Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Les poings sur les "I" ou le combat du siècle

Publié le 14 Février 2010 par canaille le rouge in polémique

J'ai écouté le match Fitoussi Le Duigou à la radio 

10-02-14-boxing-joe.jpg

 

Le samedi matin, sur  France inter de 9h00 à 10h00, c'est sérieux. C'est qu'on s'cause entre gens raisonnés qui savent ce qu'est l'économie. Des gens réalistes qui vous désossent Davos, expliquent pourquoi la crise est fatale et comment il faut sauver les banques avec l'argent des retraites.
 

Une sorte de contrepoint (pas contradiction) à la "rue des entrepreneurs" (où rassurez vous ce ne sont pas les patrons qui ramassent les poubelles) qui chaque semaine vous invite à donner quitus à tous les choix du capital.

Et là, ce 13 février, la joute du siècle, le thème qui tue:

LA DEMOCRATRIE FACE AUX MARCHES :

L'EUROPE EST-ELLE A LA HAUTEUR POUR SAUVER LA GRECE, FAUT-IL ALLER PLUS LOIN ?

DOIT-ON ACCENTUER LA RIGUEUR ECONOMIQUE ET SOCIALE ALORS QU'ON EST LOIN D'ETRE SORTI DE LA CRISE?

 

Un match en deux rounds de 4minutes

Avec

À ma gauche : L'Économiste Jean-Paul FITOUSSI  (Présenté comme Président de l'O F C E) Short Gris, gants bleus

A ma droite : L'Économiste de la CGT Jean-Christophe LE DUIGOU (Présenté comme tel) Short Blanc, gants rouges.
 

Au départ j'aurai été tenté de les positionner dans l'autre sens mais…comme dit Dutronc : "maaais , mais, mais, mais; méfiez vous …"

 

Donc, tous deux auteurs au coauteur d''ouvrages savants qui vous disent comment sortir de la crise.

Et là, ça part doucement, le ton se précise et paf: En 10 minutes, les bras m'en tombent tellement… que j'ai du réécouter pour être sur de ne pas faire de contre sens.
 

1er Round : Fitoussi dénonce les états pris en otage par les marchés (crochet du gauche). Le Duigou pris à contre pieds un peu sonné annonce d'un uppercut qu'il faut renforcer le poids de l'Europe  sur les états après avoir dit 20 seconde plus tôt que les mêmes avaient limité la casse (?!!?). Tout de même, un moment de lucidité dans le rappel par JCLD de ces fonds publics mobilisés pour les banques et absent pour "relancer l'économie". Fitoussi esquive adroitement, il en profite et d'un superbe swing, il légitime la préservation des salaires. Mais aucun des deux, essouflés par l'effort n'exigent leur augmentation massive. (Débat diffusé 24h avant que soit rendu publique la fermeture de Phillips à Dreux pour aller fabriquer sous des cieux plus immédiatement profitables).
 
Fin du Round, léger avantage Fitoussi. 

Second round. Fitoussi dès la reprise cherche le K.O. et (je me pince) souhaite une réaction des plus fermes des travailleurs pour s'opposer aux politiques de rigueurs  à venir (enchainement de direct et de crochets gauches, le corps à corps est terrible), uppercut de Fitoussi : "la résistance est légitime et est source d'issue". Là, le J–Christophe y doit s'dire : "y a un piège. Sinon il n'aurait pas dit çà". Et donc il se met  se met à nous la faire Battling Joe : déplacement de la garde et série au foie : il en appelle à ne pas s'en tenir à Maastricht pour avancer mais de renforcer les prérogatives de l'UE face aux marchés. Fitoussi alors pris à son tour à contre pied comme l'aurait été un syndiqué CGT normal, dit que, face au projet qui servent les marchés (le capital pour les non davosophones), il faut serrer les coudes et dire non. Les boules de cuir explosent le paysage économique, on ne voit plus qui frappe quoi. La cloche.
 

