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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Rwanda, la honte

Publié le 7 Avril 2014 par Canaille Lerouge in barbarie, impérialisme, géopolitique, génocide

Ce qu'ont bien couvert

les dirigeants

de notre pays

au nom

de l’intérêt suprême

de la

Françafrique

Rwanda, la honte

 

Imaginez.

 

Pendant un mois, tous les jours, une ville de la taille de Macon ou Draguignan rayée de la carte.

 

30 000 êtres humains assassinés chaque jour. il faut remonter à la barbarie nazie pour trouver une telle échelle de mesure du crime.

 

Hommes femmes et enfants anéantis au sens premier du terme. Dans des conditions aussi ignobles qu'insupportables. Le pays sent le cadavre en putréfaction.

 

Tous les observateurs et journalistes en rentreront marqués à jamais.

 

Assassinat systématique. La définition même du génocide.

 

Sur place, une partie du gratin du futur état-major de l'armée française, des troupes et des moyens de reconnaissances et d'interventions qui ne voient rien, n'entendent rien, ne sentent rien?

 

Un Pays, le Rwanda, position clé des impérialismes et des grands groupes industriels miniers et forestiers, ses grands lacs château d'eau d'une Afrique qui en est privée. Un verrou clé pour les impérialismes de tout bord dont historiquement celui qui dit agir au nom de la France.

 

José fort qui fut journaliste à l'Humanité pose quelques questions totalement impertinentes :

"Le régime en place à Kigali en 1994 était-il oui non soutenu par Paris?
Des militaires français conseillaient-ils l'armée et les services spéciaux du régime?
L'avion du président (un Falcon) avait-il été donné (ou prêté?) par Paris ainsi que les deux pilotes?
Deux Français des services spéciaux sont-ils impliqués dans l'attentat contre l'avion présidentiel?
Des armes françaises ont-elles été livrées à Kigali 15 jours avant le début du génocide?
Les militaires rwandais liés au régime et en stage en France ont-ils été rapatriés d'urgence à Kigali?

Qui avait donné les moyens techniques à la radio mille-collines organisatrice des massacres sinon la France?

Pourquoi la France a-t-elle demandé le retrait du général canadien chef de la mission de l'ONU à Kigali pour avoir impliqué des militaires français dans le tragique développement de la situation?
Pourquoi de nombreux membres de l'ancien régime et des génocidaires ont-ils obtenu toutes les facilités pour se réfugier en France?"


Et d'autres questions toujours sans réponse…

 

Ajoutons à cela deux ou trois autres éléments apportés par le nouvel obs :

 

"Dès le début des années 90, la France est engagée au Rwanda, officiellement pour protéger les ressortissants européens. L'opération Noroit est lancée par les troupes françaises, belges et zaïroises, après une offensive des rebelles tutsis sur la frontière nord. La France reste sur place, pour soutenir le régime du président hutu Juvénal Habyarimana. 

Le Nouvel Obs raconte comment la France

"va « de facto » prendre le commandement de l’armée rwandaise face aux rebelles du Front patriotique rwandais (FPR). Dans un livre publié en 2011, le général Didier Tauzin décrit ainsi comment, sur le terrain, ses hommes règlent les batteries pour que les servants rwandais n’aient plus qu’à appuyer sur le bouton.

Ces opérations n’ont aucun fondement légal. Un accord militaire de 1975 ne recouvre que l’organisation et l’instruction de la gendarmerie. Ce « parapluie militaire » aurait permis au régime de préparer le génocide des Tutsi."

 

Pour finir de cerner le problème, ce que disait Jean Chatain autre journaliste de l'Huma spécialiste de l'Afrique :

"Des militaires français ont-ils permis l’attentat contre l’avion des présidents et du Burundi? Qui a validé les expéditions d’armes françaises aux massacreurs, même après l’embargo ainsi que l’a révélé l’Humanité? Pourquoi les gouvernants français ont-ils accompagné un régime qui alimenté un racisme délirant contre les Tutsis, formant même jusqu’au déclenchement de la tuerie les assassins en chef de la Garde présidentielle? Comment se fait-il que des génocidaires aient trouvé longtemps un refuge commode et confortable dans l’hexagone? Quel rôle précis a joué Paul Barril, gendarme d’élite au service d’un président Mitterrand qui souhaitait qu’on y «sauvegarde ce que nous y avons fait» ? Pourquoi ces versions mensongères des officiels, une enquête judiciaire qui travestit le crime, et leur relais docile par de grands médias français?"

 

Barril, l'homme des "irlandais de Vincennes", que Mitterrand disait ne pas connaitre alors qu'il était chargé de la protection rapproché de sa fille.


Jean Chatain de conclure, en 1994, il y a vingt ans :

"Des faux témoignages ont été démasqués, des documents sont sur la table, la justice française instruit enfin vingt plaintes contre des génocidaires... mais le président de la République en refusant toute représentation officielle à Kigali choisit d’endosser la responsabilité des vérités falsifiées, des complicités odieuses et de l’histoire maquillée. La Françafrique resurgit sur les fosses communes quand tout devrait conduire à en exorciser le spectre, à ouvrir un temps de vérité et de fraternité avec le continent noir."

 

Pendant les commémorations, les mensonges continuent.

 

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