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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Tempête : le débat est loin d'être clos

Publié le 8 Mars 2010 par canaille le rouge in Solidarité internationale et expériences

http://www.lexpress.fr/medias/512/la-rochelle-tempete-xynthia_428.jpg

Passé le coup de gueule sur l'accaparement religieux de la solidarité, retour sur la catastrophe, ses causes matérielles et politiques qui ne doivent rien à la fatalité.

D'abord, le communiqué de la fédé CGT de l'équipement, suivi du coup de colère de l'ami Pichavant.
S'il reste un peu de place la Canaille y mêlera son grain de sel. Mais priorité au vrais experts ceux qui travaillent au quotidien sur le sujet, ceux qui construisent la riposte aux mauvais coups :






COMMUNIQUÉ SUITE À LA TEMPÊTE XYNTHIA

RISQUE NATUREL : UNE FOIS DE PLUS LE SERVICE PUBLIC EST EN PREMIÈRE LIGNE !

Avec la tempête Xynthia, la France connaît une nouvelle catastrophe qui touche nombre de départements en particulier la Vendée et la Charente-Maritime.

On déplore plus de 50 morts et 9 disparitions et la destruction de nombreux bâtiments et biens publics et privés.

Cette situation suscite de nombreuses interrogations.

Le service public Météo-France a joué son rôle en mettant en alerte rouge 4 départements : la Vendée, la Charente- Maritime, les Deux-Sèvres et la Vienne et en alerte orange plus d’une cinquantaine d’autres.

Sur le dispositif de prévention et intervention : le service public montre son efficacité mais aussi des défaillances, conséquences des politiques successives de désengagement de l’État et des coups portés au service public.

En effet, la population avait été alertée sur les effets du vent mais apparemment pas sur les effets dévastateurs conjugués du vent et des coefficients de marée. Il y a eu pourtant des précédents en 1926 et 1929 d’où la construction des digues.

A de très rares exceptions, il n’a pas été procédé à des évacuations de population.

Les conséquences les plus graves ont touché particulièrement les communes où les digues se sont rompues ou étaient mal entretenues. La question est celle de la surveillance et l’entretien des digues et de la protection de la population.

Un rapport de la DDE avait signalé en 2008 pour le secteur de la Faute-sur-mer le fait, que « la rupture des digues sur ce secteur engendrerait des dégâts majeurs aux biens et aux personnes ». D’autre part, le même rapport indique que 3000 maisons y ont été construites en une dizaine d’années, 40 000 personnes fréquentant la zone en période estivale. Manifestement une urbanisation anarchique et spéculative est en cause.

La Fédération nationale CGT de l’Equipement et de l’Environnement voit la traduction du désengagement de l’Etat avec les lois de décentralisation telles qu’elles ont été mises en œuvre, les abandons de missions, les suppressions massives d’effectifs. Le Président de la République annonce des mesures : la première doit être l’abandon de la révision générale des politiques publiques (RGPP).

On peut s’interroger sur la manière dont les services de l’Equipement transférés aux Conseils généraux, personnels de travaux et personnels des parcs et ateliers, ont été mobilisés pour venir en aide à la population.

Ces éléments montrent la nécessité d’engager une politique nationale alternative de prévention des risques avec des services publics en capacité d’intervention rapide notamment en gestion de crise pour venir au secours de la population.

En premier lieu, il est nécessaire de mettre fin à l’affaiblissement des services de Météo- France comme d’autres services publics de prévention des risques menacés dans leur existence même aujourd’hui.

L’entretien des digues et des protections du littoral rendent nécessaire une maitrise publique nationale en associant l’ensemble des collectivités locales pour mobiliser les moyens, les financements et organiser la mise en œuvre des politiques publiques.

Il s’agit aujourd’hui de promouvoir un plan de reconstruction et de rénovation des infrastructures, une nouvelle politique de l’habitat, d’aménagement du territoire et du développent économique.

La réorganisation de l’administration territoriale de l’Etat nous interpelle. La mise en place des Directions départementales interministérielles (DDI) se traduit aujourd’hui par la perte d’outils d’intervention opérationnels et de cohérence nationale des politiques publiques.

On a besoin de reconquérir et développer des services publics efficaces et de redéfinir des réglementations qui s’appliquent à tous en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire.

Montreuil, le 2 mars 2010

Déjà on commence à voir se mettre en place ce que les responsables des Comités d'Hygiène et Sécurité (CHS-CT) appellent l'arbre des causes quand ils enquêtent sur un accident au travail.


Ce qui suit donne du poids à ce qu'avance la FD de l'équipement


Xynthia et le service public


Depuis le passage de la tempête Xynthia, qui a fait 51 morts en France (53 en fait au 07 mars) , principalement sur le littoral atlantique, voici que l’on brandit la fatalité !

« Vous comprenez, avec l’élévation du niveau de la mer qui est la conséquence de l’élévation de la température de la planète, les catastrophes sont devenues évidentes et normales. Ma pov’ dame et mon pov’ monsieur ! faudra s’y faire ! c’est fatal ! »:

Non ! Stop !


Notre « rigolo » de Président n’a pas dit, comme son illustre prédécesseur, Mac Mahon, "
Que d’eau, que d’eau" . Mais il a dit quasiment la même chose : « Il faut qu’on s’interroge pour savoir comment en France, au XXIe siècle, des familles peuvent être surprises dans leur sommeil, mourir noyées dans leur maison" .


En réalité le « bonhomme » nous bluffe :
Il cherche a cacher ses propres responsabilités, celles de ses ministres, comme celles de ses prédécesseurs.

