Cet article est reposté depuis Le blog de Roger Colombier.
2014, une année de vache maigre pour les 15 millions de retraités de notre pays. Pour la première fois depuis 1990, leur pouvoir d'achat va non pas stagner, mais reculer.
Déjà, le gouvernement socialo-écologiste avait reporté au 1er octobre, au lieu du 1er avril, la revalorisation des pensions de base dans le cadre de sa réforme antisociale des retraites. Mais ce n’est pas tout. Les pensions complémentaires, versées aux retraités du secteur privé, vont elles aussi stagner cette année. La revalorisation sera nulle au 1er avril 2014. En cause, les "partenaires sociaux", que sont le patronat, FO, la CFDT et la CFTC, s'étaient entendus comme larrons en foire, il y a juste un an: revalorisation des pensions complémentaires de 1 point de moins que l'inflation en 2014 et 2015. Et comme l'inflation n'est rien, enfin comme le prétend l'Elysée...
« C’est un effort qui est demandé aux retraités pour renflouer les régimes, mais il reste mesuré grâce à cette clause plancher », avait estimé Jean-Louis Deroussen,administrateur CFTC de l’Agirc-Arrco. « La première conséquence de ce gel des pensions sera une nouvelle dégradation des conditions de vie des retraités », avait au contraire dénoncé la CGT, qui n’avait pas signé l’accord. Les faits lui donnent raison.
D'où le communiqué de la CGT:
De combien progresseront les retraites de base le 1er octobre ? Il est encore tôt pour le dire, car le calcul sera fait à partir de la prévision actualisée d’inflation pour 2014, que Bercy dévoilera fin septembre. Mais il est certain que la revalorisation sera très faible, car elle sera amputée, comme pour les pensions Agirc-Arrco, de la correction de l’inflation pour 2013, qui s’est avérée beaucoup moins forte que prévu (de 1,01 point). Pour les retraités, 2014 sera donc une année blanche, ou presque, pour la revalorisation de leurs pensions.
Les conseils d’administration de l’ARRCO et de l’AGIRC, qui se tiendront respectivement les 11 et 13 mars, auront à décider de l’évolution en particulier de la valeur de service des points ARRCO et AGIRC, donc des pensions, pour 2014.
Au motif de l’application de l’accord de mars 2013, que la CGT n’avait pas signé, il serait question de geler les pensions, au moins pour 2014. Autrement dit, il n’y aurait aucune revalorisation.
Cela entrainerait une nouvelle baisse de pouvoir d’achat pour les retraités.
Cela viendrait s’ajouter aux dispositions de la loi de janvier 2014 qui reportent au 1er octobre la revalorisation des pensions servies par les régimes de base ainsi que par ceux de la Fonction publique et par les régimes spéciaux.
Rappelons que l’ensemble de ces dispositions sont ardemment défendues par la partie patronale au motif des difficultés financières des régimes. Dans le même temps, les entreprises perçoivent 200 milliards d’euros de la part de l’Etat, plus de vingt fois le déficit annuel de l’ensemble des régimes de retraite, soi-disant pour favoriser l’emploi…
La première conséquence de ce gel des pensions serait une nouvelle dégradation des conditions de vie de millions de retraités avec notamment une baisse de leur consommation, donc un renforcement de la spirale récessive.
La seconde conséquence concerne les futurs retraités, donc les actifs d’aujourd’hui. En effet, toute stagnation de la valeur de service du point ne se rattrape jamais. Un ou plusieurs points de revalorisation en moins pour les retraites d’aujourd’hui, c’est un ou plusieurs points en moins pour les retraites de demain.
A l’occasion des Conseil d’administration de l’ARRCO et de l’AGIRC des 11et 13 mars, les délégations CGT et UGICT-CGT exprimeront leur opposition au gel des pensions et la nécessité, a contrario, de revaloriser la valeur de service du point sur la base de l’évolution du salaire moyen.
Montreuil, le 10 mars 2014