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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Comment construire une riposte efficace ?

Publié le 12 Juillet 2017 par Canaille Lerouge

La riposte peut-elle être politique ? 

Elle doit l'être.

Peut-elle n'être que politique ?

Elle ne peut en l'être 

et pour plusieurs raisons.

 

Comment construire une riposte efficace ?

Il ne s'agit pas ici de faire des procès d'intention mais de partir d'un constat simple.

Ceux qui sont au pouvoir ont décidé de faire une sorte de putsch législatif et de passer en force pour laminer un siècle d'avancées sociales en attendant de s'attaquer au sociétal lié au social qui pourrait faire caillou dans la chaussure à talon de fer.

Devant cette violence la méthode protestataire parlementariste outre qu'il faudrait pour qu'elle existe qu'elle puisse peser et ne pas être seulement une tribune -prêche d'orateurs, qu'elle dispose dans l'hémicycle et surtout dans le pays d'un rapport de force lui permettant de peser et surtout d'un projet alternatif qui porte la rupture indispensable.

L'infusion à l'eau tiède du projet du P"c"F depuis qu'il a décidé que le marché était un horizon indépassable et donc que le capitalisme ne souffrira que de s'inscrire dans des pôles plus ou moins publics (ce qu'il ne voudra jamais accepter) ferme la porte de ce côté-là.

Le contenu du programme proposé par JL Mélenchon et sa FI est-il capable de suppléer l'effondrement du montage P"c"F ? Au delà du "dégagisme" version "gôche" qui dans l'air du temps traduit l'exaspération légitime mais, coté progressiste, limitée en score, il s'agit de regarder le contenu pour ne pas s'enferrer dans des querelles d'ego et de places pour état-major. 

Première donnée à ne pas perdre de vue pour tracer un cap : pour la première fois plus de 60% du corps électoral a manifesté son opposition ou refus à tous le spectre politique en ne se rendant pas dans les bureaux de vote ou en votant blanc ou nul.

Examiner les causes de cette désaffectation ne conduit pas à constater un rejet de la politique mais un rejet du cadre dans lequel elle est conditionnée. Le score affligeant du P"c"F, les guillemets expliquant le score, comme celui de la FI qui se voyait raflant la mise, simultanément à la chute en voix du f-haine montre un choix construit, ayant  une cohérence : "On ne veut plus ou pas de vous et rien ne répond à nos attentes"

 

Seconde donnée, les 2/3 du monde du travail en situation de pouvoir voter ne l'a pas fait ce qui traduit à la fois le rejet des instances politiques en place ou voulant prendre place, les limites du "dégagisme" comme solution à cette crise.

La grande masse de ceux qui produisent les richesses et en sont spoliés par ceux des décideurs qui viennent de reprendre la main aux spoliateurs décideurs d'hier refuse de les cautionner mais ne dispose plus d'outil politique pour se défendre.

Cela démontre en creux la responsabilité et l'échec de ceux qui ne proposent comme issue qu'une alternance interne au système ou des projets élaborés en dehors de ceux à qui ils sont présentés comme programme à soutenir.

La seule nouveauté potentielle aurait pu être le programme soumis au électeurs par les amis de JL Mélenchon.

A Partir d'une lecture sérieuse de ce projet , dans tous les espaces où le pouvoir avance à coup de sabre, on note une réponse qui partant du refus de la politique de la réaction au pouvoir avance des positions qui ne remettent pas en cause les sources de la crise : l'exploitation du travail par le capital.

Ce n'est pas faire injure que de dire que les solutions proposées y compris sur le long terme ne reposent que sur une réorganisation fiscale assurant une autre redistribution, pouvant paraître sympathique mais qui en ne s'en tenant sur le fond qu'à cela, laisse les leviers économiques la propriété privée des moyens de productions et d'échange dans les mains de ceux qui exercent le pouvoir.

