Les médias,
victimes ou auxiliaires ?
Bien sûr au départ il y a un sévère dysfonctionnement au plan policier - un de plus. Mais celui-ci pour grave qu'il soit ne saurait faire écran à l'autre versant du scandale :
La course au scoop fabrique de l'emballement médiatique. Les médias, victimes ou auxiliaires ?
La course à l'audimat dans les rédactions , ce sont les sociétés de journalistes qui de plus en plus s'en alarment avant de retourner au plat, pousse à baisser la qualité du travail de fond pour privilégier la réactivité. Un choix avant tout financier.
Cela conduit à ces atterrissages sur le ventre que nous voyons s'entasser à propos d'un de ces faits divers qui tiennent les rédaction en haleine et font vendre de la copie.
Des questions d'ego rédactionnels certes, mais aussi question vitale : le fric.
C'est l'audimat et la diffusion qui mettent la barre des niveaux de pub sans lesquelles les médias crèvent. Dans le cadre du "marché libre et non faussé" que l'immense majorité des supports a promu, c'est le critère de survie de cette presse dépendante de la manne consentie par le capital. D'où une torsion de la déontologie : d'abord affirmer pour être présent puis éventuellement vérifier.
Sauf quand, comme à Rouen, il faut attendre le plus possible en s'abritant derrière le silence du gouvernement, là moins réactif, et en bénissant la disparition d'un chef d'état qui tire vers d'autres espaces les critères d'attribution des subsides.
Exemple magnifique sur les JT : 60% du temps pour l'écossais Loch Ligoness et son monstre caché, 10% pour le typhon au japon (morts et rugby compris), reste 5% pour les suites diverses Lubrizol 3% pour la mise en examen de l'ex directeur de campagne de Fillon devenu rabatteur pour Macron 2% pour la baffe reçu par ce dernier avec le retoquage de la VRP en délicatesse avec la morale politique.
Notons aussi que le gouvernement ne communique pas sur la forme des excuses et du dédommagement dû à celui qui durant 24h00 aura été victime d'une confusion née de la volonté de poser ces écrans de fumée, et les journaliste n'interpellent que timidement sur ce point.
Ensuite rappelons, pour le passif du pouvoir et son bailli connétable condottiere, ex baron des tripots maintenant à Beauvau que dans les années 80, la première réaction du Président de la SNCF face aux catastrophes en série avait été de donner sa démission. Les cheminots ne l'estimaient pas particulièrement mais ils lui avaient reconnu un certain sens de l'honneur.
Les hors sols ne disposent plus de ce produit sue leurs étagères et ceux qui pourraient le leur rappeler ont l'amnésie sélective, la manne doit tomber .