Et surtout,
"d'la faute à qui ?"
Une folie sous forme de maelström de feu pilonne de toute part la Syrie avec un peuple sous des bombes larguées par ceux qui prétendent tous le secourir.
Cela fera bientôt 90 ans que Damas essuie les projectiles et agressions impérialistes avec toujours des commentateurs qui justifient l'injustifiable ou l'explique par le rempart-indispensable-à-un-péril passé du rouge bolchévik au vert islamiste au mépris de toute réalité historico-politique.
Pour les uns, le sauveur sera l’OTAN face à un dictateur soutenu par les Russes, pour les autres se sera un régime aidé des Russes éliminant un islamo terrorisme soutenu et armé par l'OTAN et ses voltigeurs régionaux.
Le seul fait établi, c'est la présence du théofascisme en Syrie et d'un pouvoir marqué du sceau de l'autoritarisme qui s'oppose à ce théofascisme à Damas. Mais qui gravite autour ?
Les partisans d'un camp ou de l'autre s'invectivant et se renvoyant la responsabilité pendant que bombes et bombardiers, rockets et artilleries ne choisissent pas sur quel civil homme, femme et enfant ils vont répandre la mort.
S'il n'est pas du pouvoir de Canaille le Rouge de faire cesser les choses, il s'arroge le droit de rappeler quelques faits qui devraient ramener tous ceux qui s'engagent derrière l'un ou l'autre camp à un peu plus de discernement si ce n'est de raison.
D'abord préciser qu'au même moment et fruit de la même guerre, les armes françaises vendues à l'Arabie Saoudite dans le plus grand silence médiatique font de la capitale du Yémen un ALEP et Mossoul réunis, la France depuis Djibouti surveillant l'efficacité sur les populations civiles d'une puissance de feu arrivant en noria, Hollande tournant la manivelle pour aller jeter la mort sur les Yéménites.
Ensuite, au risque de se faire quelques ennemis supplémentaires dans les deux camps, il ne s'agit pas de la lutte des " démocrates " contre les " libertadors " mais bien de l'affrontement de deux impérialismes nouant et recomposant des alliances sur le dos des peuples pour s'assurer dominations stratégiques et économiques sur une région des plus riches en énergie fossile à piller, débat totalement hors de propos pour les chartes 20,21,22 et suivantes, comme pour les verts rongés aux vers de toutes catégories.
Le régime syrien n'est pas devenu brutalement antidémocratique. Il l'était déjà quand la France La Grande-Bretagne et les USA invitaient Assad à leur table alors que celui-ci liquidait les démocrates dont les communistes syriens, quand ils se taisaient et applaudissaient derrière les rideaux.
Assad, invité de tous les pince-fesses diplomatiques disposait de son rond de serviette à la table de ses aujourd'hui contempteurs est devenu infréquentable quand il a refusé la traversée de son territoire aux gazoducs des compagnies pétrolières et gazières occidentales. Le département d'état des USA (déclaration d'H Clinton) reconnaissant qu'ils avaient alors investi dans Al-Qaïda pour reverser l'obstacle sous les applaudissements du gouvernement Fillon, Ayrault puis Valls et les propos ignominieux de Fabius. Poutine négociant son soutien à Assad en contrepartie de voir le même gazoduc passer sous maîtrise de Gazprom ou ses équivalents oligarchiques.
En France, dans certains espaces se voulant progressistes, la lecture des événements est tout autant biaisée par une vision quasi-nostalgique de l'armée russe identifiée toujours comme l'Armée rouge par certains qui n'ont pas compris ou refusent de voir qu'il y aura exactement 25 ans le 26 décembre le capital gagnait la partie contre l'espoir trahi d'un socialisme qui se voulait fraternel avec tous les peuples.
Poutine n'est pas le fils de Joukov ou de Boudienny mais bien celui de Béria ou(et) de Stolypine .
Si c'est bien l'ex Armée Rouge qui frapperait un fascisme – bien réel d'EI ou Al-Qaïda et équivalent, ce qui est la réalité du théofascisme – celle-ci a été re formatée pour être l'outil d'un pouvoir oligarchique ultra droitier tenant les rennes de la Russie ; les contacts officiels entre le Kremlin et le f-haine à partir de valeurs partagées en étant l'indicateur le plus fort.
Décider d'appuyer la Russie parce qu'elle combattrait l'OTAN alimente le rideau de fumée cachant la nature impérialiste des forces en présence, un raisonnement politique de la même profondeur que d'aller soutenir Juppé pour chasser Sarzkozy, voter Montebourg pour casser valls. Une vision qui revient à tourner le dos à toute analyse de classe de la réalité de l'impérialisme tant en politique intérieure qu'au plan international.
Le seul argument de droit qui reste pour sortir de l'impasse est celui du droit international de ses conventions et chartes qui, que cela plaise ou non, doivent s'appliquer à tous sauf disparition voulue de l'ONU et retour officiel de la politique de la canonnière.
Assad est légitime en droit au même titre que le monarque répressif du Maroc ou le président tueur des Philippines les despotes d'Arabie et annexes que nos croisés de l'indignation sélective n'appellent pas à destituer.
Il appartient aux Syriens de décider de leur sort et de leur régime hors de toute agression et intervention extérieure avec, sans, ou contre Assad.
La responsabilité première de l'OTAN de la Turquie et ses théofascistes qui prêchent à l'ombre de l'OTAN la croisade contre l'Iran, les monarchies du golfe persiques, aucun d'eux qui ne puissent excuser les tapis de bombes sur les populations civiles. Mais ne faire porter la responsabilité des morts d'Alep (en parlant ni de Mossoul ni de Sanaa) qu'à un des côtés de ce qui n'est pas une barricade, mais une des factions de l'impérialisme aux prises avec une autre, confine à une hypocrisie d'une profondeur insondable..