A peine arrivé et déjà dans les meubles traditionnels d'une pratique assez courante
sous la Vème République :
Le nouveau secrétaire d'Etat à la fonction publique, Georges Tron, encore un de ces issus de Neuilly (il y est né), membre de la garde rapprochée de Balladur (chargé de mission au Conseil de Paris (1982-1986), puis au cabinet d'Édouard Balladur (ministre de l'Économie, des Finances et des Privatisations) (1986-1988) ; chef de
cabinet d'Édouard Balladur), député Maire de Draveil (25' de
l'Assemblée nationale par la ligne C du RER) continue de louer un appartement HLM de 118 mètres carrés payés 1 200 euros par mois à Paris.
Une biographie qui montre les limites de son opposition "farouche ?" à FA# , et déjà porteur d'une de ces gamelle locative dont la Vème République raffole dans la grande tradition de l'UNR
à l'UMP en passant par le RPR.
Ainsi dit la presse :
PARIS (AFP) - Le nouveau secrétaire d'Etat à la Fonction Publique,
Georges Tron, a affirmé mardi soir louer à Paris "un appartement ILN (immeuble à loyer normal)" pour un
loyer mensuel hors charges de "1401,88 euros", contestant les informations du Canard
Enchaîné.
Dans son édition de mercredi l'hebdomadaire satirique rapporte que le député UMP de l'Essonne entré lundi au gouvernement continue de louer dans le XVe arrondissement un appartement HLM de 118 mètres carrés pour 1.200 euros par mois hors charges, un logement que lui avait attribué la Ville en 1992.
"Il ne s'agit évidemment pas d'un appartement HLM mais d'un appartement ILN (Immeuble à Loyer Normal), ce qui signifie qu'il n'y a aucun système de conventionnement, aucun seuil, ni plafond de loyer à l'entrée dans les lieux", s'est défendu Georges Tron dans un communiqué publié dans la soirée.
"Le loyer principal du dit appartement se monte à 1.401,88 euros et les charges sont d'un montant de 591,63 euros (références loyer février 2010). Cela laisse clairement apparaître un montant loyer plus charges de 1.993,51 euros mensuel", ajoute-t-il.
Précisant que sa famille est locataire du logement depuis octobre 1992 "et y a élu résidence de façon constante depuis", Georges Tron assure que le bailleur, la société Domaxis, "a procédé à des augmentations de loyer de l'ordre de 5% par an ces dernières années, excepté en 2009 où la dite augmentation a atteint un montant de 2%, soit deux fois cependant celui de l'indice de référence".
"L'absence de surloyer en immeuble ILN justifie cette liberté d'augmentation des loyers par le bailleur. Je tiens à disposition la dernière quittance de loyer acquittée en février, réitérant de fait les éléments de réponse que j'avais déjà fournis dans les mêmes termes début 2008", conclut-il.
Georges Tron s'était déjà vu reprocher par des élus locaux en décembre 2007 l'utilisation de ce logement, dont l'existence avait été évoquée par un article du Canard Enchaîné début 2008.
Le gouvernement était alors agité par un scandale immobilier visant Jean-Paul Bolufer, directeur de cabinet de la ministre du Logement, Christine Boutin, finalement contraint à la démission.
© 2010 AFP
Pour les non informés, Domaxis est ce qu'on appelle une SA de HLM.
SA parce que société anonyme pouvant verser des dividendes à ses actionnaires (la sablière à la SNCF par exemple ou AXIMO pour Paris Habitat).
SA HLM indique que son parc est intégré dans l'inventaire du parc social, ce que son site revendique et que l'USH (ex union des HLM) confirme. Il semblerai donc que monsieur Tron maitrise
mal son dossier.
Singularités des SA HLM : elles sont éligibles aux crédits publics pour construire. De plus, elles drainent les fonds du 1% logement (c'est tellement lucratif -les scandales au Medef en sont
l'illustration) que le patronat les porte en tentant jalousement (et avec l'aide de l'état) d'en écarter les organisations syndicales. Pourtant, elles sont peu exigentes inscrites qu'elles sont
dans le cadre d'un "paritarisme" où elles représentent sans pouvoir réel la sueur qui produit le 1% et le Medef qui a la clé du coffre fort qui le gère.
Autre singularité, ces SA ne sont pas contraintes aux mêmes normes pour l'attribution des logements que les OPH (ex offices publics HLM) D'où certaines présences exotiques à caractères politiques
affirmés de personnalités qui fondamentalement ne relèvent pas du logement social.
Les formes de conventionnement permettent à la fois de toucher les subventions et d'avoir des loyers moins encadrés que les HLM classiques et donc très chers pour le locataire moyen. Voila
comment drainer des dividendes aux actionnaires de la S.A..
Les 118M2 du secrétaire d'état à la fonction publique ont donc été financés par des crédits pour le logement
social et les salaires socialisés versés au 1% logement. Qu'il paie un loyer est heureux, c'est le moins qu'on puisse attendre..
Juste un truc, si sa résidence normale est à Paris, comment fait-il pour être maire de Draveil ?
La loi le permet ?
Bonne la loi ?
C'est vrai que l'été, il y a moins de moustiques au parisien port de Grenelle qu'au draveillois port aux cerises.