Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

La marche à bottes martelées, le tango des anti-ruptures, la valse des illusions et les pas de deux des "focu" ;

Publié le 27 Juin 2016 par Canaille Lerouge

le bal d'une non invincible armada.

La marche à bottes martelées, le tango des anti-ruptures, la valse des illusions et les pas de deux des "focu" ;

 

Tandis que le rouleau compresseur médiatique fait des aller-retours pour formater l'opinion à l'idée que les Britanniques seraient des brutes alcoolisées racistes bas de de plafond puisqu'ils rejettent l'avenir lumineux du chômage, de la casse sociale et de la concurrence entre les peuples, plus au sud en Espagne, la droite franquiste eurocrate se renforce. La social-démocratie officielle européiste reste deuxième force politique du pays, ceux qui rêvaient de lui passer devant mais tout autant inscrits dans la logique du cadre de l'UE ne parvenant pas – et pour cause—à montrer suffisamment de différence.

On ne fait pas de rupture avec le capital sans s'affronter clairement avec le capital.

En Grande Bretagne les travaillistes comme les conservateurs tenaient à marquer leur ancrage à la fédération occidentale du capitalisme ultralibéral (acronyme : FOCU et oui, ils le sont !).

Le gang des chapeaux melons ne perd pas de temps : le Out of Europa obtenu, urgence de retricoter la Grande Bretagne au point de Jersey.

C'est maintenant le plan B de la City.

Après une campagne médiatiquement focalisée sur les soi-disant plaies de l’immigration, en alimentant un ressentiment populiste et nationaliste, les partisans de la sortie de l’UE tente de faire fi de ce qui vient d'exploser en pleine figure à la nomenklatura Thatchero-londonienne que nous retrouvons dans tous les pays de l'UE : la différence profonde qui existe entre un électorat populaire qui n'en peut plus des cures d'austérité et une élite politique et économique qui se gave de profits et privilèges, ceux que Canaille le Rouge nomme ici les hors-sols.

L'abandon du si faible contenu social de la campagne du "exit" dès le lendemain du vote par les partis d'extrême droite montre qu'au sein de l'establishment, tant les battus que les gagnants partagent ces mêmes objectifs à partir de leur valeurs communes dont le seul projet reste de transformer le Royaume-Uni (en fait la place financière de Londres avec ou sans le partenariat de celle montante de Dublin) en paradis fiscal offshore entièrement tourné vers la finance et le business, avec ou sans aucune des «contraintes» imposées par Bruxelles (celle de la flexibilité à outrance du travail n'étant vraiment pas pour eux la plus contraignante).

Une situation insulaire qui ne doit pas faire écran aux analogies continentales. Les réactions n'ont qu'un mot d'ordre : tous unis autour du capital, vaisseau amiral de la flotte ultra-libérale.

En Espagne comme en Italie, ou en France, tout ce qui survit des ex-partis communistes emportés par le ressac d'un eurocommunisme continuant à produire ses toxines, pour rester à bord d'un navire d'une armada de plus en plus honnie, n'en finit plus de servir de force d'appoint électorale et de partenaire d'un mauvais jeu à la social-démocratie. Le débat autour des "primaires" à gauche ou pas étant inscrit dans la pratique institutionelle composante de ce paysage.

Plutôt que de laisser l'extrême droite faire ses vendanges et remplir ses barriques pour concocter un vin mauvais, il serait temps pour ceux qui se revendiquent progressistes, anticapitalistes, de revenir sur le fond et de réfléchir.

Revenons à l'Espagne : dès la mort du Franco, une stratégie est engagée à l'identique des autres pays s'alignant sur le modèle anglo-saxon pour tendre à une bipolarisation de type "travaillistes conservateurs". Cela passait d'abord par la liquidation du PCE qui comme en Italie s'inscrivait dans le ventre mou d'un capitalisme déjà en crise. Cela au nom de ce pragmatisme qui est la forme accomplie de l'idéologie du renoncement comme l'équité est celle de l'acceptation des inégalités. L'avenir ne pouvait passer que par Bruxelles et sa commission en refusant de voir la réalité de la reconfiguration impérialiste du capitalisme occidental à la fois comme gardien du mirador africain et moyen oriental et comme kapo des peuples européens en recherche d'émancipation.

A cela, en France notre peuple a dit non en 2005 (PS et droite ont fait étalage de leur forfaiture et ne sont pas les mieux placés pour porter appréciation de la situation chez Plantagenet city). 2005 fut le chant du cygne du P"c"F qui depuis, à bride abat'Hue, c'est précipité pour rejoindre les euro-serviles, parties basses de la cohorte de ceux qui n'atteindront jamais malgré leurs efforts le statut d'eurocrates n'ayant pas les quartiers de noblesse suffisant pour y accéder.Le capital sait se protéger et remercier ses obligés.

Dans une interview à Mediapart, Stathis Kouvelakis, enseignant en philosophie politique au King's College de Londres, ancien membre du comité central de Syriza, actuel membre d’Unité populaire, déclare entre autres : " Certes, ce rejet légitime de l’UE risque d’être confisqué par des forces de droite et xénophobes, comme la campagne britannique l’a montré. Mais, pour moi, il peut aussi s’agir d’une opportunité pour des forces progressistes en lutte contre l’Europe néolibérale et autoritaire, c’est-à-dire l’UE telle qu’elle existe. Je pense que des forces antilibérales de gauche peuvent plus facilement s’exprimer dans d’autres pays qu’en Grande-Bretagne, où il est vrai que le « Lexit » (contraction de Left et Exit -ndlr) a été très peu audible, et a révélé une fracture entre la direction des principales forces de gauche, politiques et syndicales, et la base populaire et ouvrière, qui a dans sa grande majorité rejeté l’UE."

