L'identité communiste malmenée
au coeur de son ADN
En 2019, le secrétaire national du P"c"F interpelle le président de la République à propos de sa politique en matière de harcèlement des étrangers par les forces de police et la traque menée contre les salariés victimes des pratiques patronales (travail au noir , chantage à la dénonciation , filières "d’approvisionnement" en sans papier corvéables à merci)*.
À la lecture de ce texte d’alors on pouvait se dire, "au moins sur ce plan-là la digue tient sur des valeurs fermes".
En moins de 2 ans, à moins de vouloir rester en contact avec une opinion publique à la dérive, ne pas la contrer et donc le conforter dans sa trajectoire, qu’est-ce qui peut justifier cette sortie ? "S'ils n'ont pas vocation à rester sur le sol français, ils ont vocation à repartir chez eux, ... Quand on ne bénéficie pas du droit d'asile, on a vocation à rentrer chez soi", déclaration insupportable qui s’empile sur les propos soutenant l'épisode anticommuniste du soutien à la manif réactionnaire de la police ?
Rappelons que chaque année ce sont 120 000 personnes – hommes, femmes et enfants – qui victimes de ce que Fabien Roussel dénonçait de bonne façon en 2019 qui sont demandeuses de ce droit.
Les interventions impérialistes tant militaro-politiques qu'économico-prédatrices les premières épaulant les secondes - elles se sont intensifiées depuis 2019 - sont la causes de cette partie des mouvements de population lesquels s’inscrivent par ailleurs dans toute l’histoire de l’humanité.
Ce qui apparaît comme une volte-face est l’éclairage le plus cru de la disparition des repères communistes fondateurs d’une fraternité et d’un espoir pour le genre humain que ceux qui s’abritent derrière le mot en ayant déposé ses symboles usent pour pouvoir persister à exister.
Combien d'Italiens de Polonais de Belges et Néerlandophones d’Allemands ont été au siècle dernier des demandeurs du droits d’asile et qui, même refusé et caché, font qu’un demi-siècle plus tard leurs descendants soient ceux qui portent F Roussel à l’Assemblée. Où alors, ce qu’on n'ose imaginer, ce serait sur d’autres critères que ce fait le tri ? Une acceptation de Shengen et ses Miradors contre le vote massif des Français en 2005 ?
Avec cette incroyable prises de position qui par ailleurs ne coïncide pas avec leur propre texte de congrès, comment vont-ils pouvoir continuer à chanter l’Internationale en cloture de leur banquet de fin congrès dont les traiteurs savent exploiter les refusés du droit d’asile et les sans papier ? Quel tri sélectif parmi les damnés de la terre ?
D’aucuns ne manqueront pas – prédicateurs dominicaux la crosse étoilée en main, du haut de leurs chaires médiatiques de papier et autres réseaux distanciels – de dénoncer une attaque anticommuniste. Qu‘y a-t-il de communiste dans ce qui est dénoncé ici ?
Combien d’illégaux, d’illégitimes parmi ceux qui feront la Commune, la Résistance qui reconstruiront la France et la font tourner chaque jour aujourd’hui, combien de migrants forcés de fuir devant le pillage colonial , subissant les alliances du pouvoir d'ici avec les soutiens des pires barbares terroristes de la planète ? Quelles solidarités communistes avec tous ces humains toujours exploités par le même capital, réprimés par les Thiers, Macron en passant par Pétain pour défendre les intérêts de ce capital par tous les moyens ; tous.
* l'interpelation de Macron en 2019
https://www.pcf.fr/actualite_immigration_lettre_ouverte_de_fabien_roussel_emmanuel_macron