermées depuis une semaine, un coup d'arrêt brutal pour l'économie du pays alimentée en grande partie par les 20 milliards de dollars annuels générés par cette industrie. La première ministre, en s'adressant au Parlement mardi soir, a exhorté les ouvriers à reprendre le travail et critiqué les attaques dont ont été la cible plusieurs usines.

Fermez le ban.

Vite les matraques et les tribunaux pour atteinte à l'économie du pays

402 morts, 159 disparus toujours sous les décombres. Pas à dire, on ne se refait pas.

Faut dire que ce n'était pas à Boston et que le marathon de la surexploitation à Dacca est moins photogénique que celui des courreurs de la côte ouest des USA.

Quelle hiérarchie des morts entre la misère du méridien 270 les actes des foudingues agissant sur le 71.3°Ouest ?

la classe ouvrière bengalie en deuil et en colère 

PS : au bout d'une semaine, ici tous les sites syndicaux nationnaux sont toujours muets pas de déclaration connue et diffusée de la CIS, de la CES.

Nous sommes le 1^er mai.

QUATRE CENTS DEUX MORTS DEJA COMPTABILISE