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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Vous allez le voir, il ne s'agit pas, mais vraiment pas, de voeux de cheminots...sauf la fin du p@pier.

Publié le 26 Décembre 2012 par canaille le rouge in Cheminots et luttes - l'avis duraille

Prémonitoire la pub : même en rose, ça fait tache :


http://www.b-europe.com/~/media/ImagesNew/Treinen/Fyra/ImageCaroussel/StartSalesCampaign/fyra_500x380_FR.ashx

 

 

Quand après la Grande Bretagne le Bénélux nous présente la réalité de la stratégie portée par Pepy, ce Talleyrand prince du ferroviaire qui se singularise par sa capacité à se fondre dans tous les régimes : (extrait d'un article du correspondant du monde du 26/12/2012-lien article complet).


Intéressant au moment où la grande distribution semble inspirer le ferroviaire : le Benélux a donc maintenant ses TGV Aldi, Pepy prépare les siens en lowcost.


"... Le train Benelux est mort de sa belle mort, le 9 décembre. Sacrifié sur l'autel de la vitesse, de la libéralisation et des exigences des cadres pressés. Une sorte de TGV blanc-rouge-turquoise l'a remplacé, doté d'une proue tout en rondeur, comme si elle était dessinée par les studios Disney.

 

Il est exploité par NS Highspeed - une alliance des chemins de fer néerlandais (NS) et KLM - et la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB). Le nouveau venu s'appelle Fyra, ce qui renverrait à des notions de "fierté" et de"confiance", selon ses concepteurs. Vérification faite, Fyra est aussi une charmante localité scandinave où le soleil se lève à 9 h 25 et se couche à 15 h 30 ces jours-ci, ce qui donne d'autant plus froid dans le dos qu'il y fait en moyenne - 10 C°.

 

"Confiance" ? Ce ne fut pas, en tout cas, le sentiment dominant des premiers voyageurs embarqués. Un premier défaut technique fut enregistré le 9 décembre. Le 10, le premier train vers les Pays-Bas démarrait avec trente minutes de retard, ce qui perturbait les suivants. Le même jour, le 7 h 41 d'Amsterdam vers Bruxelles devait être annulé ; le lendemain il stoppait définitivement à Rotterdam. Au total, cinq annulations sont survenues en six jours et 50 % des passagers sont arrivés en retard, selon la chaîne néerlandaise NOS.

 

Jeudi 13 décembre survenait une double avarie qui bloquait des convois et nécessitait l'évacuation de passagers bloqués dans un tunnel de Rotterdam... Littéralement hors d'eux, des voyageurs ont insulté et menacé le personnel des chemins de fer néerlandais. Le syndicat FNV s'est, du coup, fendu d'une lettre indiquant que ses affiliés n'osaient plus se montrer en uniforme. "Fierté" ?

 

Les responsables de la chaîne discompte Aldi sont, eux aussi, sortis de leurs gonds : un groupement d'usagers belges avait rebaptisé le Fyra "train Aldi" pour dénoncer son manque de qualité. "Nous devons notre succès à l'application conséquente d'un principe : prix bas, qualité élevée", a répliqué l'enseigne allemande, "déçue" par de telles allusions. Un député de la gauche radicale a prôné le renvoi des rames en Italie, où les fabrique la société AnsaldoBreda, préférée à Siemens, Bombardier et Alstom, compte tenu de son offre à bas prix (22 millions d'euros par rame, quand même...). Le contrat signé en 2004 devait, en principe, être réalisé trois ans plus tard mais il en aura fallu cinq de plus pour que le Fyra soit enfin inauguré.

 

"Maladie de jeunesse", a décrété le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, contraint de se mêler du dossier d'autant que la Chambre des députés, réunie en session nocturne, exigeait que 95 % des trains Fyra effectuent des parcours sans faute, sous peine de sanctions contre les sociétés qui les exploitent.

 

Une majorité de députés soutient également les autorités de La Haye, qui protestent contre le fait qu'étrangement le train ne s'arrêtera plus dans une ville qui abrite les principales institutions politiques du pays mais aussi la Cour pénale internationale et des organes européens comme Eurojust ou Europol. "C'est inconcevable", dit Peter Smit, l'adjoint au maire chargé des transports. Il réclame une liaison directe avec Bruxelles, quitte à la confier à un deuxième opérateur.

 

Cette espèce de catastrophe industrielle fait d'autant moins sourire les voyageurs belges et néerlandais que la suppression du train Benelux, une mini-révolution à propos de laquelle ils n'ont, bien sûr, pu émettre aucun avis, a entraîné une explosion des prix. "Le billet sera deux fois plus cher", assure Maya Detiège, une députée socialiste d'Anvers. "Faux", objecte la SNCB, qui évoque la possibilité d'un parcours Bruxelles-Amsterdam à 25 euros. C'est exact, nous en avons trouvé sur le site Highspeed.nl, mais seulement pour le petit matin du 25 décembre ou pour des voyages à effectuer dans plusieurs semaines. En moyenne, le prix se situe entre 40 et 70 euros pour un aller simple en 2e classe. On pouvait, auparavant, faire un aller-retour en 1re à un tarif inférieur, sans être contraint, en outre, de faire une préréservation.

 

La "concurrence dans l'intérêt du voyageur" promise par la libéralisation européenne se résume, dans ce cas exemplaire, à choisir entre un train rapide qui tombe en panne et le Thalys, bien plus coûteux encore. Il est vrai, comme le rappelle Herman Welter, journaliste spécialisé dans les transports, que "le Fyra n'a pas été créé pour servir l'intérêt du voyageur mais pour créer du profit".

stroobants@lemonde.fr

 

Pour les canaillophiles qui l'auraient oubliée, analogie avec le diplomate européiste d'alors au manette lors du congrès de vienne de 1815, Guillaume III d'aujourd'hui est à l'origine de la création de l'alliance européenne des opérateurs ferroviaires de grande vitesse Railteam (vous savez la petite annonce obligatoire qui bassine les controleurs, rase les voyageurs et excite La Canaille dès qu'il l'entend).

 

A Talleyrand les coursives de la diplomatie secrète et des coups tordus, à Pepy les chemins de traverses des privatisations pour ballaster les coffres forts des nouveaux opérateurs (tous de vieux groupes financiaro-industriels refuges des anciennes compagnies du 19ème siècle) des rentes qui leur sont offertes sur un plateau.

 

Mes chers camarades actifs et retraités (et vous aussi usagers de ce qui doit redevenir un Service Public),meilleurs voeux de luttes pour 2013, préparons donc les braseros... il va certainement y en avoir besoin.

 

http://www.npa2009.org/sites/default/files/images/14726_image.preview.jpg

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