L'étudiante franco-turque Sevil Sevimli condamnée à cinq ans de prison en Turquie
Sevil Sevimli, poursuivie pour "propagande terroriste" par la justice turque, a été condamnée à cinq ans et deux mois de prison, vendredi 15 février.
Elle est cependant libre de quitter le pays en attendant son procès en appel, a annoncé son avocat, Inayet Aksu, car le cour a décidé de lever immédiatement le contrôle judiciaire qui lui était imposé depuis août.
Poursuivie initialement pour appartenance à une organisation terroriste d'extrême gauche, le Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), franco-turque elle encourait une peine de trente-deux ans de réclusion.
Le cas de Sevil Sevimli est emblématique des dérives de l'arsenal législatif anti-terroriste du pouvoir turque pour lutter contre les kurdes dont le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et l'extrême gauche. De nombreux étudiants, journalistes ou avocats sont aujourd'hui traqués et emprisonnés pour leurs seuls liens supposés avec les mouvements kurdes.
Arrivée de Lyon en début d'année universitaire 2012 dans le cadre du programme d'échanges universitaires européen Erasmus, la jeune femme a été arrêtée le 10 mai. La justice l'accuse alors d'appartenir à une organisation d'extrême gauche interdite, le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C). L'accusation reprochait notamment à Sevil Sevimli d'avoir diffusé des publications de ce mouvement, en vente libre en Turquie, ou d'avoir participé à des réunions ou à des manifestations pourtant dûment autorisées.
Après trois mois de détention provisoire, la pression internationale la fera mettre en liberté sous contrôle judiciaire.