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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Répression et moment d'intelligence

Publié le 19 Juin 2016 par Canaille Lerouge

Axel Kahn monte une barricade d'intelligence

devant les soudards de la solférinocratie.

Répression et moment d'intelligence

Que vaut un détachement de Cazeneuve, un escadron de Valls, une brigade de Hollande, un super tanker de Cambadelis devant le piéton citoyen Axel Khan ? 

Quand David à mains nues dit son fait aux Goliath, frondeurs compris vu le vote de ce jour au PS.

Un moment d'intelligence et d'humanité.

Axel Kahn

Hier, à 09:27 · Marseille, Provence-Alpes-Cote d'Azur · 

 

MANIFESTANTS, POLICE ET VIOLENCE. 
J'ai hier fait part des renseignements obtenus sur les dégradations de la façade du bâtiment mères-enfants de l'hôpital Necker. Ils sont corroborés de toute part, ce sont les faits réels. 
De retour de Marseille où je recevais dans son grade de Chevalier de la Légion d'Honneur une vraie femme bien, je prends connaissance de la polémique à propos des bagarres contre les policiers auxquelles des manifestants syndiqués à la CGT ont pris part. Dans tous les cas des photos et vidéo que j'ai vues - échantillons non exhaustifs - il s'agissait de faits "au contact", sans doute à l'occasion de charges opérées par les forces de l'ordre pour scinder le cortège. J'étais toute la journée du 14 juin à Lille, et non dans les rues de Paris. Je n´évoquerai que mes souvenirs anciens de manifestant maint fois confronté aux charges des policiers.

Les défilés contre l'OAS étaient en particulier interdits en 1961 et 1962. Jeune militant, j'ai participé à la mise en place de plusieurs d'entre eux auxquels j'ai ensuite pris part, dont celui durant laquelle neuf personnes périrent en février 1962. La répression était forte et brutale. Au début, les manifestants s'enfuyaient tous, assommés par les bidules des policiers, longs gourdins en bois, lorsque, lents ou gênés par la foule devant eux, ils étaient rattrapés. Les blessures étaient souvent sévères.

Puis, au bout de deux expériences de ce type, nous prîmes l'habitude de résister, munis de couvercles de poubelles, d'instruments contondants récupérés ça ou là, jetant des pavés ou autres projectiles : cela était bien moins dangereux que la fuite car les policiers ne veulent pas se battre mais disperser et réprimer. Devant une résistance, ils ralentissent, battent pour un temps en retraite, ce qui permet aux manifestants de se mettre à l'abris en disposant d'un temps d'avance. En bref, quand des escouades de sécurité chargent une foule, la meilleure manière pour celle-ci de ne pas y laisser trop de plumes est que certains, au moins, ébauchent une résistance pour casser l'élan de l'assaut. Les morts de Charonne n'avaient pas résisté, ils s'étaient enfuis, bloqués par les grilles fermées de la bouche de métro. À partir du moment où les forces de l'ordre ont reçu l'ordre le quatorze juin de "scinder" le cortège des manifestants par la force, il va de soi que les plus expérimentés des manifestants ont dû se souvenir de cette leçon.

Derniers commentaires. La brutalité des attaques gouvernementales contre la contestation syndicale, sa criminalisation, aujourd'hui ne le cède en rien à celle de Roger Frey en 1962. Certaines personnes que je n'ai pas même pris la peine de gommer de mes contacts (alors que depuis hier deux cents nouvelles demandes s'ajoutent aux six cents en attente pour y entrer) tiennent sur leurs murs des propos que je juge ABJECTS, certains demandant même l'interdiction d'un grand syndicat national, relayant la plus éhontée des propagandes mensongères et partisanes, la mise en prison - pourquoi pas en camps ! - de ses dirigeants, l'interdiction des manifestations, etc. Penser que certains d'entre eux sont encore membres du Parti socialiste, ou bien se disent de la gauche moderne que le gouvernement incarne, selon eux, dit plus que tout long discours la fracture totale et irrémédiable des forces qui contribuèrent au succès de François Hollande en 2012 et explique les causes de son échec cuisant et inéluctable en 2017.

Axel Kahn, dans le TGV entre Marseille et Paris, le 17 juin 2016

 

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