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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Un homme de droite s'en va.

Publié le 10 Janvier 2010 par canaille le rouge in En passant - juste un mot

 

A propos de la mort de Ph Seguin.
 

Un homme est mort, un homme politique donc public. Avec ses choix qui eux sont hors des sentiments d’affections de ses proches, sentiments qui sont du domaine du privé.
 

L’homme public a certes parfois pris des positions originales et courageuses au regard des choix de sa famille politique. Parfois, c’est ce qui permet de les souligner, mais pas toujours. C’est le moins qu’on puisse en dire.
 

Pour autant,  faut-il se joindre à ce concert de louange qui déferle sur son cercueil ? Ce n’est pas lui faire injure que de dire que l’opposant de Maastricht en 1992 n’a pas appelé en 2005  à rejeter le traité qui demandait d’approuver «  le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe ?".Nous sommes loin des principes de souveraineté nationale des gaullistes.
 

L’homme du NON de 92 pouvait, s’il l’avait voulu, fédérer dans sa mouvance politique un engagement, un courage de dire non.
 

A certains moments de choix décisif il s’est effacé, n’a pas démissionné, il s’est même abstenu de descendre dans l’arène.
 

Si dénoncer les dépenses somptuaires de l’Élysée est un geste courageux. Participer à la stigmatisation des grands services publics du pays en ouvrant voir en maintenant ouverte la porte de leur privatisation montre que l’opposition de Philippe Séguin au pouvoir en place a été plutôt réservée.
 

Gaulliste ? Que n’a-t-il parlé fort sur la réintégration à l’OTAN, mutisme par rapport à l’emprise des milieux financiers sur les rouages de l’état, silence sur la « françafrique » et son soutien aux régimes les plus corrompus.
 

Républicain ? Incontestablement. Gaulliste certainement, encore que le traité de l'UE demande de prendre du recul.
 

Donc, un défenseur de l’état ? Oui mais lequel ? Celui qu’il a servit avec ses mandats, ses engagements, ses responsabilités : l’état d’un système capitaliste.
 

On se souviendra de la faconde, de la finesse d’esprit, voir de l’orateur tonnant parfois tonitruant. Ce n’est pas lui faire injure que de dire que tout cela était pour des choix de classe, les siens. Pas les nôtres.
 

Derrière un consensus hypocrite de ses laudateurs, combien de non dit, voir de reniement.
 

Qu’il ait aimé le football ne peut effacer qu’il à participé à la liquidation de la protection sociale.
 

Sa défense des caisses de l’état ne l’a pas conduit à s’opposer au bouclier fiscal.
 

Honnête homme comme on disait au XVIIIème siècle, c’est un homme de droite qui s’en va.
 

Le dire ainsi n’est pas lui faire injure et permet dans le concert de louanges parfois surprenantes de savoir raison garder.

 

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