♫ En janvier ..de quoi rêves-tu ♫

L'histoire, comme la sociologie

est un sport de combat. 

Janvier, période des vœux, mais aussi moment de caler des rendez-vous sur l'agenda.
Ceux-ci s'emplissent et se font de plus en plus fébriles dès qu'on invoque le cinquantenaire de mai 68.

C'est un moment décisif de l'histoire politique et sociale du 20e siècle. Il mérite évidemment qu' on y consacre du temps, qu'on en fasse connaître le déroulement, ses formes originales, ses acquis et prolongement.

Utile aussi d'en faire la genèse. 

Mai 68 n'apparaît pas soudainement comme un OVNI au-dessus de l'université de Nanterre dans un ciel serein bercé au lait des " trente glorieuses ". 

Il s'agit d'une accélération brutale d'une confrontation qui montait en France comme plus largement dans le monde dans un moment où l'alternative au capital n'était pas envisagée autrement que par le prisme d'un modèle, lequel donnait déjà ses premiers signe d'essoufflement au plan économique et signait ses insupportables dérapages au plan des droits démocratiques. 

La crise tchécoslovaque les mettra en évidence, l'intervention militaire du pacte de Varsovie sera pain béni pour les forces de la réaction.

Pour comprendre 1968, Il faut remonter encore plus loin, bien avant cette accélération des luttes sociales qui voient déjà 2,5 millions de jours de grèves recensées en 1966 puis 4,5 millions en 97 avant d'aboutir aux plusieurs millions de grévistes des mois de mai-juin 68.

Canaille le Rouge y reviendra tout au long de l'année, mais il paraît indispensable de remonter bien plus haut dans le temps jusqu'à ce 27 mai 1943 et la première réunion du Conseil National de la Résistance.

Quels liens avec ce qui 25 ans plus tard va paralyser la France ?

Le 27 mai 43, au grand dépit de la réaction et du Capital compromis dans la collaboration au point de participer activement à la répression aux persécutions, la classe ouvrière au sein de la Résistance intérieure est de plein droit reconnues es qualité comme axe de reconstruction du pacte républicain. 

Ce n'est pas un hasard si parmi les membres du CNR, au-delà du mandat dont ils disposent, plus de la moitié de ses membres sont syndiqués dans une CGT réunifiée et donnera le contenu social en accord avec le discours de De Gaulle lors de la mise en Place du CFLN à Alger en novembre 43 (6 mois après la création du Conseil National de la Résistance). 

Ce socle social traduit dans les ordonnances de la Libération va concrétiser ces droits et avancées sociales dont la sécu, les retraites, les nationalisations, un plan pour l'éducation qui sera au cœur des débat de 68 dans le monde universitaire : le plan Langevin Wallon. 

Après les répressions des mineurs et des cheminots des années 50, les guerres, coloniales, la faillite de la SFIO (déjà ou encore) qui ramènera De Gaulle au pouvoir avec dans ses fontes les embusqués de la collaboration et de l'OAS absouts, à l'image d'un Papon, la colère sociale qui monte va s'accumuler et exploser , la répression policière au Quartier Latin va être le détonateur.

Oui, mai 68 a des racines. Ne pas les montrer, pour certains déployer des efforts pour les masquer, permet à la bourgeoisie de réécrire l'histoire pour faire mousser ses Cohn Bendit.

L'histoire, comme la sociologie est un sport de combat. 

...à suivre