En Espagne, Podemos allié aux eurocommunistes d'IU a récolté moins de voix, dimanche 26 juin, qu’en solo aux législatives de l’an dernier. C’est une claque pour Podemos et son premier responsable qui s’imaginait déjà chef de l’exécutif. Franquistes et socio-démocrates s'en réjouissent bruyamment. Cela ne masque pas la colère sociale qui monte en Espagne.

Ce constat ne vaut pas que pour l'Espagne. C'est une confirmation que tenter de battre la SD sur son terrain ne fait que la renforcer.

La responsabilité de ceux qui en s'inscrivant dans la logique d'une UE "à réformer" et laissant ainsi l'idée noble de souveraineté être récupérée par la pollution chauvine du nationalisme d'extrême droite se confirme à chaque rendez-vous électoral.

Le rejet de classe des "non" qui se confirme à chaque scrutin alarme les droites (toutes) aux affaires. Pour pouvoir les cantonner et les réduire, grâce à l'extrême droite qui joue les rabatteurs, leur première urgence est de faire aboyer de concert les chiens de garde et de leur trouver des rabatteurs idéologiques. Depuis le vote britannique, c'est un florilège.

Ne pas s'en prendre frontalement au socle de ce qui produit la situation subie par les peuples, l'UE, en prétendant la réformer même en profondeur en ne reconstruisant pas d'abord sur l'expression qui se confirme de l'exigence de la souveraineté populaire entretient le rapport de force favorable à la réaction. La déclaration du Parti Communiste de Grande Bretagne est pour cela d'une grande clarté.

Il y a lien entre ce qui se passe en Grande Bretagne en Espagne en Italie, en France.

La recomposition politique se poursuit pour grâce à de faux eurocrates bruns ne laisser en place que les eurocrates bleus face au eurocrates roses en présentant toutes exigences de souveraineté comme la résurgence du chauvinisme, en se servant de cette extrême droite savamment extirpée des poubelles par ceux qui la valorisent, au besoin servie voire annexée selon les pays, pour contenir de gré ou de force les exigences de s'affranchir de la loi d'airain du marché comme horizon unique.

A la question " Une refondation démocratique de l’Europe, que beaucoup appellent de leurs vœux au lendemain du Brexit, vous semble-t-elle encore possible ?" Stathis Kouvalékis dans le même interview précise :

"De plus en plus de forces de gauche comprennent que l’UE n’est pas réformable dans un sens progressiste, avec un fonctionnement plus démocratique, parce qu’elle est conçue, dans son architecture intrinsèque, pour ne pas être réformable (souligné par Canaille le Rouge). Tout est verrouillé et, pour enseigner dans un département d’études européennes, je peux vous assurer que mes collègues spécialistes le savent. L’UE n’a pas été conçue pour fonctionner avec les règles de la démocratie parlementaire, (souligné par Canaille le Rouge) dont on craint toujours la tentation « populiste ».

Le vote britannique est donc une occasion à saisir pour toutes celles et ceux qui réfléchissent à un plan B, et sont conscients que de véritables alternatives impliquent une rupture avec l’UE (souligné par Canaille le Rouge). sur ce qui suit, Canaille le Rouge ne suivra pas St. Kouvalekis : "Que ce soit Jean-Luc Mélenchon en France, Oskar Lafontaine et Sahra Wagenknecht en Allemagne, l’aile gauche de Podemos ou ceux qui ont quitté Syriza l’an dernier" pris en block et autour de personnage providentiel, comme outil efficace) mais La Canaille partage cette idée : "toutes ces forces anti-libérales et progressistes doivent se saisir de ce moment, si elles ne veulent pas être gravement punies par une droite nationaliste et xénophobe qui capterait la colère populaire."

Ce n'est pas en pointant du doigt les déclarés méchants (ils le sont) qu'on les marginalise et isole d'un peuple trompé mais en démontrant pourquoi leur solution derrière un vocable commercialement séduisant de leur nauséeux marketing politique est aussi négatif que ce qui est en cours et dangereux pour les libertés et en dénonçant d'un même pas ceux qui leur servent la soupe ou s'en servent pour se garder leurs privilèges au sein d'institutions pensées comme outils d'asservissement des peuples et de négation de leur souveraineté.

 

Commenter cet article
M
Pour répondre, si l'envie en est, à la question " Une refondation démocratique de l’Europe, que beaucoup appellent de leurs vœux au lendemain du Brexit, vous semble-t-elle encore possible ?" , il vaut mieux ne pas perdre la mémoire après tout récente, et comparer les déclarations notamment de NOS politiques, en matière de modifications (subitement) nécessaires de l'UE (pour, bien sûr, la garder, la précieuse chose), avec la DECLARATION DE LAEKEN, 15/12/2001. En voici le lien : http://www.cvce.eu/obj/declaration_de_laeken_sur_l_avenir_de_l_union_europeenne_15_decembre_2001-fr-a76801d5-4bf0-4483-9000-e6df94b07a55.html<br /> <br /> Régalez-vous......, 15 ans après, en faisant un petit jeu des ressemblances (pourquoi je ne propose pas le jeu des différences ? Parce qu'honnêtement, je n'en ai pas trouvé...)