De plus la fiscalisation à outrance d'espaces qui ne le sont pas conduit à une aggravation de la situation des salariés, à l'image du financement de la sécu par la CSG qui supprime la cotisation pour la remplacer par l'impôt principale revendication patronale

Mener un pays et son organisation sociale et économique qu'à partir de la loi de finance conduit outre à laisser à découvert le terrain pour un  retour en force du capital, ôte aux citoyens salariés tout droits d'intervention direct par une délégation de pouvoir aux parlement ou et à des élus alors que la seule construction féconde est d'arracher les levier du pouvoir à ces instance pour qu'ils soient entre les mains de ceux qui produisent les richesse et qui constituent les 95% des actifs du pays.

Clairement et le résultat des élections le confirme, la grande victoire de la droite est d'avoir exclus du champ politique  le point de vue du travail.

A ce moment du débat, vu la gravité des attaques portées et l'urgence de la riposte indispensable, le monde du travail ne peut attendre que la flottille parlementaire si réduite et si mal assurée sur le contenu de ses propositions parvienne à convaincre.

Heureusement, il lui reste ce qu'il sait faire pour exprimer sa colère sa détermination et obtenir satisfaction. ce qu'il a construit historiquement face à la rente au capital la repression et l'exploitation : l'action revendicative à partir de là où se crée la richesse, le lieu de travail.

En n'oubliant jamais qu'il ne s'agit pas d'une position de replis mais bien d'un des espaces fondateur de la riposte global et que ce mouvement par son action est  un des pivots historiques de la construction progressiste de notre pays y compris ouvrant vers une novation politique pour faire entendre et gagner ce point de vue du travail, cela dans des formes qui restent à inventer.

Ne voir d'issue que dans la réalité parlementaire actuelle, berceau d'une antidémocratique délégation de pouvoir au point de vouloir prendre la tête d'une contestation sociale en construction hors de ce champ parlementaire pour l'y ramener est révélateur d'une conception étriquée, caporalisée et pour tout dire dogmatique de la vie politique et sociale de notre pays. Il ne faudra pas s'étonner de voir les plus lucides combattre ce traquenard. Canaille le Rouge en sera.

Ensuite que dans le mouvement social, dans le syndicalisme de classe - celui qui refuse de se médèfiser ou de se mettre en marche au son du macron - il y ait débat sur les stratégies et pratiques à adopter, quoi de plus normal compte tenu du séisme social en cours, l'urgence d'y faire efficacement barrage, et de la faillite de ceux qui se parfumaient de nous porter l'Issue sur leur plateau ?

Débat, oui, nécessaire. Mais que n'y participe que ceux qui y sont légitimes : les salariés et d'abord les syndiqués. La lutte de classe ce n'est pas une finale "OM-PSG" ou le prix du Président de la république à Auteuil. Un rendez-vous où on engueule l'équipe, le cheval et son jockey ou l'arbitre et en jouant les juges en se tapant sa "kro embuée et ses popcorns ou pizza depuis les tribunes ou devant sa télé.

Rappelons au donneurs de leçons ou (et) conseillers techniques d'après match ou courses, se voyant sélectionneur, qu'il y a chaque jours des femmes et des hommes meurtries, des gens jetés dans la misère, certains assassinés par les choix politiques dont ont débat ici. Ces victimes le sont aussi par les choix antérieurs de nos donneurs de leçon qui furent tous en responsabilités et alors n'ont rien fait. Que quasiment tous soient rejetés aujourd'hui pour cause de leur incurie ou stérilité politique devrait les conduire à plus de modestie.

Dès lors, la moindre des choses quand on ne sait rien ce cette réalité là, on commence par se taire, écouter et apprendre et surtout ne pas se mêler de ce qui ne vous regarde pas.

Le syndicalisme n'appartient qu'aux syndiqués et à ceux qui y ont leur place : les salariés, ceux qui vont l'être, qui voudraient bien l'être, ou l'ont été.

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