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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Les eaux glacées du calcul égoïste ou, pendant le séisme, la distribution continue.

Publié le 16 Janvier 2010 par canaille le rouge in polémique

Allez jeter un oeil sur

le témoignage de l'écrivain Dany Laferrière : 10 01 17 Haïti, témoignage colère et responsabilités


Fabuleux cette civilisation du capital :
 

Pendant que défilent sur les écrans les appels à regrouper les dons pour secourir les haïtiens, que les journaux  du monde sillonnent les champs des ruines, dans les coursives du bateau Capital,  loin de l’épicentre du drame,  les défenseurs  d’un système qui distribue des rentes et ceux qui refusent de le supprimer s’opposent à  fleurets mouchetés autour d’une bataille pour eux essentielle :
 

Le cadre ici.

Le gouvernement et l'opposition de gauche s'affrontent sur la question de la taxation des "bonus" (primes) bancaires, de retour après la crise à la suite d'un regain de santé des marchés financiers.
 

Est en cause une taxe extraordinaire décidée pour une seule année (souligné par C-le-R) par le gouvernement de Nicolas Sarkozy, qui annonce qu'elle rapportera 360 millions d'euros.
 

Les primes de moins de 27.500 euros en seront exonérées (27 smic nets de primes annuelles-note de C-L-R), ainsi que celles des traders de banques françaises travaillant à l'étranger, les fonds de «  private equity « et les fonds d'investissement.
 

L'État a consenti un double soutien aux banques en 2008-2009, d'abord par une garantie des prêts interbancaires jusqu'à 320 milliards d'euros, et ensuite par une recapitalisation de six grands réseaux, pour laquelle l'État a débloqué 40 milliards d'euros.
 

Les banques ont le plus souvent remboursé, avec des gains pour l'État, mais ont reconstitué leurs marges grâce à ce soutien. Elles se voient reprocher d'avoir repris leurs pratiques de "bonus" versés aux dirigeants, cadres et traders.
 

Le journal Le Monde a calculé que les banques françaises et les filiales françaises de banques étrangères verseraient en mars environ un milliard d'euros à leurs traders, l'équivalent de ce que touchent 62.000 smicards pendant un an.
 

Le bonus moyen par trader, dit le quotidien, s'établit à 285.700 euros par trader, soit 17 fois le smic annuel. Pour les "stars" du trading, au nombre de 150 à 200 personnes, la prime est entre 550.000 et 650.000 euros.

(Écrit à partir d’un article de Th. Levêque et des données de Nicole Dupont)
 

Quittons les salles climatisées des marchés boursiers et revenons à Port au Prince :

D’abord, établissons l’échelle des valeurs :

Revenue moyen 2010 d’un haïtien (selon le PNUD) : 1$/jour.

Espérance de vie (moyenne femme -54 ans, homme; 51 ans)

Aujourd'hui, pour 1€ vous avez 1,4385 (et là, les chiffres après la virgule comptent).

Maintenant, il faut prendre la calculette, et du temps pour vérifier qu’on ne se trompe pas tellement les résultats portent d’abjection.
 

Le bonus moyen en France, par trader est environ de 285 700€ soit environ 410 000 $ ou encore  410 000 jours/survie d’un haïtien. Soit 1123 années de survie par bonus moyen annuel.
L’espérance de vie des Haïtiens étant de 52 ans, chacun de nos joyeux joueurs de Monopoly  va encaisser pour un an de quoi assurer les revenus de toute une vie de  survie de 21 personnes.
 

Toujours d’après les sources du Monde, entre 150 et 200 mercenaires de la spéculation vont empocher de 550 000 à 650 000€.

Soit sur une médiane de 600 000€ environ  qui font en US$ 863 000$.

Pour la démonstration, prenons là aussi les effectifs médians, 175. 863 000 x175= 151 millions de $.
 

Reprenons cinq seconde notre souffle pour rappeler qu’il s’agit de primes hors salaire et autre avantages statutaires, conventionnels ou para statutaires  et que ces braves gens émargent pour les moins payés  entre 6 et 12 fois le smic, et surtout sans oublier que si eux touchent tant,  que dire du cercle fermé des actionnaires décisifs et très haut cadres qui les commandent.
 

Revenons à Haïti avec un autre calcul. Sur la base des 9 millions d’habitant d’avant séisme, ces 863 000€  donnent  de quoi maintenir durant 20 jour les moyens de survie de tout un peuple à partir des revenus spéculatifs de 175 personnes  payés par des établissements français  privatisés pour spéculer sur les produits financier  ou les matières premières et ainsi affamer les peuples… Nous n’avons été que sur le rayon France des gondoles du capital. Les autres places capitalistiques de la planète souvent font m…  pire. J’allais écrire mieux.
 

Qui a dit que le capitalisme était le plus moral des systèmes, l’horizon indépassable de la civilisation ? Où sont les vertus possibles d’une mixité des capitaux à dominante publique et sociale ?
 

L’article du Monde  précise que : "Le gros des équipes de trading des banques françaises est cependant basé à l'étranger, notamment à Londres, où l'impôt français ne s'applique pas. "
Ouf, ils l’ont échappé belle.
 

Mais, la Chance !! Souvent pour les vacances, les mêmes fréquentent les paradis fiscaux du sud-est des caraïbes, à deux pas des charniers et dévastations. Sûr qu’ils vont prendre leur yachts pour aller se mettre à disposition des secouristes ; St Barth-Port au Prince, en 5h00, on y est, ils leurs doivent bien cela.

 

 

 

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