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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Ânes et âniers,

Publié le 17 Septembre 2011 par canaille le rouge in Du côté du capital

 

http://mamatus.m.a.pic.centerblog.net/3d3caf88.jpg

 

J'ai repiqué cette fable sur le blogue d'un camarade, un ami, Bernard le picard.

On n'est pas d'accord en tout et sur tout. Il persiste à penser que malgré les couleuvres que la direction de son parti lui fait avaler, celui-ci persiste à avoir un avenir. Pour moi, ce n'est plus du scepticisme mais une certitude qui chaque jour se fortifie : le PCF est devenu un frein à l'émancipation du monde du travail.

Pour autant, avec lui, à partir de l'ancrage revendicatif du métallo qu'il est et du cheminot que je suis, les convergences sont là, malgré ces divergences qui pour réelles qu'elles soient n'empêchent pas de débattre. Et avec Bernard, au moins on peut causer.

Dans cette fable, les ânes sont les ânes, les hommes sont les hommes. Parfois on pourrait se demander si les hommes  ne raisonnent pas comme des ânes. Ce serait faire peu de cas de la guerre idéologique et, avis de La Canaille, des moyens de ceux qui la mènent comme des abandons de ceux qui ont décidé de ne plus la mener. On retombe dans le débat avec Bernard, un débat, là, sain : il n'est pas vicié par les visées opportunistes. La fable qu'il a mis en ligne montre le champ commun de l'analyse partagée…ensuite reste à débattre de ce qu'on fait du cravaté voire comment on se sert de la cravate. Mais là, c'est un autre débat.

CleR 17-09-2011

 

La crise des ânes
 
Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village. Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait.

Les paysans le trouvaient bien un peu étrange mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie.

Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes. Les jours suivants, il offrit 300 € et ceux qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants. Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait les acheter 500 € dans huit jours et il quitta le village.

Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acheter et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 € l’unité. Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne quatre fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire, tous empruntèrent.

Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes d’affaire s’en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu’au cou, ruinés. Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leur emprunt.

Le cours de l’âne s’effondra. Les animaux furent saisis puis loués à leurs précédents propriétaires par le banquier. Celui-ci pourtant s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune.

Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant. Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches du surendettement.

Voyant sa note en passe d’être dégradée et pris à la gorge par les taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient connu les mêmes infortunes. Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses : moins d’argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale... On repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts. C’était, disait-on, inévitable mais on promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes.

Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des Bermudes, achetée à la sueur de leur front. On les appelle les frères Marchés. Très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des maires sortants. Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois. Et vous, qu’auriez-vous fait à leur place ? Que ferez-vous ?  

Pour nous retrouver tous sur la place du village
Samedi 15 octobre 2011 (Journée internationale des indignés)
 


Faites déjà passer cette histoire à votre voisin...

 

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