rassembler contre la peste brune

Quand la peste a ses germes dans nos maisons, il faut désinfecter. 

Solidaire de l'UL de Tourcoing, La Canaille qui ne pourra pas être sur place relaye l'information, d'autant que l'argumentation dévellopée est d'une grande pertinence et demande à être popularisée:

L’UNION LOCALE CGT DE TOURCOING APPELLE A LA MANIFESTATION ANTIFASCISTE DU 8 OCTOBRE A LILLE (15H FACE AU MARCHE COUVERT DE WAZEMMES)

« Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde » Brecht

Donc, les « identitaires », nationalistes et néo-nazis, considérant sans doute que ce moment de l’Histoire est le leur, ont décidé de prendre la rue, et de défiler dans Lille le 8 octobre.

Voilà le résultat de quatre décennies d’instrumentalisation politique : le seuil de tolérance, le bruit et l’odeur, les expulsions, les coups de hache, les quotas, l’identité nationale, les petites phrases racistes, la stigmatisation du musulman, la soupe servie à Le Pen, tout cela a nourri un climat, favorable à l’expression radicale d’un fascisme banalisé.

Quatre décennies, cela correspond au moment de naissance du Front National, et coïncide avec le début de la crise du capitalisme, crise dont nous vivons aujourd’hui le développement spectaculaire. Or, plus les effets de la crise se sont accentués (montée du chômage, paupérisation), plus les causes de la crise se sont approfondies (surexploitation du travail, explosion des profits, financiarisation, crédit), plus les discours racistes de l’extrême-droite se sont banalisés.

Les responsabilités politiques des partis dits républicains qui se sont succédé aux affaires sont écrasantes. Ne s’attaquant jamais aux causes objectives du chômage, de la précarisation et de la misère (qui touchent en premier ligne les immigrés et leurs enfants) – ne s’attaquant donc jamais au patronat, ils ont reporté l’attention sur de faux problèmes, ceux-là mêmes qui font le fond de commerce du FN.

La bête immonde n’est pas un fantasme, c’est un monstre au visage humain dont la prospérité s’explique, comme tout fait historique, par des faits réels, par les rapports de classe, par la lutte des classes. Fondamentalement, le fascisme – quelle que soit la forme qu’il se donne : souriant et « social » ou le crâne rasé – est au service exclusif d’une classe contre une autre.

Quand, dans les années 30, c’est-à-dire pendant une des plus graves crises de l’histoire du capitalisme, le patronat adoptait le mot d’ordre « Plutôt Hitler que les bolcheviks », ceci exprimait avec une rare clarté la nature du fascisme comme de ce qui le soutient. Le ventre fécond, c’est celui d’une société, d’un système fondé sur le profit de quelques-uns au prix de l’exploitation d’une majorité.

Quand les contradictions s’aiguisent, quand, pour sauvegarder le pouvoir et les profits de quelques-uns, l’on enfonce sciemment les travailleurs et leurs familles dans « l’austérité », c’est-à-dire dans la précarité et la misère, quand, pour les mêmes raisons on détruit les services publics, l’emploi et tout ce qui fait lien entre les gens, quand on construit ou tolère la construction d’un bouc émissaire, on sert objectivement la soupe aux fascistes.

L’Union Locale CGT de Tourcoing réaffirme, à l’instar de notre organisation dans son ensemble, son opposition farouche au FN et à ses bras armés identitaires. Elle réaffirme les valeurs internationalistes et foncièrement antiracistes qui sont les siennes. Elle appelle ses syndiqués, et au-delà, toutes celles et ceux qui n’ont pas intérêt au fascisme, c’est-à-dire les classes populaires, à participer à la manifestation antifasciste du 8 octobre. Non, les fachos n’ont pas leur place dans nos rues, et tous ensemble nous les chasserons !