Car non ce n’était pas fatal !
Ce n’est pas la faute à personne !
  • Si des communes ont été inondées,
  • s’il y a eu des morts,
  • s’il y a eu des dégâts considérables,
  • si toute une région est mise en panne,
  • si des milliers de salariés de plus vont se retrouver au chômage,
=> oui c’est politique; oui c’est la faute aux mauvaises décisions de nos gouvernants !

Car les digues sont en accusation ! En cédant sous la pression des vents violents combinés à une forte marée et une puissante dépression, celles qui protégeaient les zones aujourd’hui inondées en Charente-Maritime ont été responsables des plus gros dégâts.

A l’Aiguillon-sur-mer, les digues ont été construites en 1784. Depuis il aurait fallu les entretenir, ce qui n’a pas été fait dans les dernières décennies !


Vous savez, ils nous disent qu’il faut "
réduire les dépenses publiques" .
C’est quoi une dépense publique, si ce n’est une dépense qui sert à assurer la sécurité de nos concitoyens: par exemple entretenir les digues ! En 1998, déjà, un rapport de la DDE alertait sur la vétusté des digues.
En 2008, un rapport de la DDE avait signalé, pour le secteur de la Faute-sur-mer, le fait que «
 la rupture des digues sur ce secteur engendrerait des dégâts majeurs aux biens et aux personnes ». Personne n’a bougé.

Car il aurait fallu une République plus soucieuse de la vie et de la santé des citoyens, et moins soucieuse des revenus des banquiers et des spéculateurs pour le faire ! Il aurait fallu une république sociale.

Pour entretenir les digues ne faudrait-il pas inventer un grand Service public de l’Équipement, non?  Ou plutôt réinventer; car ce Service public existait et n’existe plus !


Nos gouvernants se sont attelé depuis 30 ans à le casser. Leur politique de supprimer des dizaines de milliers d’agents de l’État tous les ans, parce qu’il parait que le service public coûterai trop cher, produit ici ses effets ! Il fallait « f
aire maigrir le mammouth« . Il faut, disent-ils « réduire les dépenses publiques« . On mesure aujourd’hui ce que coûte une telle impéritie


Aujourd’hui la 
DDE Maritime n’existe plus. Elle a été démantelée et basculée aux départements. Les salariés qui y travaillaient ont été blackboulés de service en service. 

Aujourd’hui les digues craquent : normal, car il n’y a plus personne pour les entretenir. La responsabilité de l’entretien a été reversé aux collectivités locales qui n’ont pas les moyens de l’État. Aujourd’hui ce qui reste du Service public de l’Équipement a tellement maigri qu’il n’existe plus.

Rien qu’en Charente-Maritime, le coût des réparations et du renforcement des digues du département s’élèverait à 135 millions d’euros, selon une première estimation.

Oui, aujourd’hui, avec cette politique, les citoyens ne sont plus protégés !

Et vous savez où est le véritable scandale ?
Que personne n’appelle à la démission des principaux personnages de l’État !

Je suis étonné que personne n’appelle à la démission:

  • du Ministre de l’Équipement, dont c’est la responsabilité !
  • du Ministre de l’Intérieur, qui est responsable de la sécurité publique !
  • du Ministre des finances, qui a supprimé les budgets nécessaires !
  • du 1er Ministre, qui justifie la politique de compression des dépenses publiques !
  • et celle du président de la république, qui a été précédemment ministre des finances et de l’Intérieur, et qui a donné sa lettre de mission au 1er ministre !

Pas vous ?

Car c’est bien leur politique, qui est à l’origine de la catastrophe;
si elle continue ce sera pire ! Il y aura d’autres catastrophes !

Oui à cause d’eux, personne n’est plus en sécurité nulle part !


http://www.ouest-france.fr/photos/2010/03/03/100303141758383_28_000_apx_470__w_ouestfrance_.jpg



Cerise sur la gâteau, cette autre info parvenu grâce à Dom  sur l'écran de la Canaille :


Nicolas Sarkozy défendait en avril dernier la dérèglementation en matière d'urbanisme et la construction dans les zones inondables.

Après le passage de la tempête Xynthia, Nicolas Sarkozy a lancé hier "une mission d'inspection" pour comprendre ce qui a provoqué l'inondation des habitations de La Faute-sur-Mer .

La réponse est peut-être dans un de ses discours. Le 20 avril 2009, à la Cité de l'architecture et du patrimoine, dans un discours sur le Grand Paris , Nicolas Sarkozy expliquait qu'en matière d'urbanisme, "le problème c’est la réglementation" et qu'il fallait "rendre constructible les zones inondables".

L'avocat spécialisé en droit immobilier pérorait:

"Pour libérer l’offre il faut déréglementer, élever les coefficients d’occupation des sols et rétablir la continuité du bâti dans les zones denses, permettre à chaque propriétaire d’une maison individuelle de s’agrandir, d’ajouter une pièce ou un étage,rendre constructible les zones inondables pour des bâtiments adaptés à l’environnement et au risque, utiliser les interstices, les délaissés d’infrastructures…"

http://erisk.ccr.fr/images/zones-inondables.gif
 

Ci dessus, en bleu foncé, les zones inondables ou veut construire Fa#, lisez la légende, le sens de ses conséquences. 

Sans vouloir effoncer le clou, encore que il le mérite, les criminels d'état responsables des catastrophes de la période, et sans dédouaner l'ensemble de leurs prédécesseur, du boulevard St Germain à la grande Arche de la Défense, de Matignon ou à l'Elysée, ont un chef de file qui trace le cap. Il faudra lui faire rendre des comptes le plus tôt possible.

Il s'agit de sécurité, elle n'est pas divisible. Et comme savent le dire les gouvernants dès que ce mot est prononcé, les coupables doivent payer. Donc, là aussi.

C-le-R 08/03/2010

 

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