Tiens donc, elle existe encore ? [♫ ♫ (et bon sang que la canaille aime cette chanson)]

Les candidats à l'élection présidentielle auraient-ils donc Don Quichotte comme saint patron ?

C'est à croire. Depuis maintenant des semaines ils ne font que courir pour chercher à briser leur lance en balsa sur des écus de carton pâte à savoir qui de tous rencontrera le premier et défendra le mieux l'honneur de la classe ouvrière, leur Dulcinée ressuscitée ?

C'est qu'elle revient de loin Dulcinée.

Entre ceux qui la voyait mal mariée, embourgeoisée comme une étudiante soixante-huitarde devenue DRH dans une boite délocalisable, mourante de s'être shootée aux vapeurs délétères d'un socialisme aussi irréel que totalitaire, ou pire, Cendrillon volontaire d'un couple de Thénardier liant la fille d'un borgne barbe bleue à un prince de la duplicité médiatique, peu d'espoir de la voir vivante pour entrer dans le troisième millénaire.

Et là, d'un coup, la pantoufle à la main tous cherchent à la chausser. Et que je t'offre un verre et que je te teints en vert et que je viens vers toi, voire te trouve un chausson … de vair.

La classe ouvrière ne serait donc pas morte ?

Question stupide puisque quand ont la pince elle a mal.

La classe ouvrière existe ?

Si tu lis cela c'est qu'il a fallu un nombre conséquent de process industriels qui à chaque stade de la fabrication et de l'acheminement ont engraissé ceux qui nient son existence pour drainer la valeur des richesses créées vers leurs coffre.

Nous sommes dans un moment de grand progrès de civilisation : celles et ceux qui avaient été annoncés comme n'existant plus viennent d'être ressuscités... mais uniquement pour venir à date régulière prouver qu'ils vivent en mettant un papier dans une enveloppe et la glisser dans une boite en verre qui par miracle les rendra invisibles jusqu'au prochain rendez-vous.

Dans l'intervalle ils sont priés de se taire, coupable qu'ils sont par leurs prétentions à vivre de tuer la planète et creuser les déficits.

Il y a juste une question qui chiffonne La Canaille. Comment ceux qui il y a encore un quart de siècle disaient (selon La Canaille à juste titre) que l'émancipation des invités à se taire permettrait à tous de librement causer se sont rangés de l'avis de ceux qui disaient que la classe ouvrière n'existait plus ?

Au point de déserter les lieux historiques de son organisation là où se forgent les outils pour subvertir la classe de ceux qui ne l'aiment que silencieuse et résignée.

Engels disait il y a 150 ans "La preuve du pudding c'est qu'on le mange" en 2012 la preuve du coup de pied au cul c'est qu'on l'a pris. Et même si on se contorsionne pour cacher que ça fait mal. N'est-ce pas monsieur Laurent ?

Même en monnaie de l'UE il vous faudra en payer le prix