Dimanche 14 mars 22h30
Des militants sincères sont certainement ce soir dans le désarroi. Comment avec la colère qui est à ce niveau avoir un tel pourcentage d'abstention? Un électeur sur
deux qui ne va pas voter. Plus dans les citées populaires et ouvrières.
Un FN qui dans les régions les plus brutalement frappées par la crise, parce que le
populisme et la démagogie de l'extrême droite sait mobiliser, est moins que d'autres frappé par cette abstention.
Mais surtout pourquoi la gauche même en tête ne capitalise pas le rejet de cette
droite de plus en plus honnie?
Pour une raison simple que la social-démocratie n'a jamais comprise et que le PCF a
perdu de vue:
Plus que jamais, il ne peut y avoir de transfert mécanique de la colère sociale
vers la mobilisation politique surtout quand les politiques ont accumulé tant de bourdes au mieux, de trahison souvent, de non écoute toujours.
La semaine dernière ici même l'idée d'isoler les fauteurs de crise et ceux qui acceptent sa gestion alternative était avancée :
"… le seul comportement politique cohérent est de poursuivre la marginalisation des causeurs de crise et leurs
complices qui acceptent de la gérer, de travailler à faire s'exprimer la colère populaire qui monte et qui doit subvertir leur pacte de non conflictualité de
fond…." (Aviaire ou porcine laquelle voulez-vous?
Du 12 mars)
Il apparaît que le premier terme se soit produit : 52.5% de non votants sans
compter les bulletins blancs ou nuls.
La droite est massivement condamnée et le peuple n'a pas donné de blanc-seing à des forces dites de gauche qui les ont trahis, à chaque fois, depuis 15 ans et plus.
Maintenant, rien de plus urgent que de construire le second terme : que s'expriment
les revendications.
Le calendrier pointe un 23 mars qui ne fera pas tout mais qui doit tout faire pour
ne pas freiner brider ou détourner la colère qui monte surtout si le bras séculier du Medef, l'UMP sort affaiblie le 21 mars.
La responsabilité des dirigeants syndicaux nationaux est engagée pour ne pas
baliser des impasses. Ne pas reproduire les "…….." (Autocensure pour rester poli) de ces dernières années.
Ce 23 mars doit être dans sa vigueur son ampleur et son contenu le point de départ
d'une vague que les compromis de couloir ne puissent affaiblir. Ensuite prendre confiance dans la capacité de peser là où on est : entreprises, services, bureaux, labos, établissements, à partir
des exigences revendicatives partagées sur les lieux de travail, d'étude, d'activité.
Plutôt que d'espérer un nouveau 36, ou un 45, un remake de 68, la construction d'un 2010 peu prendre de la maturité. C'est aussi une question de confiance pour y arriver. C'est à mettre en débat. Personne n'aura de droit d'auteur...