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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Printemps érable

Publié le 26 Mai 2012 par canaille le rouge in Du côté des luttes

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La Canaille ne va pas reprendre avec retard ce qui circule sur la toile concernant la colère des étudiants québéquois, colère qui prend la forme élargie d'un immense mouvement social.

Bien sur il y a des à peu près dans les références historiques : confondre les manifs des bourgeoises de Santiago contre Allende avec la lutte populaire contre Pinochet n'est pas de la responsabilité des casseroles mais avoir la lutte anti-Pinochet pour repère cale le sens de ce mouvement.

Pour donner un éclairage différent voici (surprennant) ce qu'en dit Ouest France qui semble plus préférer les luttes sociales de l'autre coté de l'atlantique que de ce côté-ci de la mare aux harengs).

Pour le fond de l'analyse outre vos pages habituelles nous y reviendrons ici à coup sûr.

 

 

Canada
Québec. Le printemps érable gazouille et sort les casseroles [diapo sonore]
Faits de sociétévendredi 25 mai 2012

Les étudiants québécois sont en grève depuis 103 jours pour dénoncer une hausse des frais scolaires, c’est le plus long conflit social de l’histoire de la Belle Province. Une loi spéciale a été adoptée pour interdire toute manifestation spontanée. Les Montréalais s’ingénient à la contourner grâce aux réseaux sociaux et à une nouvelle forme de mobilisation : les concerts de casseroles.

 

 

De Montréal.

 

Le printemps érable bourgeonne, et la fleur éclose est d’un rouge vif, comme le carré de tissu qu’arborent les étudiants grévistes. Sauf que désormais ils ne sont plus seuls à l’épingler à leur boutonnière. « D’une grève étudiante, nous sommes passés à un véritable conflit social », analyse Léo Bureau-Blouin, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec. « La loi spéciale du gouvernement menace les libertés fondamentales non pas seulement des étudiants, mais de tous les Québécois ! C’est pour cela que le mouvement s’élargit aujourd’hui. »

 

Depuis l’adoption de la loi 78, qui interdit les rassemblements spontanés, des milliers de Montréalais manifestent chaque soir dans l’illégalité. Conséquence immédiate, le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) a procédé à plus de 1 400 arrestations en moins d’une semaine. Seule une petite cinquantaine concerne des faits de violence ou de dégradation. « Les gens peuvent être arrêtés s’ils ne donnent pas le chemin à l’avance, ils savent qu’ils s’exposent à cela » a martelé hier le commandant Ian Lafrenière, porte-parole du SPVM. Pris dans une souricière de la police il y a deux jours, 468 manifestants devront ainsi s’acquitter d’une amende de 654 dollars (500 euros environ).

 

Les réseaux sociaux, outils de la désobéissance civile

 

Alors pour contourner la loi spéciale, les manifestants ont investi les réseaux sociaux. Dans la manifestation nocturne d’hier soir (la 31ème consécutive), on gazouillait sur Twitter pour donner en temps réel le parcours afin que tout le monde puisse rejoindre le cortège. Et le fil de conversation #manifencours était suivi… par la police. Facebook est, lui, devenu le relais de vidéos amateurs qui témoignent de l’ampleur des rassemblements ou dénoncent des violences policières.

 

« Le mouvement ne serait pas ce qu’il est sans les médias sociaux. » L’homme qui l’affirme est à l’origine des deux plus grosses manifestations nocturnes du conflit, ces deux dernières nuits. Quelques heures après l’adoption de la loi spéciale, François-Olivier Chené a créé une page Facebook intitulée « Nos casseroles contre la loi spéciale ! ». « Mon idée était d’appeler les gens à taper sur des casseroles, en descendant de chez eux ou depuis leur balcon, de 20h à 20h15, tous les soirs. C’était une forme de contestation pratiquée par les Chiliens quand, sous Augusto Pinochet, tout rassemblement de plus de quatre personnes était interdit. »

 

Avec des casseroles plutôt qu’avec les casseurs

 

Une semaine plus tard, sa page compte plus de 14 000 membres, et, hier soir, il y avait une vingtaine de concerts de casseroles organisés à Québec, Montréal et les villes de banlieue, réunissant plusieurs milliers de personnes. Cette nouvelle forme de mobilisation semble donner un second souffle au mouvement.

 

Dans le quartier de Rosemont, ils étaient près de 800 à taper sur leurs casseroles avec des cuillères en bois, essentiellement des familles avec des enfants.

 

« Ici l’ambiance est festive, on va manifester entre voisins, on peut rentrer tôt pour coucher les enfants » explique Sélanie, jeune mère de famille. « Je ne voulais pas manifester en centre-ville, j’avais peur des débordements. Je cherchais néanmoins un moyen d’exprimer mon refus de la loi spéciale, j’ai trouvé ! »

 

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, s’est opposé à la tenue de ces concerts de casseroles. Théoriquement, eux aussi tombent sous le coup de la loi 78. La police est bien présente mais, pour l’instant, elle n’a arrêté aucun de ces contestataires percussionnistes…

 

Erwan PASTOL.

 


 

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