Fin du match. La journaliste juge arbitre renvois les protagonistes dans leur coin : Fitoussi se tait, Le Duigou cherche le regard de son coach.

Verdict. La juge arbitre lève le bras de Le Duigou souriant encore plus que d'habitude et bizarrement  maintenant ganté de bleu; Fitoussi est battu au poing. Grâce à ses coups tordus de leur champion,  les marchés financiers ont gagné, ils le félicitent : c'est lui qui sort vainqueur de la "Confrontation".

Surréaliste !! L'arbitre ne pipe mot.
 

Cela dure au total 13mn à audiocharger, "podcaster" pour "ballado-diffuser". C'est sur France inter.

JCLD depuis le retour de Nantes est le fournisseur attitré de citrons et porte serviette de B Thibault, et pas qu'à la mi-temps des négociations.

Le SG de la CGT sait-il qu'il s'est choisi comme adjoint un clone de DSK ?

D'un Marx (Karl) référent escompté ce n'est qu'Harpo déférent à l'arrivée ?

L'homme qui hypothèque la CGT parle comme un conservateur. Darwin a raison : la fonction crée l'organe; la preuve par J-C.Le Duigou.
 

Ce genre de positions qu'il prétend défendre au nom de la CGT engage-t-elle celle-ci ?

Rappelons que le congrès qui n'a pas six mois (même s'il ne m'a pas enthousiasmé dans ces décisions) n'a jamais dit qu'il fallait dépasser Maastricht (sic)pour renforcer la supra nationalité.

Le CCN souverain entre deux congrès, sauf séance secrète non paru dans le peuple n'a pas modifié les orientations. Donc ce que dit le conservateur des hypothèques de l'Essonne n'est pas la loi que se sont donnés les syndiqués.

Bernard! Il a dit au congrès qu'il partait. Pourquoi la porte franchie lui as-tu ouvert ta fenêtre ?

Soit magnanime !! Laisse-le filer, il a tant donné (pas toujours avec discernement). Qu'il fasse valoir ses droits à la retraite. Cela ne réglera pas tout mais au moins lèvera pour parties (parties seulement) les hypothèques qui pèsent sur la crédibilité de ce que dit la CGT. 

Lundi sur la même chaine, B Thibault répondait aux auditeurs: 

Beaucoup moins consensuel que J-C LD et rejetant les prétentions du medef.

La dominante est nettement plus offensive.

Mais manque dans l'argumentation le pillage par le capital d'une part toujours grandissante du PIB (cette question du curseurs qui revient régulièrement sur ce blog).

Quand mon syndicat va-t-il s'en emparer ? Le veut-il peut on se demander devant cette obstination à ne pas user de cet argument pourtant décisif ?

Pour ma part, des désaccords demandant discussions sur des points forts comme la question de la prise
en compte durablement (on travaille sur un horizon pluri-décennal) la question de la pénibilité du travail. Est-ce une fatalité ou des solutions (améliorations techniques, diminution de l'intensité et la durée, ergonomie des postes, rôles des CHS-CT) ne sont-ils pas des pistes immédiatement efficaces et sources d'économies pour la sécurité sociale sollicitée pour réparer les dégâts de la surexploitation?
 
Certes cela pèse sur les profits ? Et alors? qui les fabriquent ces profits? Les condamnés à souffrir des années durant avant de partir plus tôt parce que prévu à mourir plutôt ? Où est l'humanité dans ce raisonnement ? C'est à regarder comme un des piliers et une des raisons de combattre le capital qui n'apparaît pas dans les arguments de la CGT.

Donc en conclusion un discours au ton un peu plus revendicatif mais dont les syndiqués et les salariés doivent s'emparer pour affranchir leur outil syndical des pressions consensuelles tout azimut qui pèsent sur ce que l'Elysée veut tracer comme périmètre et durée des négociations.

Commenter cet article