Les ruines, des dégats humains, les morts
qu'il laisse derrière lui
ferait se réjouir
de la nouvelle de sa condamnation
si ses comparses politiques
ne circulaient pas encore
en toute liberté.
Mais mais mais ...
Comme dirait Dutronc, mefiez vous, c'est un truand.
En 1979, l'entreprise de vente par correspondance est placée en règlement judiciaire. Devant l'ampleur de la tâche et le gouffre financier à combler, les repreneurs ne se pressent pas au portillon. Bernard Tapie tente alors son premier gros coup. Sans parvenir à racheter les actifs de la marque d'articles de chasse et pêche, il obtient tout de même son exploitation. Il tente de proposer un plan de restructuration avec à la clé le démantèlement des différentes entités de la société. Mais devant la contestation des syndicats et des élus locaux, il jette l'éponge. En février 1986, " le joyau de l'entreprise stéphanoise " est liquidé, les brevets ainsi que la marque Manufrance seront cédés à Jacques Tavitian, un homme d'affaires local.
Rachetée par Tapie en 1980, l'enseigne de produits diététiques vit ses heures de gloire : elle réalise 200 millions de francs de chiffres d'affaires et le nombre de franchises atteint 250 boutiques. Bernard Tapie tente de la revendre à deux occasions notamment à Pierre Botton. La Vie Claire est finalement récupérée par le Crédit Lyonnais via le CDR (consortium de réalisations), la structure chargée de vendre les anciennes participations du Crédit Lyonnais. Mais c'est une entreprise amoindrie que récupère le CDR qui la revendra à Distriborg pour seulement 10 millions de francs, dans " une situation pourrie " dixit à l'époque le repreneur.
C'est en 1981 que l'homme d'affaires acquiert pour un euro symbolique l'entreprise de systèmes de pesage. Mais de l'époque Tapie, il ne reste plus grand chose. Pendant 4 ans l'entreprise vivote au sein du CDR pour finalement être reprise en mars 1999 pour 33 millions de francs par le fonds d'investissement Hibernia Capital Partners. L'entreprise emploie alors 5 fois moins de personnel qu'en 1981. Grâce à des investissements marketing et industriels, elle sera remise sur pied est revendue pour 125 millions de francs l'américain Measurement Specialities.
Petite entreprise de matériel de pesage, Testut entre dans le groupe en 1983. En 1995, Testut est transféré au CDR, dont Bernard Tapie est alors débiteur. En 1999, elle est cédée au groupe américano-suisseMettler Toledo, numéro un mondial du pesage. Quatre ans plus tard, elle est mise en liquidation. Entre temps un scandale éclate : Bernard Tapie est soupçonné d'avoir prélevé abusivement des sommes sur les comptes de la société. En 1993, il est mis en examen pour " abus de biens sociaux " et est finalement condamné en 1996 à deux ans de prison avec sursis, 300 000 francs d'amende, et 5 ans d'interdiction de gérer.
Cédée pour un franc symbolique au groupe Bernard Tapie en 1983, Look restera dans les mémoires comme l'une des meilleures affaires de Bernard Tapie. L'homme d'affaires a cru en la petite entreprise nivernaise et en la pédale automatique avec laquelle Bernard Hinault gagnera le tour de France en 1985. Cette invention fait alors la réputation de l'entreprise et permet à Bernard Tapie de réaliser l'une de ses meilleures acquisition : en 1988, il revend l'entreprise pour 260 millions de francs au propriétaire des montres suisses Ebel. En 1994 pourtant, l'entreprise est scindée en deux : l'activité ski reprise par Rossignol et l'activité cycle reprise par un entrepreneur nivernais. Pour une fois Bernard Tapie n'y est pour rien...
En 1984, la famille fondatrice cède son entreprise à Bernard Tapie qui n'hésite pas à fermer 4 usines et licencier 600 salariés. Le cours de l'action prend 560%. " Nanard " s'associe alors à Francis Bouygues pour racheter SAFT-Mazda. Il affirme son intention de faire du nouveau groupe le leader européen sur le marché des piles. En 1988, le groupe Bernard Tapie revend SAFT-Mazda-Wonder pour 470 millions de francs à l'américain Ralston. Il réalise là sa plus importante plus-value.
Mise en faillite en 1988, la marque belge de raquettes, sera remise sur un pied via un actionnariat tripartite par lequel Bernard Tapie détient 51% des parts. L'entreprise peine pourtant à redémarrer. Trois ans plus tard, en 1991, il vend tout pour 100 millions de francs à la région wallonne, qui détenait déjà une part du capital. En 1993, Donnay fait à nouveau faillite. La production ne repartira plus.
1990 - Adidas Stop, avec les banquiers, faut pas jouer.
Reste une question les juges voudront-ils et surtout auront-ils les moyens de purger l'abcès élyséen et ses complices ? A suivre.