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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

SNCF ; de quoi Spinetta est-il le nom ?

Publié le 16 Février 2018 par Canaille le Rouge in Cheminots et luttes - l'avis duraille, SNCF, capital, talon de fer, lutte de classe

 

ou quand un capitaine fracasse

sur ordre de ses généraux

 

SNCF ; de quoi Spinetta est-il le nom ?

C.Spinetta ne sort pas du néant ou comme un lapin d'un chapeau doré. En lui confiant la mission de cadrer idéologiquement la casse de la SNCF et du statut des cheminots Touthenmacron savait qu'il avait un joker lequel rien que par son choix ferait des dégats.

Choisir pour la SNCF celui qui pour Air France fut l'exécuteur des hautes-œuvres d'un tribunal où un certain Gayssot, comparse zélé,  a tenu le rôle d'avocat général, lui donnait des garanties.

D'autant que ce Spinetta rien qu'à lire son parcours est représentatif de cette aristocratie rose qui s'est mithridatisée au jus de libéralisme au point d'en être maintenant le venimeux fer de lance.

Sa bio fait en soit démonstration.

De la CFDT au MEDEF en naviguant et prenant galonsdans les rouages du PS, ce n'est plus un rite initiatique mais bien une procession des convertis.

  • 1970-72 : Instigateur de la section CFDT de l'ENA 

  • 1981-83 : Chef du service d’information et de diffusion du Premier ministre (Maurroy)

  • 1983-84 : Directeur des collèges au ministère de l’Éducation nationale

  • 1984-86 : Directeur de cabinet de Michel Delebarre, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle

  • 1986-87 : Inspecteur général de l’Éducation nationale

  • 1988-90 : Directeur de cabinet de Michel Delebarre, successivement ministre des Affaires sociales et de l’Emploi, ministre des Transports et de la Mer, ministre de l’Equipement, du Logement, des Transports et de la Mer

  • 1990-93 : Président-directeur général d’Air Inter

  • 1994-95 : Chargé de mission auprès du président de la République François Mitterrand, conseiller pour les affaires industrielles, puis préfet, chargé d’une mission de service public relevant du gouvernement

  • janvier 1996 : Conseiller technique au cabinet du Commissaire européen chargé des Sciences, de la Recherche et de l’Éducation

  • juillet 1997 : Mission du recensement des gisements d’emplois dans le secteur de l’Éducation confiée par Claude Allègre, ministre de l’Éducation nationale et Martine Aubry, ministre de l’Emploi et de la Solidarité

  • Du 22 septembre 1997 au 31 décembre 2008 : Président-directeur général du Groupe Air France. Il organise la privatisation partielle de Air France en 1999

 

En cette période de JO, le couple Gayssot-Spinetta fait pense au curling par équipe : le lanceur (Gayssot) et le frotteur qui ajuste la trajectoire de la pierre pour exploser l’adversaire.

Macron a retenu la leçon. Trouvé dans les archives cet éclairage du 3 juin 1998 (les échos) :

" ...Jean-Claude Gayssot, appelant dimanche soir les syndicats et la direction à « reprendre tout de suite les négociations, car il y a du grain à moudre », et l'intervention du PDG d'Air France, le lendemain soir, confirmant l'ouverture de ces pourparlers, en considérant que les deux parties en présence avaient « tous les éléments d'une excellente négociation ». Surtout, en insistant d'entrée de jeu sur le fait que « les économies recherchées ne passent pas que sur des efforts sur les salaires », 

 

Le processus de ce début de privatisation ne se mettra en place qu'au début de l'année 1999 : l'ouverture du capital est engagée avec le placement de plus de 17 % de titres Air France, la part de l'Etat descendant progressivement à 53 %. Et la première cotation de l'action Air France à la Bourse de Paris intervient le 22 février.

Alors qu'il impose son autorité auprès des pilotes d'Air France, Jean-Cyril Spinetta se met en quête d'alliances internationales, comme l'a déjà fait British Airways avec American Airlines.

Le débat sur le nombre d'administrateur montre comment Gayssot lance la pierre et comment ensuite Spinetta va balayer la glace pour faire exploser la maison et s'installer au centre :

JC Gayssot le 13/12/2000 au Sénat 

(Source JO des débats au Sénat-CONSEIL D'ADMINISTRATION D'AIR FRANCE -Adoption d'un projet de loi en nouvelle lecture) :

" ...Air France sera déjà parmi les entreprises cotées en Bourse dont le conseil d'administration comporte le plus grand nombre de membres.
Toutefois, ce nombre de vingt et un administrateurs est, vous le savez, le minimum requis pour que l'Etat puisse détenir la majorité, comme cela a été décidé, tout en maintenant le nombre actuel de salariés actionnaires élus. Ce maintien est nécessaire à un bon climat social et conforme à l'engagement pris en octobre 1998 envers les personnels navigants techniques d'assurer leur représentation au conseil d'administration s'ils détenaient une part suffisante du capital. Cet accord a été, je le rappelle, une des conditions de réussite de l'ouverture du capital. "

Lors de ce débat, Canaille le Rouge à relevé ce moment savoureux qui avec le recul confirme tous le mal que nombre des communistes d'Air France et plus largement les salariés des transports pensaient de la doublette Gayssot Spinetta, les Starsky et Hutch de la privatisation les Roux et Combaluzier du dividende.

M. Jean-François Le Grand, (RPR) rapporteur. Mais, quoi qu'il en soit, vous êtes le ministre qui a permis à la compagnie Air France de connaître un certain nombre d'évolutions. Sur la quasi-totalité des travées de cet hémicycle, nous nous en réjouissons.
Vous le voyez, monsieur le ministre, je vous rends hommage !
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du logement. Je le mérite ! (Sourires.)
M. Jean-François Le Grand, rapporteur. Vous avez, en effet, fait en sorte que la participation de l'Etat soit ramenée à 53 % en 2003, alors qu'il détenait 91 % du capital quand vous avez pris vos fonctions.
Merci, monsieur le ministre, d'avoir fait un grand pas en avant vers ce qui sera, à un moment ou à un autre, la privatisation d'Air France : 2003, c'est un an après l'élection présidentielle, et nous ferons le dernier pas ! (M. Garrec applaudit.)

 

Donc ne seront surpris de la teneur du rapport Spinetta promouvant le démantellement de la SNCF que ceux qui veulent nous faire croire qu'ils sont naïfs ou des imbéciles à excuser.

La façon coordonnée, la reprise uniformisée à la virgule près, sans même faire effort rédactionnel par la presse national et régionale des " éléments de langage " instillés par l’Hôtel Matysée après validation par le Palais de l'Elignon porte celle ligne revancharde et de reconquête menée par les grands commis du capital  formés par celui-ci et promus par la social-démocratie.

Symbole de la hargne du talon de fer,  en dynamitant la nationalisation du Front Populaire l'année de ses 80 ans d'entrée en service et celle du 75e anniversaire du Conseil National de la Résistance où tant pour libérer le pays du fascisme que pour le reconstruire les cheminots tirent la place que l'on sait de cette affirmation du pouvoir de la ditature du capital.

Responsabilités de tous ceux qui auront participer à sa revanche.

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